Selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), présentées le 14 juin 2019, à Libreville, la croissance des pays d’Afrique subsaharienne empruntera deux trajectoires distinctes en 2019. Le taux de croissance global devrait passer de 3 % en 2018 à 3,5 % en 2019, et se stabiliser à un peu moins de 4 % à moyen terme ou autour de 5 %, si l’on exclut les deux plus grandes économies de la région, l’Afrique du Sud et le Nigeria.

Présentation du rapport sur les perspectives économiques régionales 2019, intitulé : «Reprise dans un contexte de grande incertitude», le 14 juin 2019, à Libreville. © Gabonreview

 

Les experts résidents du Fonds monétaire international (FMI) au Gabon ont, le 14 juin dernier, présenté aux acteurs économiques du pays, aux membres du patronat et aux universitaires, le dernier rapport sur les perspectives économiques régionales 2019. Intitulé : «Reprise dans un contexte de grande incertitude», ledit document annonce une disparité considérable en matières de perspectives de croissance dans la région.

L’assistance lors de la présentation du rapport et la couverture dudit document. © Gabonreview

Selon les chiffres et les prévisions du FMI, la moitié des pays de la région, essentiellement des pays pauvres en ressources naturelles, soit 21 des 45 pays de la région, devraient connaître une croissance d’au moins 5 %, ainsi qu’une hausse de leurs revenus par habitant plus rapide que la moyenne mondiale à moyen terme. En revanche, les 24 autres pays, riches en ressources naturelles pour la plus grande part, devraient enregistrer une croissance plus lente. «Par ailleurs, étant donné que ces pays, dont font partie lAfrique du Sud et le Nigeria, abritent plus des deux tiers de la population de la région, il est important de lever les incertitudes relatives aux politiques économiques qui freinent la croissance afin que la majorité des habitants de lAfrique subsaharienne jouissent dun meilleur niveau de vie», a précisé le représentant résident du FMI, Marcos Poplawski-Ribeiro.

Pour le FMI, si les divergences entre ces pays riches et pays pauvres en ressources naturelles transparaissent dans leurs perspectives de croissance, leurs priorités économiques et le poids de leurs contraintes budgétaires, ils n’ont pas moins les mêmes besoins, à savoir accroître leur résilience et générer une croissance durable, élevée et inclusive.

 «Comme défis à cette situation de grande incertitude, il y a trois types de facteurs exogènes dont les dirigeants africains doivent tenir compte pour mieux préserver la croissance de leurs pays. Le premier, c’est l’évolution des prix de première base. Le deuxième, c’est la fluctuation des marchés internationaux des capitaux. Et le dernier, ce sont les chocs climatiques qui menacent les perspectives économiques de plusieurs pays d’Afrique australe», a indiqué Marcos Poplawski-Ribeiro, suggérant aux pays d’Afrique subsaharienne, entre autres, de faire plus d’efforts en termes de politiques macroéconomiques.

D’après le représentant résident du FMI, «les ajustements budgétaires ont aidé, mais dans bien des cas, il reste encore beaucoup de choses à faire, et les vulnérabilités liées à la dette restent très importantes». Marcos Poplawski-Ribeiro a plaidé pour qu’enfin le commerce interrégional (entre Communautés économiques régionales africaines) soit une réalité dans le cadre de la Zone de libre-échange continental pour l’Afrique.

 
GR
 

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