La société de services marocaine réclame 25 milliards de francs à la société pétrolière chinoise, pour une rupture abusive de contrat impliquant Franck Ping.

Le siège de Satram à Libreville. © satram.org

Le siège de Satram à Libreville. © satram.org

 

En raison d’une «rupture abusive de contrat» survenue en 2014, dont le fils aîné de l’ancien président de la commission de l’Union africaine ne serait pas éloigné, la Société d’acconage de transport et de manutention (Satram) a décidé, il y a plusieurs mois, d’assigner en justice Addax Petroleum. Au terme d’une longue procédure judiciaire, la société de services marocaine officiant au Gabon depuis de nombreuses années a finalement eu gain de cause. En mai dernier, la cour d’appel de Port-Gentil, dans la province de l’Ogooué-Maritime, a enjoint la société pétrolière chinoise à payer les dommages subis pour un montant d’environ 25 milliards de francs CFA, à en croire la chaîne d’information Gabon 24, qui a récemment rapporté l’information au cours de son émission «Les enquêtes de Gabon 24».

Pour certains, l’affaire tombe mal pour la filiale du groupe Sinopec. Nos confrères d’Africa energy intelligence croient d’ailleurs savoir que cette décision de justice arrive au moment où Addax fait face à de sérieuses difficultés financières. La baisse de la production pétrolière et la chute du prix du baril ont contribué à plonger davantage la société dans l’incertitude.

Depuis, la société pétrolière aurait mis à contribution ses contacts de la présidence de la République pour tenter de régler à l’amiable le litige avec son ancien partenaire. Peine perdue, selon le confidentiel en ligne. Ni le ministre gabonais du Pétrole, mandaté par le palais du bord de mer, qui se serait récemment rendu en médiation au siège de Sinopec à Genève, ni le lobbyiste Thomas Assogba, proche du directeur de cabinet du président gabonais, n’auraient permis aux deux sociétés de trouver un terrain d’entente. Un coup dur pour la société chinoise qui souhaite que la somme qui lui est réclamée soit revue à la baisse. Pour l’heure, l’on apprend que Aït Ben Ali Mohamed, le directeur de Satram, a déjà réussi à faire bloquer certains comptes d’Addax pour la contraindre à payer.

Mais au Gabon, notamment au sein du cercle d’Ali Bongo, l’affaire qui a connu son épilogue avec la décision de justice de la cour d’appel de Port-Gentil, semble avoir pris une autre tournure. Pour certains, la rupture abusive du contrat infligée à Satram cache, en réalité, une nouvelle affaire de corruption et de rétrocommissions impliquant Franck Ping, le fils aîné de Jean Ping, principal adversaire du président sortant à l’élection du  27 août prochain. Selon des informations recueillies par les enquêteurs de la chaîne d’information gabonaise, l’homme d’affaires aurait usé du même stratagème pour pousser Addax à rompre le contrat avec Satram en lui proposant à la place Gabon petroleum logistics services (GPLS). Une société créée en 2011 par Franck Ping et qui n’aurait pas d’expertise avérée en la matière.

 

 
GR
 

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