Alors que le Code du travail réformé est l’objet d’une controverse dans le milieu syndical, le Premier ministre a présidé, le 29 octobre, un Conseil interministériel dédié à ce texte. Le gouvernement reste convaincu que la nouvelle loi aura l’avantage de favoriser la croissance et l’emploi au Gabon.

Le Premier ministre présidant le Conseil interministériel. © Primature-Gabon

 

Engagée depuis plusieurs années, la réforme du Code du travail ne met toujours pas d’accord gouvernement et partenaires sociaux. Alors qu’on croyait être sorti de cette ritournelle en août dernier, avec les concertations lancées par le ministre du Travail, les syndicalistes ont vite fait de revenir à la charge en estimant que certains points clochent. En gros, les syndicalistes affirment qu’avec la réforme, le contrat de travail a été fragilisé. A en croire leurs propos, l’employeur peut décider de le rompre dans le cadre d’une situation individuelle ou collective sans l’autorisation préalable de l’inspecteur du Travail.

La réforme actuelle donnerait «la toute-puissance à l’employeur» de licencier pour des raisons économiques une cinquantaine de travailleurs sans autorisation de l’inspecteur du Travail. En clair, avec ce Code, disent-ils, l’inspecteur du Travail ne protège pas le travailleur. Le gouvernement n’aurait prévu «aucun mécanisme par lequel l’inspecteur du Travail dont l’une des missions principales est de faire respecter et de faire exécuter les lois en matière de Travail et de sécurité sociale, peut faire valoir son autorité».

La controverse persiste

Si les syndicalistes ont engagé des démarches pour que cette réforme soit revue par la transposition des anciens articles qui protègent le travailleur dans le nouveau Code attendu, le gouvernement continue de croire en cette réforme en l’état. Le 29 octobre, le Premier ministre a présidé un Conseil interministériel consacré à la réforme. Selon le ministre du Travail, Madeleine Berre, «la rencontre a porté sur l’ensemble des innovations, des améliorations, des maintiens». Selon elle, il s’est agi de «toute l’économie de la loi afin que chacun d’entre nous (Ndlr. Membre du gouvernement), puisse en être porteur et avoir la meilleure compréhension de cette réforme».

Si la controverse demeure, Madeleine Berre assure pour sa part que «le texte a pris en compte les préoccupations des syndicats». «Je pense que si nous avons fait cette concertation c’est bien pour qu’on prenne en compte ces concertations-là. L’intérêt de notre pays n’est pas de précariser les emplois, l’intérêt de notre pays n’est pas de paupériser le travailleur. L’intérêt de notre pays justement, c’est de créer un outil qui garantit les emplois mais qui garantit le maximum d’emplois», a-t-elle déclaré. «Nous sommes aujourd’hui face à la contrainte de créer un outil qui doit servir à la croissance de notre pays», a-t-elle ajouté. Avant de présenter le texte au Parlement, indique la Primature, «le gouvernement devra consulter dans les jours à venir le Conseil économique, social et environnemental (CESE), afin de recueillir ses avis et propositions».

 
GR
 

1 Commentaire

  1. SERGE MAKAYA dit :

    Réforme du Code du travail : Le « Quai d’Orsay » droit dans ses bottes…

    QU’ON ARRÊTE DE SE FOUTRE DE CE PEUPLE GABONAIS SVP…

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