La réforme du Code du travail reste controversée. Les syndicalistes qui espèrent toujours avoir la mouture finale du nouveau Code du travail avant son adoption au Parlement, estime qu’il est l’émanation du patronat qui voudrait la peau des travailleurs.

Au Gabon, la réforme du Code du travail reste controversée. © D.R

 

Sylvain Mayabi Binet lors des travaux sur la réforme du Code du travail. © Gabonreview

Le ministère du Travail est-il « instrumentalisé » par le patronat gabonais ? La question se pose après la sortie, le week-end écoulé, des organisations syndicales qui taxent le patronat de bourreau des salariés. Ces organisations dénoncent le fait que le projet comporte des articles qui remettent en cause la stabilité du contrat de travail et des acquis sociaux des travailleurs gabonais. «Si la réforme actuelle du Code du travail passe, nous serons tous des chômeurs», plaisantait à juste titre, un syndicaliste affilié à la Confédération gabonaise des syndicats libres (CGSL) qui estime que «le Code du travail actuel est taillé à la mesure de l’employeur». A l’instar de la CGSL, plusieurs organisations professionnelles au Gabon boudent cette réforme malgré les travaux d’août dernier entre le gouvernement, le patronat et les représentants des travailleurs. Pour eux, une chose est sûre : le patronat veut la peau des travailleurs.

«Nous soupçonnons que le patronat fait du chantage au gouvernement pour faire valider ce qui est de sa volonté pour demain considérer le travailleur comme un sujet en entreprise et non plus comme un collaborateur», a déclaré Sylvain Mayabi Binet, secrétaire général de l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep).

Réunis le week-end écoulé à Libreville avec d’autres syndicats, ils exigent du gouvernement une copie de la mouture finale du nouveau Code du travail, avant qu’il ne soit envoyé pour adoption au Parlement. «Nous avons de bon droit écrit à madame le ministre pour demander qu’il nous soit envoyé ce projet qui a été discuté en Conseil interministériel avant qu’il ne soit envoyé auprès des institutions censées soit donner un avis juridique, soit légiférer là-dessus», a déclaré le secrétaire général de l’Onep. Selon lui, l’idée est de savoir si les contributions apportées par les partenaires sociaux ont été prises en compte ou pas.

Si le ministre du Travail, Madeleine Berre, a promis donner une suite à leur demande, il a estimé qu’elle doit le faire dans «les meilleurs délais». «Elle a intérêt à revenir vers nous parce que si elle ne revient pas vers nous, nous allons considérer que toutes nos propositions ont été balayées du revers de la main et nous allons mobiliser les travailleurs pour que les conséquences de fait et de droit qui en découlent, elle les assume», a-t-il prévenu. «Il est dans l’intérêt du gouvernement, de la paix sociale et de tous les travailleurs gabonais que ce projet soit partagé», a-t-il ajouté, convaincu de ce que «ce projet, ne peut pas être écrit par un gouvernement sérieux». «Ce projet est écrit par les patrons et le ministère du Travail est simplement là pour vouloir faire le projet des patrons», a conclu Sylvain Mayabi Binet.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. diogene dit :

    Dans la perspective d’un profit l’homme sage a souci de justice. Kong Fonzi

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