Accusé par un assassin, lors des sessions criminelles spéciales, d’être le commanditaire de son crime sur une fille de 12 ans, le sénateur du Komo-Kango, Gabriel Eyéghé Ekomie, pourrait perdre son immunité parlementaire ce vendredi 1er juin. La procédure est en cours au palais Léon Mba, même si nombreux sont ceux qui doutent de son aboutissement.
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Gabriel Eyéghé Ekomie, c’est 207 résultats en 0,32 secondes sur Google. Bien peu. L’homme est pourtant entrain de devenir célèbre et il va davantage avoir des articles sur Internet comportant son nom, surtout si la levée de son immunité venait à être prononcée vendredi au palais Omar Bongo. La question a en effet été à l’ordre du jour de la réunion du bureau du Sénat gabonais, ce mercredi 30 mai.
Il se trouve que le sénateur Gabriel Eyéghé Ekomie a été cité, le 8 mai dernier devant la Cour Criminelle de Libreville, par Aristide Pambou Moussounda, condamné à perpétuité pour l’assassinat d’une fille de 12 ans. L’infanticide a indiqué que son acte «a été commandité par le sénateur du département du Komo Kango, Eyéghé Ekomie Gabriel. Le sénateur m’a demandé de lui fournir la langue et le sexe d’une fille, en échange de 20 millions de francs CFA».
Le criminel qui avait commis son délit après avoir reçu un acompte de 500 000 francs, a soutenu qu’il avait abandonné le corps sans vie de sa victime dans la forêt avec le projet de revenir vers 21 heures pour l’ablation du sexe et de la langue demandés par son commanditaire. La mise à terme de son plan a été déjouée par les parents de la victime qui s’étaient mis à la recherche de leur fille avec l’aide des villageois. Ils ont retrouvé le corps de la fille avec, à ses côtés, la chemise bien particulière de l’assassin qui n’était autre que le voisin de sa victime.
La justice, selon des sources concordantes, a donc demandé la levée de l’immunité parlementaire de Gabriel Eyéghé Ekomie. Ainsi, après le bureau du Sénat qui l’a examiné ce mercredi 30 mai, l’institution entend statuer sur la question le vendredi 1er juin. Les membres de l’institution seront réunis, le même jour, à l’occasion de la remise, par Gilbert Ngoulakia, premier Président de la Cour des comptes, du rapport général portant sur le contrôle de l’exécution de la loi de finances.
Interrogés en off, de nombreux sénateurs assurent qu’ils ne voteront pas pour la levée de l’immunité parlementaire de leur collègue. Pour la plupart d’entre eux, Gabriel Eyéghé Ekomie n’est que la victime expiatoire d’un spectacle judiciaire en mal de résultats et d’un système qui protège bien d’autres commanditaires de crimes à but occultiste ou de sorcellerie politique, selon l’expression de Bruno Ben Moubamba. Pour d’autres, il n’y a pas assez d’éléments de preuves justifiant la convocation au tribunal du sénateur incriminé.
Hypothétique prévenu, Gabriel Eyéghé Ekomie s’est d’ailleurs fendu, la semaine dernière, d’un long droit de réponse au journal Le Mbadja. Il y clame la présomption d’innocence, se défend de ce que le mobile du crime, «prélever des organes, notamment la langue et le sexe», ne saurait être le bon. Il s’appuie à ce sujet sur le fait que «l’examen du corps ne fait mention d’aucun prélèvement d’organe». Il assure également n’avoir «jamais rencontré le sieur Aristide Pambo Moussounda de (sa) vie», et conclut que «les accusations de l’assassin à mon endroit ne reposent sur aucune preuve matérielle tangible. Il est vraisemblable que l’assassin ait été manipulé pour me compromettre et faire de moi un bouc émissaire commode dans le contexte politique et judiciaire du moment. C’est la raison pour laquelle je me réserve le droit d’engager des poursuites judiciaires pour que mon honneur soit rétabli. Car, je suis victime d’une conspiration dont j’ignore les motivations profondes. Dans touts les cas, «la vérité n’a pas de tombe». Et «il n’y a pas de vérité que le temps ne révèle».»
Au regard d’une telle déclaration, le sénateur n’a donc rien à craindre d’une petite confrontation avec son supposé nervi, ni de l’ouverture d’une enquête plus poussée. Il n’en ressortira que grandi en cas d’innocence établie. Quoi de mieux pour rétablir un honneur souillé ? Mais, ainsi que cela se murmure dans les couloirs du palais Omar Bongo, ses collègues du Parti démocratique gabonais, majoritaire, n’accepteront pas que son immunité soit levée. Chiche !

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Rank dit :

    Le sénateur se défend. Est-ce qu’on a déjà vu un voleur reconnaitre son forfait, s’il n’est pas pris la main dans le sac? L’argument de l’absence d’ablation sur la jeune fille est battu en brèche par l’assassin qui dit qu’il n’avait pas eu le temps de découper sa victime. 
    Le PDG si prompt à lever l’immunité  parlementaire d’André Mba Obame, doit maintenant démontrer que « le Gabon est un pays de droit », comme aiment le répéter Boukoubi et Ndoungou lorsqu’il s’agit de l’opposition.  Et tant pis pour le sympathique « El Gaby » si la justice a épargné d’autres mangeurs d’enfants désignés par d’autres assassins.Il faut un début à tout.

  2. Pirate 241 dit :

    Les sénateurs PDG ont raison. Gabriel Ekomié Eyeghé ne sera qu’une victime expiatoire. Pourquoi lui et pas tous les autres commanditaires cités? Les Ikamboyat Ndeka, Ona Ondo, Martin Mabala, Richard Onouviet et autres, pourquoi ne sont-ils pas entendus ? 
    Après l’assassinat du Français du garage présidentiel et le documentaire honteux sur les crimes rituels au Gabon, on  a voulu montrer qu’on prend le taureau par les cornes. Passé l’effet d’annonce, on aurait sans doute voulu laisser tomber, les commanditaires étant des copains-coquins. Et comme dans une cascade Hollywoodienne, Ekomié Eyeghé comptera au titre des accidents ou des dégâts colatteraux. Laissez tomber et fichez la paix à ce pauvre type.

  3. makossocabrimort dit :

    Levez son immunité parlementaire un point un trait pour qu’il prouve son innocence devant la justice si il y en a une vraiment dans ce pays de merde au lieu de le faire dans des journaux trop c’est trop. Les statistiques ont démontré que le taux de crimes rituels n est élevé que durant les échéances électorales pourquoi ce pic? Conclusion: Ce sont les hommes politiques qui en sont les responsables car commanditaires des pièces détachées pour assouvir leur pouvoir maléfique. Preuve tangible,le pauvre Jonas de l’UNION a reçu des menaces de mort car ayant dévoilé sous cape le nom du commanditaire de la mort de l’adjudant de Mouila par ses collègues.

  4. dworaczek-bendome dit :

    on sait tous qu’il n’est ni le premier, ni le dernier, il a été pris tant pis pour lui, il paiera pour toute la clique, de plus avec la situation actuelle des notables de la province de l’estuaire dans le labyrinthe »émergence d’Ali Bongo Ondimba ». chacun pour soi, Dieu pour tous, il est foutu, c’est la vie

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