Violences conjugales : Poursuivi pour avoir battu sa conjointe

Après 22 ans de relation, elle accuse son compagnon de violences conjugales. Si à la barre, le 23 septembre, elle a décrit un parcours difficile que lui dénie ce dernier, il sera fixé sur son sort à la première audience de l’année judiciaire 2019-2020.

Un ingénieur électricien est poursuivi pour avoir battu sa femme. © D.R.

Elle a dû recourir à la caméra du smartphone de sa nièce pour que sa plainte soit prise au sérieux.  Une enseignante dit avoir été, pendant longtemps, victime de violences conjugales de la part de son conjoint. Père de ses cinq enfants, leur relation date de 22 ans.

Interrogée à la barre le 23 septembre, au tribunal correctionnel de Libreville, l’enseignante a expliqué que son conjoint, un ingénieur électricien, est coutumier du fait. Malgré ses plaintes auprès de sa belle-famille, elle n’a jamais été prise au sérieux. Pour mettre les chances de son côté et avoir des preuves susceptibles d’incriminer son conjoint, l’enseignante a demandé à sa nièce vivant avec le couple, de filmer la scène la prochaine que son conjoint lèverait la main sur elle.

Dans la nuit du 25 mai 2019, le conjoint est revenu à la charge et la nièce s’est exécutée. Avec cette vidéo où on voit l’ingénieur électricien garni de ses chaussures de sécurité se défouler sur sa compagne, elle a porté plainte et a obtenu l’arrestation de son conjoint. Enrôlée, l’affaire a été portée devant tribunal correctionnel de Libreville où l’ingénieur informaticien est poursuivi pour coups et blessures volontaires. Ce d’autant plus que la femme s’en est sortie avec plusieurs blessures et une dent en moins. «Les photos versées au dossier attestent du calvaire que la victime a subi cette nuit-là, à leur domicile sis à Nzeng-Ayong», a assuré la défense de la plaignante.

Pour sa défense, le conjoint a évoqué un cas de légitime défense. Il assure qu’il s’est emporté après avoir constaté l’absence de sa femme du domicile conjugal de 16h à 18h. L’ingénieur a affirmé qu’il a été agressé par sa conjointe et ses deux nièces. «C’est ma femme et ses deux nièces qui ont commencé à m’agresser, j’ai répliqué», s’est-il défendu.

Selon sa défense qui a plaidé non-coupable au bénéfice du doute, la femme s’est blessée dans le feu de l’action. «Madame est sortie à 16h pour soi-disant aller charger son téléphone alors qu’il y a le courant à la maison. Elle est rentrée à 22h. Oui, mon client a agi parce qu’il est jaloux, il aime sa femme» a-t-il soutenu, estimant que ces coups et blessures ne sont pas imputables à son client.

Pour l’heure, aucune peine n’a été requise à l’encontre de l’ingénieur électricien. L’affaire a été mise en délibéré et attend la décision du juge correctionnel qui se prononcera au cours de la première audience de l’année judiciaire 2019-2020.