Suspendue au cours du second septennat du président déchu, Ali Bongo, la bourse au secondaire sera rétablie dès ce mois de janvier 2024. Payée chaque fin de trimestre, elle ne sera finalement attribuée qu’aux élèves ayant obtenu au moins une moyenne de 12/20 au premier cycle et 11/20 au second. Elle concerne les élèves des établissements publics, privés laïcs et confessionnels reconnus d’utilité publique.

Camélia Ntoutoume s’exprimant sur Gabon 24. © Gabonreview/Capture d’écran

 

Au Gabon où, dans la foulée du coup d’État le président de la transition avait instruit le futur gouvernement à réfléchir sur les mécanismes à mettre en place afin de rétablir la bourse pour les élèves du secondaire, la commission tripartite : ministère du Budget, ministère de l’Éducation nationale et Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG), a rendu sa copie. «Nous avons d’abord travaillé sur un plan juridique pour soumettre au gouvernement un décret portant allocation des bourses au secondaire. Nous avons pris des arrêtés pour fixer les modalités de cette bourse», a déclaré sur les antennes de Gabon 24, le ministre de l’Éducation nationale, Camélia Ntoutoume Leclercq.

Si les apprenants s’attendaient à ce que la seule condition d’obtention soit une moyenne de 10/20 comme c’était le cas avant l’interruption au cours du second septennat d’Ali Bongo, leur espérance a été douchée par le verdict de la commission qui a corsé les critères de mérite. «Les critères des bourses qui ont été retenus c’est qu’au secondaire, pour le premier cycle donc de la 6e en 3e, il faut avoir 12 de moyenne. Pour le second cycle, de la seconde en Terminale, il faut avoir 11 de moyenne», a annoncé Camélia Ntoutoume. Elle justifie ce choix par la nécessité de créer une émulation saine dans les établissements, pousser les élèves à donner le meilleur et récompenser les meilleurs. «Ce sera une bourse qui va prôner l’excellence», dit-elle.

Les procès-verbaux attendus jusqu’au 8 janvier

«Nous avons travaillé dans le cadre de cette commission pour qu’on paie fin janvier», a indiqué le ministre selon qui,  beaucoup de chefs d’établissement parmi les ordres reconnus d’utilité publique, traînent à envoyer les résultats de leurs élèves. «En ce qui concerne le public, nous savons exactement combien d’élèves ont eu 12 au premier cycle, combien ont eu 11 au second cycle», a-t-elle affirmé. «Nous voulons bien payer, mais si nous n’avons pas toutes les données, ça peut emmener un petit retard», a ajouté Camélia Ntoutoume selon qui, la ressource a été sécurisée au niveau du Trésor.

Des simulations avec les données disponibles ont été faites, mais les dossiers devront être complétés pour que le paiement soit effectif partout. Les chefs d’établissement retardataires ont donc jusqu’au 8 janvier pour faire parvenir leurs procès-verbaux, sans quoi les élèves méritants de leurs établissements ne percevront pas leurs bourses à temps. «Ce sera payé dans les établissements comme à l’époque. Les enfants n’ont pas besoin de se déplacer», a indiqué Camélia Ntoutoume précisant que les bulletins conçus via Xgest, sur lesquels l’on retrouve photos et identifiants des élèves, serviront pour le paiement de cette allocation dans un premier temps, en attendant la carte scolaire.

 
GR
 

8 Commentaires

  1. messowomekewo dit :

    C’est mieux de dire que pour bénéficier de l’allocation d’étude, il faut une moyenne de 12/20 au premier cycle et 10/20 au second.
    La bourse bien sûr a un caractère social, en même temps nous devons cultiver le goût de l’effort chez les enfants.Avoir la bourse avec une moyenne de 10/20 au premier cycle, c’est vraiment trop juste quoi…

  2. Rembourakinda dit :

    Pardonnez-moi, mais est-ce que ceux qui prônent l’excellence chez les élèves le sont eux-mêmes ? Je ris. Quand la nullité est au pouvoir depuis 1960,je ne comprends pas. Pour être excellent, il faut travailler dans de bonnes conditions. Plus de 36 élèves dans une classe, c’est impossible. Retenez ceci:la classe de 36 élèves n’existe pas, la réalité c’est 36 classes de un élève, car personne ne ressemble à personne. Beaucoup se noient dans des classes surchargées. On peut exiger l’excellence à condition de ne pas mettre la charrue avant les bœufs. Gabonaises, gabonais ne rêvez pas, nous ne sommes pas sortis de la mouise. Ce sont tous des blagueurs.

  3. DesireNGUEMANZONG dit :

    Bonjour Alix-Ida Mussavu,

    Je ne partage pas la position de la Ministre de l’Education nationale. J’expose ci-après mes raisons.

    Quelle que soit les revenus des parents, tout.e élève du secondaire (de 6ème en 3ème) doit pouvoir bénéficier d’une bourse du moment qu’il (elle) obtient une moyenne générale de 10/20 au moins.

    En revanche, au lycée (de 2nde en Terminale), si on souhaite une politique d’écrémage (1) ou d’excellence, la bourse devra être attribuée à celles (ceux) qui ont une note d’au moins 12/20.

    Ces élèves au profil exceptionnel (moyenne> ou égale à 12/20) pourraient entrer dans des filières d’excellence à partir de la 1ère. Soit de Spécialité accrue ou de Polyvalence (polytechnique). Nécessairement, il y a besoin de réfléchir sur les futurs besoins du pays et par ailleurs faire coïncider les formations pour y faire face. Il ne s’agit pas de décréter que les bourses sont attribuées mécaniquement à celles.ceux qui ont 11-12 de moyenne. L’intérêt est de savoir les compétences dont a besoin le pays. Il ne faut réduire les dépenses de l’éducation nationale. Bien au contraire!

    Pour la petite histoire, j’ai toujours eu ma bourse parce que j’avais au moins 10/20 de moyenne générale de 6ème en Terminale. Dans les mesures actuelles, j’y vois un recul. Car l’investissement en capital humain est central (G.S. Becker, 1992). Donner des bourses aux élèves est une première forme d’incitation intellectuelle et un soulagement pour le pouvoir d’achat des ménages « économiquement faibles ».

    Votre article est très intéressant. Il mérite d’autres développements.

    A bientôt!

    (1) Au sens figuré, il s’agit du prélèvement des meilleur.e.s éléments d’un groupe.

  4. Rembourakinda dit :

    Le Président de la transition a parlé en septembre, il a dit tout de go qu’il allait rétablir les bourses aux élèves du segondaire. J’étais parmi ceux qui avaient apprécié. Quatre mois après on dit le contraire. Depuis quand les militaires ne tiennent pas leur parole ? Ensuite l’excellence c’est 18 sur 20 au moins, sinon 20 sur 20.12 sur 20 c’est passable. Aujourd’hui je suis excellent dans mon domaine, mais quand j’étais au lycée, j’étais très moyen. Alors, c’est quoi le problème ? Savez-vous que l’enfant n’apprend pas à lire à six ans au cours préparatoire, c’est trop tard, pour qu’il soit excellent, il doit commencer à apprendre à lire à six mois, avec papa et maman. Quand vous lisez une histoire à un bébé de 6 mois, son cerveau est en ébullition, les milliards de neurones crépitent non stop. Plus vous lui lirez de livres et plus son cerveau va imprimer les mots, les sons etc. Si vous voulez l’excellence, je peux vous en parler pendant des heures. Ne me racontez pas de bêtises. Merci.

  5. DesireNGUEMANZONG dit :

    10/20 est une moyenne passable. Avec 12/20, vous obtenez une mention assez bien. 14/20 c’est bien, 16/20 très bien, etc. Monsieur Rembourakinda, vous nous exposez l’échelle de mesure des performances académiques françaises.

    Au Gabon, on a une approche différente. Avec 12/20 de moyenne générale (1) vous passez pour un « génie ». Vous êtes en « Tableau d’honneur ». Avoir son bac avec 12/20 était le rêve de tout.e candidat.e au bac. Nous avons tous connu le mythe des professeurs dur.e.s en note. La suspicion pouvait exister si le prof se montrait trop généreux en note. Cette échelle de référence est restée d’actualité. C’est devenu anachronique!

    Vous avez raison sur un point. Il faut « casser » ce verrou. Cette note mythique de 12/20. Si on veut vraiment prôner l’excellence, il faut changer le système des coefficients (2) et de donner plus de temps dans les matières fondamentales qui donnent des compétences de base aux élèves.

    Bien à vous!

    (1) C’est une moyenne arithmétique pondérée et non une moyenne simple. En France, les moyennes dans les matières ne sont pas coefficiées. Chaque matière vaut 1;
    (2) A mon époque, maths coef.6, Français coef.6, Physique coef.3, sciences naturelles coef.3, etc. Si vous êtes défaillant dans les deux matières à coef.6, vous ratez votre moyenne générale. Par conséquent, vous passiez pour être un mauvais élève. Alors qu’il n’en ait rien!

  6. KIEM dit :

    Mon cher frère (ou soeur) Rembourakinda, combien de parents gabonais lisent des histoires à leurs enfants, même en Occident. J’appartiens à la génération de ceux qui ont appris à lire et à écrire à 6 ans, et pourtant fils d’instituteur. Ceux qui avaient les meilleures notes à l’entrée en 6ème étaient scolarisés au Lycée Léon Mba, comme tout le monde le sait était un lycée conventionné à l’époque colonial (date de création 1955), nous rivalisions en excellence avec les enfants des expatriés européens mieux lotis matériellement que nous, les élèves gabonais externes étaient boursiers à condition d’avoir la moyenne en fin de trimestre (les élèves non originaires de l’Estuaire et dont les parents ne se trouvaient pas à Libreville avaient le double de ce que touchaientt les autres), et quand on habitait chez un parent pas trop aimant, on redoublait d’effort pour conserver sa bourse, cette ardeur au travail nous a poursuivis durant toute notre scolarité et aussi dans le supérieur, j’ai été boursier de la 6ème jusqu’à la fin de mes études d’ingénieur hors du Gabon. En résumé, réjouissons-nous d’abord du rétablissement des bourses et pour le reste, allons y doucement et avec les propositions des uns et des autres, tout ce qu’on demande aux jeunes c’est l’apprentissage de l’effort quelles que soient les conditions.

  7. […] dans Bourses au secondaire : 11 et 12 de moyenne au moins pour en bénéficierDesireNGUEMANZONG dans Eau & électricité : la SEEG, une préoccupation pour Mays […]

  8. ada dit :

    Je me demande si Oligui avait un quota de Pdgiste à ramener au gouvernement, c’était peut-être la condition pour ce fameux coup d’état. Et même si c’était le cas pourquoi faire revenir cette dame franchement qu’a -t-elle fait qui méritait son retour au gouvernement ? Elle parle d’excellence, mais a-t-elle mis les conditions pour cette excellence ? J’ai mon neveu qui en sixième n’a pas eu de prof de français, histoire-géo et de prof de sport il est au lycée à Lambaréné pour lui le Week end commençait le jeudi, les enfant de troisième qui apprennent jusqu’à 20h quand on sait que aujourd’hui se sont des petit de 13 ans , 14 ans qui sont en troisième avec une ville comme Libreville qui devient de plus en plus dangereuse , madame vient demander l’excellence, il y a encore des école sur la route entre Lambaréné et Mouilla ou un seul enseignant qui tiens trois classes et quand c’est le 25 du mois les enfant n’ont pas cours parce cet enseignant doit aller toucher son salaire ( ce qui est normal) et le ministre vient nous parler d’excellence. Ce qui m’énerve le plus se sont les journalistes qui sont en face de ces personnes comment une personne peut débiter autant de bêtise et vous souriez sans poser les bonnes questions

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