Alors que les candidats n’ayant pas le vent en poupe peinent à trouver leur place dans un jeu maintenant dominé par Ali Bongo et Albert Ondo Ossa, d’aucuns reprochent au parti au pouvoir de s’être arrogé et avoir confisqué les lieux publics de grande capacité d’accueil. Ils en veulent pour preuve la réquisition du stade des Nzeng-Ayong et, depuis quelques jours, de l’avenue Jean Paul II pour le meeting de clôture d’Ali Bongo.

La scène en montage sur l’avenue Jean-Paul II. © GabonReview

 

A trois jours du vote au Gabon, les différents états-majors s’activent davantage sur le terrain, parachèvent leurs différentes stratégies dans les QG mais ont également les yeux rivés vers les meetings de clôture de leurs candidats à la présidentielle. Les plus en vue : le candidat du parti au pouvoir et celui de la plateforme Alternance 2023 qui jouit vraisemblablement de l’aura d’André Mba Obame en 2009 et de Jean Ping en 2016. A juste titre, d’aucuns auraient voulu assister à un remake de 2009 et de 2016 où ces derniers occupaient tour à tour l’avenue Jean-Paul II pour leurs meetings de clôture des campagnes présidentielles. Mais ce ne sera pas le cas. Ali Bongo y tiendra le 25 août son meeting de clôture.

Après le stade de Nzeng-Ayong, l’Avenue Jean-Paul II

Le QG citoyen d’Ali Bongo au stade de Nzeng-Ayong, à Libreville. © GabonReview

La route y est barrée depuis quelques jours et la scène montée prend de plus en plus forme pour que tout soit fin prêt au moment opportun. Pour les besoins de son candidat, le Parti démocratique gabonais (PDG) aurait entrepris d’occuper cette place pouvant accueillir de grandes foules. Toutefois, au sein d’une partie de l’opinion, ça passe mal. La place, estiment certains, auraient pu servir de cadre au meeting final de l’opposition. Celui d’Alternance 2023 dont le candidat consensuel, Albert Ondo Ossa, est entouré de cinq autres grandes figures pouvant drainer du monde. Ils accusent le PDG de faire de  «l’abus de position dominante» en s’arrogeant les «meilleurs lieux publics», ceux capables de contenir du monde sans trop perturber la circulation routière.

Le parti d’Ali Bongo a pour ainsi dire, déjà occupé le stade de Nzeng-Ayong en y installant un QG de campagne dédié à la pédagogie. Dès l’ouverture de ce QG, nombreux l’ont soupçonné de vouloir empêcher à l’opposition d’y mener ses activités et avec l’occupation de l’Avenue Jean Paul II, qu’ils perçoivent désormais comme la place traditionnelle de l’opposition, ils redoutent l’anéantissement des efforts de mobilisation autour d’Alternance 2023. Leurs préoccupations se cristallisent autour de la question de l’occupation des espaces publics lors de la clôture de la campagne électorale tant ils souhaitent qu’Albert Ondo Ossa face une démonstration de force en termes de mobilisation qu’ils compareraient à celle d’Ali Bongo.

L’Avenue Jean-Paul II, place de l’opposition ?

L’avenue Jean-Paul II en attendant le meeting de clôture. © GabonReview

Pour eux, au nombre des endroits les mieux indiqués à Libreville, à moins qu’elle préfère l’intérieur du pays ou la banlieue de Libreville pour son meeting de clôture, il ne reste à l’opposition que la place de Rio, pourtant lieu mythique de l’opposition au temps de gloire de Pierre Mamboundou et lieu d’ouverture de la campagne d’Albert Ondo Ossa, le principal challenger d’Ali Bongo cette année. Place selon eux, difficile à fermer du fait de l’intense circulation. A côté de Rio celle du Rond-point de la Cité de la démocratie que le parti au pouvoir a par ailleurs occupé lors du dépôt de candidature d’Ali Bongo au Centre gabonais des élections (CGE), est également difficile à fermer sans éviter des embouteillages montres à la périphérie.

Bien qu’ils soient sûrs que le PDG s’arrange à occuper les meilleurs espaces pour faire de l’ombre à l’opposition, d’autres qui estiment qu’en campagne électorale tous les coups sont permis ou presque, rappellent que les places se sollicitent. Se demandant l’Avenue Jean Paul II est désormais le titre foncier de l’opposition et si le candidat en vue de l’opposition a souhaité occuper cette espace comme André Mba Obame et Jean Ping, et s’il a souhaité occuper le stade de Nzeng-Ayong, ils considèrent que le parti au pouvoir a été plus rapide sur la sollicitation de l’Avenue Jean Paul II d’autant plus qu’en 2009 et en 2016, Ali Bongo n’a pas tenu ses meetings de clôture aux mêmes endroits. En 2016, il clôturait sa campagne au stade de Nzeng-Ayong ayant d’ailleurs servi, cette année, pour le lancement de sa campagne.

 
GR
 

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