Chine-Afrique : La coopération Sino-africaine revisitée à Pékin
A la veille du sommet du Forum sur la coopération Chine-Afrique (Focac) qui se tiendra du 3 au 4 septembre 2018, à Pékin en Chine, le Fonds mondial pour la Nature (WWF-Gabon) fait le point du partenariat sino-africaine et espère qu’il soit guidé par le respect des normes de durabilité environnementale et la sauvegarde d’une croissance stable et durable.
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Ali Bongo participera en effet au Forum sur la coopération Chine-Afrique (Focac) qui a lieu tous les trois ans. Celui prévu du 3 au 4 septembre 2018 est placé sur le thème de «coopération gagnant-gagnant et unir nos efforts pour construire une communauté plus proche avec un avenir commun pour la Chine et l’Afrique».
Depuis 2000, ce partenariat a conduit à une croissance significative de l’investissement et du commerce entre la Chine et les pays d’Afrique. Au Gabon, des sociétés chinoises ont investi dans plusieurs secteurs clés incluant le secteur forestier, le secteur minier et la construction des infrastructures.
La Chine a connu une croissance économique incroyable pendant les dernières décennies et l’Afrique s’est engagée à suivre la même voie. Ensemble, la Chine et les pays d’Afrique pourront poursuivre la croissance durable, accroitre les possibilités d’emploi et augmenter les revenus dans tous le pays. Cependant, pour Frederick Kwame Kumah, directeur régional du Fonds mondial pour la Nature en Afrique (WWF), «cette coopération doit être guidée par le respect des normes de durabilité environnementale et la sauvegarde d’une croissance stable et durable. C’est seulement à cette condition que l’achèvement d’une croissance économique qui prend en compte les besoins des Gabonais et de l’environnement et qui assure la résilience aux changements climatiques serait possible».
Bien que le Gabon et la Chine continuent à poursuivre une coopération fructueuse, le public devrait être plus informé sur l’étendue et la portée des investissements chinois réalisés au Gabon depuis le dernier Sommet Focac en 2015. Jusqu’à maintenant, le mécanisme de financement et de suivi de la mise en œuvre des projets n’est pas accessible au public. Les grands investissements étrangers comme les barrages hydroélectriques, les mines et les plantations agricoles ont un fort potentiel d’engendrer des grands dégâts irréversibles. Ces projets doivent être soumis au respect de normes environnementales et sociales internationaux.
Pour les sommets à venir, Marc Languy, directeur régional adjoint pour l’Afrique centrale du WWF, incite le gouvernement gabonais, tout comme les autres gouvernements africains, «à une préparation inclusive, une préparation qui tienne compte des contributions des ministères sectoriels concernés, des organisations de la société civile, du secteur privé concerné, des groupes de réflexion et des médias grâce à un processus bien coordonné et inclusif».
Le Gabon est engagé à poursuivre le développement économique tout en préservant les richesses naturelles du pays et en assurant une prospérité partagée pour ses citoyens. Ces engagements sont énoncés dans le Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA) et les Objectifs de développement durables (OMD) des Nations Unies. Le Sommet Focac devrait ainsi fournir un soutien financier significatif pour la mise en œuvre réussie des ODD et de l’Agenda 2063 et de ses plans décennaux.
Pour Pauwel De Wachter, directeur national par intérim de WWF-Gabon, «le Sommet Focac à Pékin offre une chance à la République gabonaise de s’engager davantage pour un développement inclusif et sobre en carbone. Un rapprochement avec la Chine est prometteur à condition qu’il soit encadré par une bonne gouvernance des projets».
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