Annoncée récemment, la mise en congé technique de plusieurs dizaines d’agents de Bolloré Transport et Logistics Gabon n’a pas été bien accueillie et a donné lieu à un mouvement d’humeur du personnel. Dans cette interview accordée à Gabonreview, le directeur général assure pourtant que c’était la meilleure décision à prendre pour préserver des centaines d’autres emplois. Il affirme également que le dialogue avec l’ensemble des collaborateurs a été privilégié à toutes les étapes liées à cette restructuration. 

Serge Agnero, directeur général de Bolloré Transport et Logistics Gabon. © D.R.

 

Gabonreview : Quelles sont les raisons de la mise en chômage de collaborateurs de votre filiale logistique ?

Serge Agnero : Nous évoluons dans un secteur la logistique qui a subi de plein fouet les effets de certaines crises économiques au niveau mondial, notamment la crise pétrolière. D’ailleurs, certains majors ont même fait faillite. Face à la crise pétrolière, des plans de redressement symbolisés par un redéploiement du management et une remobilisation du personnel ont été mis en place. La crise sanitaire a malheureusement accentué cette tendance baissière des activités logistiques. Nous avons dû faire face à des séries de renégociations tarifaires conjuguées à des baisses significatives de volumes. Face à cette situation, toute organisation doit parvenir à rééquilibrer ses résultats, puis relancer l’activité, et pour cela il faut s’adapter aux évolutions économiques. Bolloré Transport Logistics Gabon se voit donc contraint d’entamer cette restructuration afin d’atteindre cet objectif. Nous n’avons pas souhaité en effet mettre en œuvre ce plan au plus fort de la crise, par solidarité et responsabilité vis-à-vis de nos équipes.

Quelle est la catégorie de salariés la plus touchée par cette vague de mise en congé technique ?

Nous préparons avec le concours de nos partenaires sociaux un plan de restructuration dont les modalités font l’objet de discussions. Cette réorganisation est un exercice complexe, mais elle est devenue incontournable pour notre entreprise qui emploie 640 collaborateurs permanents dont une quinzaine d’expatriés. La mise en chômage technique décidée par la Direction générale envisage de mettre au chômage technique des collaborateurs dans toutes les catégories socio-professionnelles de l’entreprise, sans exclusive. Afin d’alléger les charges, tous les services ont été touchés. Cette restructuration était nécessaire pour la préservation des centaines d’emplois restants.

Serge Agnero, DG de Bolloré Transport et Logistics Gabon. © D.R.

Le mouvement des syndicats est-il le reflet d’une incompréhension ?

A toutes les étapes, nous avons privilégié le dialogue avec l’ensemble de nos collaborateurs. Nous sommes une entreprise citoyenne, attachées à des valeurs dont l’une est le dialogue avec nos différents partenaires sociaux. Nous sommes convaincus que les meilleures solutions pour la pérennité de nos activités seront trouvées très rapidement avec le concours de l’ensemble de nos équipes, comme toujours. Face aux points de divergence, nous allons toujours privilégier le consensus qui garantit au mieux les intérêts de toutes les parties. Naturellement cette démarche est faite en relation avec les autorités en charge des questions de l’emploi dans le strict respect de la règlementation.

Comment se porte Bolloré Transport et Logistics Gabon en termes d’activités ?

Notre activité est le reflet de celle de nos clients qui font eux-mêmes face à de grosses difficultés. Cette décision de restructuration résulte de difficultés antérieures au Covid-19. Cette situation a été renforcée avec la crise sanitaire. Nos clients ont cessé de commercer avec leur principal fournisseur qu’est la Chine. Nous avons dû faire face à des séries de renégociations tarifaires conjuguées à des baisses significatives de volumes.

Nos activités Oïl and Gas n’ont malheureusement pas repris sur Port Gentil et au contraire nous subissons une baisse continue des tarifs. A Libreville, nous sommes confrontés de plus à l’arrêt de toutes activités de logistique dans le secteur du bois suite aux mesures d’exclusivité mises en place depuis plusieurs mois. Notre objectif a toujours été de préserver les emplois, et ce plan nous permettra d’ailleurs d’en pérenniser la plus grande majorité.

 
GR
 

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