Le président du Centre des libéraux réformateurs (CLR) désapprouve les récentes installations des coordinations du parti dans les arrondissements de Libreville, effectuées sans son autorisation. Dans un courrier daté du 10 août, Jean-Boniface Assélé a sèchement recadré sa fille Nicole Assélé, délégué général du CLR, estimant que l’attitude du parti relève de l’anarchie et frise la «provocation» et le «mépris».

Jean-Boniface a rappelé sa fille à l’ordre, estimant que l’attitude du CLR le provoque et le méprise. © D.R.

 

L’épreuve de force se poursuit entre Jean-Boniface Assélé et sa fille sur l’orientation du Centre des libéraux réformateurs (CLR). Le fondateur et président de ce parti de la majorité a récemment tapé du poing sur la table, pour condamner les récentes installations des coordinations du CLR par le délégué général adjoint, Alexandre Désiré Tapoyo.

Une manière pour Jean-Boniface Assélé de recadrer sa fille Nicole Assélé, délégué général du parti. «Décliner la vision politique du CLR relève exclusivement des prérogatives du Conseil politique sinon de son président, et je n’ai pas souvenir en cette qualité, d’avoir autorisé quiconque à décliner une nouvelle orientation», a écrit le leader du CLR dans un courrier daté du 10 août. «Cette attitude qui relève de l’anarchie, frise la provocation, le mépris et met à mal l’intégrité du parti et la crédibilité de son plus haut responsable que je suis», a estimé Jean-Boniface Assélé dans L’Union des 22 et 23 août.

En juillet dernier, le délégué général adjoint du CLR a installé des cellules du parti dans les arrondissements de Libreville. Cette opération visait à renforcer l’implantation du parti et surtout permettre à ses cellules d’être un peu plus proches des militants. Des installations que Jean-Boniface Assélé a instruit le délégué général du CLR de «suspendre jusqu’à ce qu’une concertation ait lieu afin de calibrer les discours et assurer la représentativité du parti à ces cérémonies qui désormais, apparaissent comme un spectacle individuel et narcissiques des organisateurs». Le premier responsable du CLR a par ailleurs exigé à sa fille de lui faire parvenir sous huitaine des «explications».

Depuis plusieurs mois, Jean-Boniface Assélé et Nicole Assélé ont du mal à s’accorder sur l’orientation du CLR. Dans une note datée du 22 février dernier, intitulée «Mise à mal de l’unité et l’intégrité du parti», le père du parti né en 1992 avait déjà ordonné l’annulation de certaines décisions prise dans son dos. Quelques mois plus tard, en mars, c’est Nicole Assélé, au nom du CLR, qui avait désavoué son père, après que ce dernier ait demandé à Ali Bongo de rendre son tablier en raison de son état de santé.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. beka dit :

    Tchouooookkk ! Il n’y a donc vraiment rien de nouveau sous le soleil ?! Voici au CLR, un remake de la situation au Front National en France.
    Désireux de se « reposer » et croyant, comme Assélé, qu’après son départ, ce serait sa fille Marine Lepen qui conduirait mieux son Parti, Jean-Marie Lepen s’est résolu à confier la direction du Front National à sa propre fille, comme Assélé l’a fait à la sienne, à la tête du CLR. Mais très vite, des querelles sont apparues en France, entre le père et la fille, comme au Gabon, entre le père Assélé et sa fille Nicole, ainsi que le rapportent les médias gabonais.
    Cela signifie-t-il que l’idéal philosophique au sein d’un parti ne suit pas forcément le même cheminement chromosomique que les individus ? Et que la garantie familiale de perpétuer les vues et principes du fondateur d’un parti peuvent ne plus demeurer les mêmes, juste dès la génération suivante ?

  2. V. NOEL dit :

    Qui méprise qui au final?
    Le 23 juillet 2020, le Fondateur du CLR, Président du Conseil Politique et non plus président du CLR, a présidé la cérémonie d’installation des représentants locaux du CLR dans le 5ème arrondissement, avec le Délégué Général Adjoint, Alexandre Désiré TAPOYO. Comment peut t’il en même temps demander l’arrêt des installations en cours qui ont pour objectif de relancer les activités du Parti????
    De plus, le Congrès extraordinaire du 14 septembre dernier a amené la création de la Délégation Générale du CLR: Organe d’exécution des activités du Parti. M. ASSELE DABANI JEAN BONIFACE est le Président du Conseil Politique: comme un Conseil d’administration, il préside juste le Conseil Politique qui est garant de l’intégrité du Parti et de valider et contrôler les actions inscrits dans la vision de la Déléguée Générale, le Dr Nicole ASSELE. En résumé, selon les textes issus du dernier congrès extraordinaire convoqué par Jean Boniface ASSELE DABANI lui-même, le Président du Conseil Politique ne fait que « présider le Conseil Politique »; il n’est pas responqable de l’exécution des activités du Parti sur le terrain. La Déléguée Générale travaille dans le strict respect de ses prérogatives. De ce fait, et parce qu’un Parti Politique, dans son fonctionnement, repose sur des textes, ces textes doivent être respectés. Il semble que le Fondateur du Parti ne soit pas d’accord avec ce principe de base. Tout simplement. Ce qui est domage, c’est d’exposer sur la place publique des déclarations qui ne reflètent en rien la réalité! Dans quel but?????? Il n’y a aucun mépris dans la mesure où le Fondateur, Président du Conseil Politique, a été informé du programme des installations et ces installations ont eu son accord. Lui-même ayant présidé celle du 5ème arrondissement de Libreville.

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