Alors que certains imams du Gabon ont porté le 16 mars leur choix sur l’imam Benyamin Andjoua Obolo, un jour avant, le 15 mars, c’est Abdu Razzaq Guy Kambogo qui, après une rencontre avec le président de la Transition, a été désigné chef de la Communauté musulmane. Un rapport présenté à Brice Clotaire Oligui Nguema aurait joué en défaveur de l’imam Andjoua qui participait à la rencontre du palais Rénovation.

Abdu Razzaq Guy Kambogo s’exprimant en qualité de chef de la CMG, le 16 mars 2024. © GabonReview

 

Au Gabon, la crise au sein de la Communauté musulmane (CMG) ne faiblit pas. Pour la deuxième fois, le président de la Transition s’est ingéré dans cette affaire religieuse pour taire les tensions pourtant exacerbées le 16 mars à l’issue d’un conclave des imams étudiant les candidatures proposées à la tête de cette communauté. Disant avoir préféré l’imam Benyamin Andjoua Obolo à Adul Razaq Kambogo, tous deux en lice pour le poste de chef de la CMG, c’est plutôt ce dernier qui a été reconnu par les autorités de la Transition.

Le 15 mars, il a été désigné en tant que tel à la présidence de la République. Notamment, lors d’une rencontre entre Brice Clotaire Oligui Nguema et des membres de la CMG dont Benyamin Andjoua Obolo. Ce, après consultation par le président de la Transition des rapports des travaux préparatoires du congrès. «Un premier rapport lui a été fait. Il a consulté le rapport pour constater que nous sommes encore loin du compte», a fait savoir Abdu Razzaq Guy Kambogo selon qui les conclusions font état d’une régression de l’islam au Gabon. «Il a grandi dans un milieu musulman, il nous connait, il ne s’est pas imposé», a-t-il commenté parlant du président de la Transition.

L’échec d’Andjoua Obolo ?

En le choisissant, Brice Clotaire Oligui Nguema aurait tenu compte des avis des musulmans qui lui ont fait des suggestions pour que l’islam retrouve ses lettres de noblesse. «C’est cela qui l’a amené à décider à ce qu’Abdu Razzaq Guy Kambogo, que je suis, dirige la communauté», a-t-il déclaré. Dans cette optique, le nouveau chef de la CMG dit avoir la mission de faire un travail qui permettrait à la CMG de disposer d’une Charte qui correspond aux réalités à la fois islamiques et républicaines conformément à la Constitution gabonaise, aux lois et règlements du Gabon. «Non en dehors de cela. Ça a été ça la déclaration forte du président parce que le texte qui lui a été apporté nous emmène à nous excentrer», a-t-il fait savoir.

«Les textes ne doivent pas être taillés par rapport aux individus. Ce sont des textes qui organisent les institutions. Et pour tout cela, il a décidé d’envoyer auprès de la communauté musulmane l’un de ses collaborateurs que je suis, pour y veiller. C’est dans ce sens que la décision a été prise», a-t-il expliqué. Lors de la première intervention du général président, Benyamin Andjoua Obolo avait été désigné pour organiser un congrès qui devait aboutir à une réorganisation de la CMG. Il a, au cours de cette période, essuyé des critiques négatives quant à sa gestion de la CMG. Le président du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSIG) pour sa part, a été désigné par consensus au cours des prochains jours.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Gayo dit :

    Les gabonais doivent ils accepter que leur président s’ingère dans la gestion des communautés religieuses avec tous les risques encourus? Oligui ne veut continuer l’instrumentalisation de cette communauté comme les Bongo.

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