Au terme de deux semaines de confinement total du Grand-Libreville, le Premier ministre a présenté, le 27 avril, le bilan de la manœuvre visant à réduire la propagation du nouveau coronavirus (Covid-19) dans le pays. Pour le patron de l’administration, l’opération a permis d’en réduire l’incidence dans le pays, même s’il y a eu des ratés.

Pour Julien Nkoghe Bekale, le confinement du Grand Libreville a permis de réduire l’incidence de la pandémie dans le pays, même s’il y a eu des ratés. © Capture d’écran/Gabonreview

 

Face à la presse, le 27 avril, le Premier ministre, Julien Nkoghé Békalé, est revenu sur les actions menées ces dernières semaines pour restreindre la propagation du coronavirus dans le pays et protéger la population. Au bout de 15 jours de confinement, il reconnait que sa mise en œuvre n’a pas été parfaite, mais note que «ces mesures préventives ont permis de réduire l’incidence du Covid-19 dans notre pays».

Un plan de riposte cohérent, une détermination à toute épreuve

Le chef du gouvernement assure qu’«en raison du caractère inédit de cette crise, tout n’a pas été facile», depuis le 12 avril, concernant le confinement du Grand-Libreville (Owendo, Akanda, Pointe-Denis et Ntoum). Il estime cependant que les pouvoirs publics tiennent «le bon bout avec un plan de riposte cohérent et une détermination à toute épreuve».

Le confinement de la plus grande agglomération urbaine du pays «a permis, selon les spécialistes, de limiter la propagation de la pandémie à l’intérieur du pays et de décélérer sa vitesse de propagation», a-t-il affirmé, non sans souligner que «le non-confinement total du Grand Libreville aurait certainement empiré la situation».

Julien Nkoghé Békalé regrette toutefois que de nouveaux fléaux soient apparus durant cette période : «Malgré tout, nous avons observé que cette thérapie a des effets secondaires et fait apparaitre des nouveaux périls auxquels le gouvernement doit faire face : mécontentement localisé dans certains quartiers, montée en puissance d’une criminalité opportuniste et risque de déstabilisation sociale».

Riposte évolutive, pic plausible entre mai et mi-juin

Selon le locataire de l’immeuble du 2-Décembre, les objectifs du gouvernement étaient de limiter la progression de la pandémie mondiale à travers la prise de décisions parfois contraignantes mais nécessaires, de sauver des vies à travers le plan de riposte en sensibilisant les populations, de soulager les entreprises et les familles impactées grâce au plan de soutien économique et social

Le patron de l’administration a également déclaré que la riposte du Gabon est évolutive, flexible et adaptable en fonction de ce que l’on sait aujourd’hui de la maladie et des expériences des autres pays. «A ce jour, a-t-il déclaré, les autorités sanitaires internationales n’ont pas encore officialisé un plan de diagnostic et de traitement permettant de mettre fin à cette pandémie. Chaque pays adopte les stratégies de riposte adaptées à ses réalités socio-économiques».

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), cité par le chef du gouvernement, le Gabon vit en ce moment la phase ascendante de la courbe de la propagation du virus. «Nous approchons irréversiblement du pic de l’épidémie qui pourrait entre la fin du mois de mai et mi-juin 2020», a prévenu Julien Nkoghe Bekale.

A ce jour, le Gabon enregistre 176 cas positifs au Covid-19, 30 guérisons et trois (3) décès.

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Lafleur dit :

    Le bilan à mi-parcours de la riposte contre le covid-19 fait par le PM gabonais reste mitigé. Mitigé parce que le personnel de santé et les populations vulnérables du Grand Libreville restent insatisfaites des mesures prises par le gouvernement. Pour le personnel de santé, le gouvernement gabonais a une nouvelle fois failli à ses engagements en matière d’octroi de matériel de protection contre le virus jugé dangereux, mettant en péril des vies des agents de santé.
    Quant aux populations vulnérables (GEF), tout n’a pas été parfait. Ces populations demandent avec insistance si le gouvernement connaît le nombre réel des gabonais économiquement faibles (GEF) du Grand Libreville.

  2. Jones dit :

    L’improvisation ne marche pas toujours à tous les coups. Il va falloir s’asseoir un jour pour penser le pays dans sont ensemble. Il ne s’agit pas d’opposition ou de majorité. C’est une affaire des enfants du Gabon qui vont définir un idéal, un cap à suivre, une direction vers laquelle le pays convergera, tout en formant un modèle de citoyen gabonais.
    Cette capitulation ridicule du gouvernement prouve à suffisance que l’improvisation et l’opportunisme ne marchent pas à tous les coups et que Vous êtes totalement déconnectés de la réalité quotidienne des populations que vous dirigez et c’est un fait. Aujourd’hui, vous demandez aux gabonais de se débrouiller face au COVID-19, êtes vous sérieux là ?
    Monsieur le premier ministre, j’ai pas l’habitude d’intervenir sur ce genre de plate forme. Je le fais parce que j’estime avoir été, en tant que citoyen gabonais aujourd’hui, abandonné à mon propre sort.
    Sachez que dès l’instant présent, le corona virus frappera encore plus fort. Les gens mourront car vous et votre équipe avez lamentablement échoué et que le chef de l’État en tirera toutes les conséquences !
    Juste mon opinion entant que citoyen lambda.

  3. moundounga dit :

    Bjr. «  »mécontentement localisé dans certains quartiers, montée en puissance d’une criminalité opportuniste et risque de déstabilisation sociale». A un moment donné on dirais qu’on nous prends pour des «  »couillons » ». Heureusement encore que l’Education que nous avons reçu de nos parents ne nous autorise pas a épouser une autre manière d’être. mais très sincèrement ce n’est pas bien. Amen.

  4. Le_Citoyen dit :

    Nombreux comme moi ne sont guère surpris du bilan actuel (à demi-teinte) du plan de confinement des 15 premiers jours: Ce n’est la résultante que de l’énormissime improvisation née de l’apparition de cette maladie dans notre pays. De nombreux acteurs politiques et ceux de la société civile ont mainte fois tiré la sonnette d’alarme quant à la manière dont les choses ont été faites pour entamer le confinement sans que leurs opinions ont été pris en considération. Aujourd’hui c’est devant des milliers de gabonais que le gouvernement avoue implicitement son impuissance quant à la gestion de ce genre de crise.
    A voir comment ils ont agit, on est vite tenté de croire que certains ont considéré la gestion de cette crise comme une période de Campagne électorale où la distribution des 5000, 10000 FCFA le temps d’un meeting était de mise.
    Quid du ministère des Solidarités ? Oui, Madame la Ministre, le peuple qui crie aujourd’hui au secours n’est pas un peuple inconnu. Le Président de la République a fait des annonces importantes auxquelles les populations ont massivement adhérées. Mais lorsque ces populations assistent impuissamment à des injustices et que vous vous permettez de venir dire à la Télévision qu’il ne s’agit uniquement que des « rumeurs » parce que personne ne s’est officiellement plaint… je vous laisse imaginez ce que pensent actuellement les gabonais de vous. Bref, Aucune stratégie rendue publique quant à la mise en application des recommandations prises par le chef de l’Etat. Les élus locaux marginalisés, les chefs de quartiers marginalisés, Comment voulez-vous que les populations soient calmes pendant qu’un désordre se passent sous leurs yeux? Etes-vous surpris par les attroupements devant le Géant CKDO? Nous, non. Tout simplement parce que vous n’avez pas compris le sens de la distribution des bons d’achat, vous vous êtes contentés de les distribuer et remplir vos fiches pour paraître aux yeux du PM et du PR comme la « bonne élève » alors que la réalité sur le terrain est tout autre. Mais hélas pour vous, quand un peuple a faim eh bien il le fait savoir et certainement pas par la douceur.

  5. gabonaiseetfiere dit :

    nous sommes un peu ambiguë. quand nous n’étions qu’à une trentaine de cas testés positifs au covid-19, nous avons observé un confinement partiel. mais d(s que nous sommes passés au confinement total, les cas ont explosé dépassant la barre de 100.
    maintenant que nous sommes à ce niveau, on doit sortir à nouveau et refaire comme avant.

    je nous demande alors à quoi joue t-on???

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