En prélude à la Conférence des Nations unies sur la biodiversité (Cop 15) prévue à fin août-début septembre, à Kunming, en Chine, le ministre des Eaux et Forêts, Lee White, s’est exprimé sur la place accordée à la protection des éléphants.

Le ministre des Eaux et Forêts, Lee White, lors d’une descente sur le terrain à Kango, dans le cadre du Conflit homme/éléphant. © D.R.

 

Le professeur Lee White, le ministre gabonais des Eaux et Forêt s’est prêté aux questions de Afrique.le360.ma, publiées lundi 30 mai sur ce site d’information. Dans cet entretien réalisé en prélude à la Conférence des Nations unies sur la biodiversité (Cop 15) prévue à fin août-début septembre, à Kunming, en Chine, il aborde la place du Gabon dans le combat contre le réchauffement climatique, mais également pour la protection de la biodiversité. Il se défend particulièrement face aux accusations le présentant comme le protecteur des éléphants au détriment des populations gabonaises.

Interrogé en effet sur le fait qu’il accorde plus d’intérêt à la protection des éléphants qu’à celle des humains impactés par les dégâts causés par ces pachydermes, Lee White estime que «le conflit homme/éléphant est très complexe». Selon lui, «les scientifiques ont découvert au parc national de la Lopé (centre) que la production de fruits a baissé de 80% parce que la température s’y est élevée de 1 degré Celsius en moyenne en 40 ans et que la pluviométrie a baissé. Les éléphants ont faim et sortent des forêts à la recherche de fruits».

S’il indique qu’il préfère mettre des barrières électriques et d’autres méthodes plutôt que de tuer les éléphants, il reconnait la nécessité absolue «de protéger les moyens de subsistance des gens, leur sécurité et leur qualité de vie». Il estime donc que «les gens, en partie par affect, mais aussi parce qu’ils ont peur et faim», l’accusent, lui ou le gouvernement de prendre plus soin des éléphants. «Ce n’est pas vrai, mais on doit voir le problème dans son ensemble», a-t-il dit, ajoutant que «par le passé, nous n’avions pas le budget pour compenser les victimes du conflit homme/éléphant. Mais cette année, nous avons cinq millions de dollars (soit 3. 046 536 400 de francs CFA) dans le budget national».

Au Gabon, le conflit homme/pachyderme est devenu un véritable fléau. Des parcelles agricoles entières sont régulièrement dévastées par les éléphants au grand dam de la population. Accusant le gouvernement de «protéger les animaux à la place des humains», plusieurs mouvements d’humeur ont d’ailleurs récemment éclaté dans le pays, notamment à Mékambo et Fougamou.

 

 
GR
 

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