Natif de Makokou dans l’Ogooué-Ivindo, le ministre de la Défense nationale, Michaël Moussa Adamo, devait se rendre, ce 26 mai, à Mékambo dans le département de la Zadié où, la veille, des manifestations causées par le conflit homme-faune ont dégénéré, occasionnant la confiscation des armes et munitions des éco-gardes par des «braconniers manipulateurs et la population» en furie. De nombreuses arrestations y ont été enregistrées ce mercredi, des militaires ayant été envoyés pour rétablir l’ordre dans la localité.

Des arrestations ont été annoncées à Mékambo à la suite des manifestations relatives au conflit homme-faune. © D.R.

 

Si les deux derniers jours ont été mouvementés pour les habitants du département de la Zadié, plus précisément de Makambo dans la province de l’Ogooué-Ivindo, ils ont plutôt été cauchemardesques pour les représentants de la puissance publique dans la localité. Du fait que le conflit homme-faune à l’origine des échauffourées a conduit à plusieurs désagréments dans la localité, Michaël Moussa Adamo, natif de la province et ministre de la Défense nationale, devrait s’y rendre dans la journée, selon des sources bien informées. Ce qui confirme une rumeur largement relayée en fin de matinée par les groupes Facebook dédiés à la localité (Échos de Méroé, Métandou Mia Mékambo, etc.)

A la suite des événements de la veille (lire «Une opération ville morte dégénère à Mekambo»), ce 26 mai au petit matin des arrestations y ont été signalés. Le président du Conseil départemental, le maire de la commune de Mékambo, le secrétaire général du Collectif des manifestants, le président du même collectif, son épouse, son fils et deux membres de sa fratrie ont été interpellés. Les arrestations ont été élargies à certains meneurs identifiés. Selon des sources concordantes sur place, Mékambo est en proie à une violence politique, effet de l’antagonisme entre quelques élus, membres du Parti social-démocrate (PSD), notamment le maire, et des personnalités locales membres du Parti démocratique gabonais (PDG).

Jointes au téléphone, des notables de la province estiment que «les populations ont raison de se plaindre des dégâts agricoles subis avec les éléphants». Mais, à la suite de plusieurs réunions visant à solutionner les choses et du fait de certaines informations, «les éco-gardes ont organisé une battue en forêt pour éloigner les éléphants des villages. Il se trouve que les populations en ont été désinformées par des braconniers. Et, en allant dans les plantations en forêts, de nombreux paysans sont tombées sur ces éco-gardes. Des altercations s’en sont suivies et les villageois ont séquestré certains éco-gardes», a expliqué une source haut placée, originaire de la province.

Selon le même notable provincial, «les populations ont été manipulées par des braconniers qui auraient tué des éléphants». L’abattage présumée des pachydermes serait d’ailleurs la raison du déploiement, pour vérification et inventaire, des éco-gardes et des forces de l’ordre dans les forêts. Ils y étaient «pour rechercher les carcasses des éléphants tués afin de récupérer les défenses, dans les règles de l’art». Or, estimant que les forces de l’ordre ont été déployées pour les arrêter, les populations ont bruyamment manifesté le 25 mai. Résultat des courses : le bureau de la Direction générale de la documentation et de l’immigration – DGDI- (Ex-Cedoc) a été cassé, la mairie scellée, la maison du préfet vandalisée et vidée.

«L’autorité de l’Etat a été bafouée», souligne à Libreville une autorité de l’Ogooué-Ivindo. Il y est notamment question de confiscation, par les populations et les braconniers, d’armes et munitions appartenant aux éco-gardes. Ce qui expliquerait l’envoi par le gouvernement, ce mercredi 26 mai, des forces de l’ordre et justifie la descente sur les lieux d’une autorité gouvernementale originaire de la localité, en l’occurrence le ministre de la Défense nationale, en vue d’une clarification, d’un apaisement de la tension et de la restauration de l’autorité de l’Etat. On devrait en savoir un peu plus dans les heures ou jours à venir.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Théodore dit :

    Mais Ali Bongo « le bien portant » dit quoi et fait quoi ? Comme c’est amusant tout ça.

  2. azert dit :

    C une erreur d’arreter les autorités locales. Elles ont contenu la foule.
    Le dialogue a apparemment foutu le camps dans ce bled

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