Poursuivant ses rencontres en prélude au congrès extraordinaire de la communauté musulmane du Gabon (CMG), le président par intérim du Conseil supérieur des affaires islamiques (CSAIG) a échangé le 17 octobre avec les cadres. Favorables à l’organisation dudit congrès censé déboucher sur la redéfinition des institutions de la CMG, ces derniers insistent pour l’heure sur le respect de la Charte de la CMG.

Instantané de la rencontre. © Gabonreview

 

Au Gabon, au-delà de la crise qui secoue la Communauté musulmane (CMG), un congrès extraordinaire devrait se tenir après des consultations dont les résultats sont jugés essentiels pour sa tenue d’autant plus qu’il devrait aboutir à la redéfinition des institutions de la CMG. C’est d’ailleurs à l’issue de ce congrès que le bureau actuel du Conseil supérieur des affaires islamiques (CSAIG) désormais dirigé par intérimaire démissionnera pour céder la place aux nouveaux dirigeants, mais pour l’heure, l’imam Rachid Mbadinga le président par intérim, poursuit ses rencontres avec les membres de cette communauté en prélude audit congrès.

Entouré du conseiller spécial du raïs de la CMG et du vice-président du CSAIG, Rachid Mbadinga a, dans cette optique, rencontré, le 17 octobre, les cadres de la CMG. «Les cadres musulmans sont pour le respect de notre Charte et également l’organisation du congrès extraordinaire qui verra la redéfinition des institutions de notre communauté», a-t-il déclaré à l’issue de la rencontre. Pour les cadres, cette rencontre a été mise à profit pour indiquer au bureau du CSAIG leur disponibilité à l’accompagner dans le cadre de son intérim jusqu’à l’organisation du congrès extraordinaire qui va réfléchir sur le devenir de la CMG aussi bien au niveau institutionnel qu’au niveau des individus.

L’islam ce standard

«Nous sommes avant tout des musulmans. Le musulman c’est celui qui pratique l’islam. L’islam c’est plus qu’une religion, c’est une culture c’est un droit religieux et si l’islam est un droit religieux, cela signifie que la norme étant l’islam nous devons considérer l’islam comme un standard à partir duquel nous devons confronter nos comportements nos attitudes. L’islam c’est la soumission à la volonté de Dieu», a commenté Parafina Bousougou-Bou-Mbine, représentant et porte-parole des cadres de la CMG. Au fort de la crise qui secoue cette communauté, lui et les autres estiment que le musulman doit toujours confronter son comportement quotidien avec la règle qu’Allah a laissé à travers le Coran.

Mais aussi, son prophète qui a laissé un exemple de vertu. «À chaque fois quelques soient les circonstances, notre standard c’est le Coran, c’est la sunna du prophète Mahomet et dans le cadre d’une institution civile comme l’est le CSAIG, son standard c’est certes le Coran et la sunna, mais c’est surtout la Charte qui l’organise», a-t-il dit. Alors que la Charte fait l’objet des critiques, il note que c’est elle qui est en lien direct avec le droit positif gabonais, le Gabon étant un pays laïc à minorité musulman. Il n’y a, explique-t-il, en dehors de la Charte de la CMG aucun autre texte à partir duquel chaque musulman peut confronter son attitude, son comportement pour savoir s’il s’en écarte ou s’il s’en rapproche. 

De haut en bas, Rachid Mbadinga et Parafina Bousougou-Bou-Mbine. © Gabonreview

«La Charte (…) c’est le minimum qu’on puisse utiliser pour pouvoir fonctionner»

«Nous ne pouvons pas être une société sans normes. Ces normes existent, elles sont une production sociale et comme toutes les productions sociales, les normes peuvent être imparfaites, mais si au constat de l’imperfection d’une norme on se rend compte qu’on ne peut plus continuer, libre à la communauté de se réunir pour proposer les modifications de cette norme», a-t-il déclaré estimant qu’on ne peut faire table rase de cette norme donc de la Charte de la CMG, pour instituer une norme qui n’a pas été définie par l’ensemble. «La crise vient du comportement de certains de nos imams qui ont décidé de devenir rois à la place du roi, président du CSAIG à la place du président», a-t-il dit.

Les cadres demandent à leurs frères de se conformer à la loi, à la charia. «La Charte de la CMG dans un sens large c’est la charia parce que la charia c’est la loi, c’est la norme. Donc tout le monde est invité au respect de la Charte», a-t-il dit. Pour les cadres, si la Charte doit être modifiée, elle doit se faire avec les instances dédiées appropriées pour l’amender. «Mais tant qu’elle n’est pas amendée, c’est le minimum qu’on puisse utiliser pour pouvoir fonctionner», a-t-il déclaré.

 
GR
 

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