Au Gabon, les forces de défense et de sécurité ayant pris le pouvoir ont annoncé l’arrestation de certains proches du président déchu, dont le secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG). Un état de fait qui réjouit sa « camarade » Christiane Bitougat. Steeve Nzegho Dieko ferait partie des «mauvais conseillers» d’Ali Bongo qui ont détruit l’ancien parti au pouvoir.

Christiane Bitougat, en juin 2022 à Libreville. © D.R.

 

Au Gabon avec la déchéance d’Ali Bongo, le Parti démocratique gabonais (PDG) au pouvoir pendant plus de 60 ans, pourrait se retrouver dans l’opposition. Silencieux depuis la prise du pouvoir par les forces de défense et de sécurité qui ont décidé de conduire une transition, l’un de ses militants s’est récemment fait entendre sur une chaîne de radio locale. Conseillère municipale pour le compte de ce parti à Oyem, dans la province du Woleu-Ntem, Christiane Bitougat félicite l’armée pour son acte. «L’armée vient de nous sauver parce que franchement trop c’était trop», a déclaré la femme par ailleurs connue pour son franc-parler.

«Dans le Woleu-Ntem, c’était mauvais»

En mai dernier à Oyem, en volant au secours du maire déchu, elle exprimait déjà le malaise existant au sein de ce parti. Malaise entretenu par certains membres du PDG se comptant parmi les proches d’Ali Bongo arrêtés par le CTRI. «Ce sont des camarades qui étaient déjà hors la loi», a-t-elle déclaré estimant que l’armée doit donner le pouvoir aux civils. Particulièrement à Albert Ondo Ossa qu’elle considère comme le président élu à l’issue du vote du 26 août. Soupçonnée de s’exprimer de la sorte par opportunisme, elle assure qu’il n’en est rien. «Même quand on est allé voter, le PDG savait que je ne voterai pas». Rappelant l’épisode avec le maire d’Oyem, elle affirme que l’échec du PDG et d’Ali Bongo était prévisible.

Notamment dans le Woleu-Ntem où selon le Centre gabonais des élections (CGE), Ali Bongo n’a récolté qu’environ 17 000 voix contre Albert Ondo Ossa qui en a remporté environ 28 000. «On n’enlève pas un maire à deux mois des élections, voici les conséquences. On ne change pas les membres des structures de base à une semaine des élections», a-t-elle commenté. «Ali avait des mauvais conseillers. Je suis contente qu’on ait attrapé le secrétaire général (Ndlr du PDG)», a soutenu Christiane Bitougat selon qui, Steeve Nzegho Dieko et compagnie ont même vendu des postes au sein de ce parti. Un état de fait à l’origine de la mise à l’écart de certains ténors pourtant bien actifs sur le terrain. «Pour être élus tête de liste, pour être candidats aux législatives ils ont acheté ces postes», a-t-elle fait savoir encore remontée.

Steeve Nzégho Dieko, Guy Patrick Obiang et Cie, ces « cupides trompeurs »

«Dans le Woleu-Ntem, c’était mauvais», a-t-elle insisté. Là-bas où Ali Bongo avait lors de ses tournées mobilisé du monde dans canton Bissock, fief de l’ex-ministre de la Santé Guy-Patrick Obiang, elle raconte que ce dernier a transporté les populations. Il aurait «dépouillé» le village Ewot et le premier arrondissement de la commune d’Oyem pour amener les gens chez lui. «Il fait partie des gens qui trompent le président. Même quand le président est venu, je leur avais dit ce qu’on fait là ce n’est pas bien», révélé. «Malheureusement au PDG on n’aime pas la vérité. Il se glorifiait même en disant le président nous a donné la palme d’or d’avoir plus de monde. Mais c’était des fausses personnes, pas inscrites pas enregistrées rien du tout. Tout ça là pour de l’argent», a-t-elle enchainé.

«Il faut enlever même tous les dirigeants du parti, c’est des mauvais», a-t-elle lâché. «Maintenant Ali est tout seul en attendant tous ceux qui ont profité de cette façon de faire sont cachés. Moi je ne suis pas une opportuniste», a-t-elle ajouté. Toute aussi ravie de l’arrestation de Noureddin Bongo, Ian Ghislain Ngoulou, Jessye Ella Ekogha et le reste, elle indique, «même nous qui sommes au PDG on disait que ce groupe-là est mauvais». «On les appelait les collégiens de la présidence. Ils ont mal géré, ils ont enlevé les gens qui connaissaient le terrain pour les mettre de côté et ils ont pris des petits qui ne connaissent rien, voilà les résultats», a dit celle qui malgré les événements actuels, revendique son encrage au PDG.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Hermann dit :

    De grace Madame vous êtes très mal placée. Il y a encore sur internet, une vidéo de vous distribuant de l’argent pour l’achat des consciences au cours d’une précédente éléction. Vous n’êtes pas un exemple, encore moins un modèle d’intégrité. Ce que vous prétendez avoir reproché à Guy Patrick O., vous l’avez vous même abondamment usé et abusé.

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