Avec un baril de pétrole passé de 60 à 30 dollars en quelques mois, du fait de la pandémie du Covid-19, le risque pour le Gabon et quelques pays pétroliers du continent de se retrouver rapidement face à une crise de liquidités est grand, prévient le chercheur associé aux programmes Afrique et énergie de l’Institut français des relations internationales (IFRI), Benjamin Augé.

Le risque pour le Gabon de se retrouver rapidement face à une crise de liquidités est grand. © D.R.

 

La baisse des prix du brut de 60 à 30 dollars est une très mauvaise nouvelle pour le Gabon. La baisse tendancielle de la production pétrolière qui représente près de 80% des exportations du Gabon, et la capacité financière du pays à atténuer les effets négatifs du coronavirus met  son économie à rude épreuve.

Selon l’analyse du chercheur de L’IFRI et spécialiste de la géopolitique du pétrole, Benjamin Augé, sur «les répercussions de la pandémie sur les pays pétroliers africains», la crise mondiale enclenchée sur les marchés pétroliers par la pandémie du Covid-19 conduira les producteurs africains de pétrole, à l’instar du Gabon vers une situation intenable.

«À la chute des cours du brut s’ajoute une baisse de la production dans certains pays depuis quelques années. C’est le cas de l’Algérie, de l’Angola, de la Guinée équatoriale et du Gabon, jusqu’à l’année dernière. Les budgets des États qui sont basés sur le cours du baril sont donc impactés doublement, par une baisse du volume et par une baisse des prix», souligne Benjamin Augé.

Quid de la diversification ?

Cette situation inconfortable pour le budget national se présente pour le pays, comme un baromètre efficace permettant de mesurer le degré réel de la diversification de son économie et son impact face à la résilience aux effets du Covid-19. Même si pour Benjamin Augé, la prise de conscience sur la nécessité de diversifier les économies pétrolières n’a pas vraiment débouché sur des changements significatifs.

«Vous avez ce phénomène qui est que l’on parle beaucoup de diversification quand les prix du pétrole sont très bas, et c’est normal, car il y a alors des problématiques budgétaires qui se mettent en place, et dès que le baril remonte, tous les discours et toutes les stratégies vouées à diversifier l’économie s’arrêtent. Ce qui fait qu’il n’y a pas de politique de long terme pour réellement diversifier les choses. Et quand il y en a une, comme c’est le cas au Gabon, ce n’est pas du tout de nature à compenser l’importance du secteur pétrolier», a déploré le chercheur de l’IFRI.

Ce dernier prédit qu’au bout de cette guerre contre la pandémie du Covid-19, des pays comme le Gabon, la République du Congo, Le Nigeria, l’Angola et la Guinée équatoriale vont se retrouver rapidement face à une crise de liquidités.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Serge Makaya dit :

    Des fois, c’est bien les crises comme celle du Covid-19. Elles nous ramènent mes pieds sur terre. J’ai envie de dire, Covid-19… Enfin, il crée des ravages, c’est vrai. Mais si vous saviez combien plus encore de ravages occasionnés par le virus appelé bongoisme… A Ntare Nzame!!! Pauvre Gabon!!! Nous avons besoin de toutes les forces vives de notre si beau pays pour combattre SURTOUT ce virus encore plus MORTEL que le Covid-19. A tous les étrangers résidants au Gabon, nous lançons ce cri de détresse. Ensemble, LIBERONS le Gabon du bongoismevirus…

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