Des anticorps à réaction croisée contre le SRAS-CoV-2 sont présents chez des personnes non exposées au SRAS-CoV-2, révèle une étude conduite par le professeur Joel Fleury Djoba Siawaya sur un échantillon de sérum sanguin collecté auprès de 135 volontaires de santé en 2014. Au terme des évaluations des immunoglobulines réactives contre l’antigène N-SARS-CoV-2, 32 sujets sur 135 soit (23,7%) étaient réactifs à l’antigène N-SARS-CoV-2, suggérant la présence d’anticorps anti-antigène N-SARS-CoV-2.

Des anticorps à réaction croisée contre le SRAS-CoV-2 sont présents chez des personnes non exposées au SRAS-CoV-2, révèle une étude conduite par le professeur Joel Fleury Djoba Siawaya. © D.R.

 

Selon les conclusions d’une étude sur l’immunité humorale croisée préexistante au syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) baptisée Covid-19, conduite par le professeur Joel Fleury Djoba Siawaya du CHU Mère Enfant; Fondation Jeanne Ebori et son équipe, «des anticorps à réaction croisée contre le SRAS-CoV-2 sont présents chez les personnes non exposées au SRAS-CoV-2 ».

Une réponse qui invite à interroger si ces anticorps sont protecteurs? Quelles infections peuvent conduire à une immunité protectrice croisée contre le SRAS-CoV-2? Pour les auteurs de cette étude publiée le 15 décembre dernier, dans la revue scientifique «Immunity, Inflammation and Disease», ces questions pourraient représenter le point de départ des études de perspective fondées sur des faits afin de réagir efficacement contre cette pandémie qui fragilise le monde depuis son apparition en novembre 2019 à Wuhan, en Chine.

En effet, cette étude repose sur une sélection de 135 sérums sanguins prélevés chez des volontaires de santé en 2014, soit cinq ans avant le premier cas de maladie à coronavirus au Gabon, pour leur réactivité à l’antigène nucléocapside (N) du SRAS-CoV-2. Les participants ont été initialement dépistés pour l’infection tuberculeuse latente, le VIH, aux hépatites B et C, et à la syphilis. Les antécédents cliniques, y compris la vaccination Bacillus Calmette – Guérin et les maladies chroniques ont été enregistrés chez tous les sujets.

Selon Joel Fleury Djoba Siawaya et son équipe, les sérums provenaient de 88 femmes (65,2%) et 47 hommes (34,8%), âgés de 14 à 80 ans. L’âge médian était de 38 ans. Dans l’ensemble, 23,7% (32 sur 135) des sérums testés étaient réactifs à l’antigène nucléocapside recombinant (N) du SRAS-CoV-2. La réactivité croisée a été confirmée dans tous les échantillons dans la deuxième expérience indiquant une réaction robuste. Il s’agit du premier rapport montrant explicitement une réponse humorale croisée contre le SRAS-CoV-2 en Afrique, en particulier chez les travailleurs de la santé.

«Nos données s’ajoutent aux données accumulées qui pointent vers l’existence d’une immunité croisée contre le SRAS-CoV-2.  Il a montré que des années avant la pandémie de Covid-19, les personnes avaient des anticorps à réaction croisée contre le SRAS-CoV-2. Cette observation ne confirme pas seulement l’existence d’une immunité croisée préexistante dans la population africaine. Nous pensons que la diversité des agents pathogènes en Afrique augmente la probabilité de la population d’être exposée à des épitopes de protection croisée», assure les auteurs de cette étude portant sur la preuve et les implications de l’immunité humorale croisée préexistante au SRAS-CoV-2.

Cette étude devrait permettre de comprendre la réponse immunitaire au SRAS-CoV2 / Covid-19 ; développer un vaccin contre le SRAS-CoV2 / Covid-19, mais également de développer des outils de diagnostic pour le SRAS-CoV2 / Covid-19.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. matho dit :

    Félicitations à ces valeureux scientifiques!

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