Lors de son entretien, mercredi 1er novembre, avec le secrétaire général du Conseil supérieur de l’Ordre gabonais des architectes, le président de la Transition, qui était supposé s’intéresser prioritairement à la restauration des institutions, a confié à son interlocuteur la mission de réfléchir à la construction d’une nouvelle capitale pour le Gabon et celle d’un nouvel aéroport pour Libreville. On est bien loin des principales missions du CTRI.

Le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, le 1er novembre 2023 à Libreville. © D.R.

 

Ayant récemment effectué une surprenante transformation vestimentaire en se débarrassant de l’uniforme militaire qui rappelait encore aux populations qu’il n’était là que pour le temps de la Transition ouverte le 30 août dernier avec le coup d’État, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema paraît désormais regarder bien plus loin. Il semble penser à l’après-Transition dont il se refuse d’ailleurs à fixer une date de fin, en dépit des sanctions qui pèsent aujourd’hui sur le Gabon. Et ce faisant, il donne le sentiment qu’il est là pour rester, au point de s’autoriser à se rêver en grand bâtisseur.

Lors de son audience accordée au secrétaire général du Conseil supérieur de l’Ordre gabonais des architectes, le chef de file du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), une structure en passe de devenir la principale force politique du pays, a en effet instruit Jean Noël Ngokouba de réfléchir à la création d’une nouvelle ville pour le Gabon qu’il nomme déjà «Libreville 2». Si les motivations du général-président n’ont pas été explicitées dans le communiqué sanctionnant cette rencontre, la Communication présidentielle n’a pas caché que Brice Clotaire Oligui Nguema nourrit également un autre «projet d’infrastructures de grande envergure» : la création d’un nouvel aéroport de Libreville. Maintes fois annoncé par Ali Bongo, ce projet n’a jamais vu le jour. Peut-être que le nouvel homme fort du Gabon est-il convaincu de faire mieux que son prédécesseur à la tête du pays. Ça reste à voir.

En attendant, on semble bien loin des principales missions que se sont assignées les militaires en prenant le pouvoir deux mois plus tôt. Il n’empêche, le président de la Transition a aussi confié la mission au patron des architectes gabonais de plancher sur l’aménagement des voiries urbaines et des voies de contournement. Le but, explique le palais Rénovation, est d’«étendre la capitale», sans doute jusqu’à la future «Libreville 2».

 

 
GR
 

7 Commentaires

  1. Akoma Mba dit :

    Pourquoi ne commence-t-on pas par reloger tous ceux qui habitent dans des zones dangereuses et les bidonvilles?
    Pourquoi ne pas arranger d’abord les trottoirs de Libreville 1?
    Libreville 2 devrait commencer par l’habitat car tout citoyen a droit à un logement décent. Akoma Mba s’engage dans ce combat. Des investisseurs attendent.

  2. Fred dit :

    Que le Gabon soit  »transformé » par un Civil ou un militaire, il n’y a aucun problème à cela. L’essentiel est de recouvrer notre dignité de Gabonais d’antan. Bravo OLIGUI,Bravo le CTRI.

  3. Rembourakinda dit :

    Calmez-vous, le ctri est là pour restaurer les institutions. Ensuite il y aura des élections crédibles pour une fois. Au président élu de dérouler sa feuille de route. Mr Oligui est un puchiste, qu’il se dépêche de libérer la ligne. Merci.

  4. NBHYBOM dit :

    Et Libreville 1 sera construit quand?
    Car:
    1. Libreville;
    2. Libreville 1;
    3. Libreville 2;
    4. Libreville …
    Pour ce qui est des projets, j’y adhère. A côté de la restauration des Institutions, d’autres projets de grande envergure peuvent bien être entrepris si les moyens et le temps le permettent.
    Il fait plus Président en uniforme qu’en civile. S’il vous écoute ou vous lis, demandez lui de repartir à l’uniforme.

  5. messowomekewo dit :

    On est dans la transition, c’est vrai que sans les militaires les choses se seraient déroulées de façon plus douloureuse. Cela étant il ne faut pas que la transition s’enlise.
    On veut revenir à une gestion plus moderne de notre pays. Les militaires , au risque de me redire, n’ont pas vocation à diriger le pays. C’est un Président de la République démocratiquement élu, sur la base d’un programme, qui met celui-ci en place. On ne veut plus de cet amateurisme, qui fait que l(on veut tout faire en même temps pour finalement ne rien faire du tout.Restaurez nous les institutions, en commençant par une constitution , à partir de là on fera des élections dont le vainqueur décidera en fonction de son projet de gouvernement, si Libreville 2 aujourd’hui est une priorité.
    Dans notre immense majorité , nous sommes contents de nos militaires qui ont libéré le pays de l’emprise de satan; ils doivent cependant se dépêcher de retourner dans les casernes .

  6. messowomekewo dit :

    Le Président de la République n’a pas d’amis, pas de…parents, il agit dans l’intérêt du pays. De ce fait l’accès à lui doit être rigoureusement contrôlé. Chacun y est allé pour être reçu,en réalité pour dire ne m’oubliez pas, cela donne l’impression de cour de récréation. Nous sortons d’une période très difficile pour notre pays, nous avons besoin de signaux nous indiquant que la mesure de la situation est bien prise, au delà des scènes spectaculaires , montrant des voleurs du pays en train d’exhiber leurs butins. Les nominations c’est bien, mais pour faire quoi exactement? La transition c’est comme le nom l’indique, une période articulaire pour passer à des choses plus sérieuses: D’abord les élections…

  7. MONSIEUR A dit :

    La durée de la Transition est proportionnelle au mal donc souffre le GABON. La transition peut durer 1 an, 2 ans ou jusqu’à 5 ans.

    Le problème n’est pas la durée de la transition, mais de la capacité du peuple Gabonais a changer de mentalité pour parvenir à l’essor vers la félicité.

    Si nous passons aux élections (présidentielle et locales) dans 2 ans, sans aucun effort de reprise en main (culturelle, sociale, spirituelle, économique, etc…) ferme de notre pays , les mêmes causes produiront les mêmes effets.

    Si Libreville 2 peut-être construit durant la période de transition, sans toutefois se départir du schéma directeur qui est la Restauration de nos Institutions, alors faisons confiance au CTRI. Qui ne risque rien n’a rien.

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