Cité, à l’instar d’autres cadres locaux du Parti démocratique gabonais (PDG), comme l’un des commanditaires des nombreux crimes dits rituels enregistrés à Fougamou ces dernières années, le ministre de l’Energie et des Ressources hydrauliques s’en est vivement indigné le week-end écoulé, avant de défier ses accusateurs et de promettre un «grand déballage» sur la question, dans les jours qui viennent. Bref entretien avec Guy-Bertrand Mapangou.

Verso d’un t-shirt lors du meeting de samedi 7 mai dernier à Fougamou © Gabonreview

Verso d’un t-shirt du meeting de samedi 7 mai dernier à Fougamou © Gabonreview

 

Gabonreview : En plus d’avoir renouvelé votre soutien à la candidature d’Ali Bongo à la prochaine présidentielle, vous avez abordé au cours de votre intervention devant les populations de Fougamou la question des crimes rituels…

Guy-Bertrand Mapangou, le 7 mai 2016 à Fougamou. © Gabonreview

Guy-Bertrand Mapangou, le 7 mai 2016 à Fougamou. © Gabonreview

Guy-Bertrand Mapangou : Oui ! Parce que Fougamou vit dans la psychose à cause des phénomènes dont vous avez certainement entendu parler : les disparitions, les crimes, les assassinats. Il m’est apparu nécessaire de parler, de discuter avec les jeunes, d’explorer des pistes pour que la vérité soit connue. Il faut que la vérité apparaisse. Nous faisons confiance en notre justice, mais nous avons aussi une justice du terroir. Nous avons notamment une justice conduite par nos ethnies, parce que nous sommes une mosaïque d’ethnies à Fougamou.

Si quelqu’un vient à Fougamou pour lancer l’anathème, pour semer le trouble, pour que Fougamou soit méconnue, pour que Fougamou soit brutalisée, et ben, nous nous levons tous comme un seul homme pour dire que cette justice de nos communautés, cette justice de toutes les justices va aussi se lever pour sanctionner et pour dire : «Non, nous ne voulons pas de crimes à Fougamou !»

Encore faut-il signaler qu’à chaque fois qu’il y a une nouvelle élection, il y a de nouveaux opposants. Les mêmes qui traversent la chaussée, qui vont sur le trottoir d’en face et qui se disent opposants. Moi, je suis satisfait de savoir que l’opposition que j’ai en face, c’est l’opposition que le PDG fabrique. Je suis même tenté de dire que c’est une maison de retraite du PDG, parce que tous ceux qui traversent viennent de notre parti. Et nous connaissons leurs méthodes. Ce sont des méthodes qui consistent simplement à semer le trouble en jetant l’anathème, en faisant de l’intoxication. Sauf qu’aujourd’hui, nous sommes venus lever le voile, et la semaine prochaine nous reviendrons en masse pour dire : «Non, non et non ! Fougamou ne veut pas de crimes rituels !» Marcel Doupambi Matoka, Lucie Milebou Obusson, Michel Mboutsou et tous les cadres seront à Tsamba-Magotsi. Cette fois-ci, s’ils veulent une marche, ils auront une marche de 5 kilomètres pour dire non aux assassinats, non aux crimes rituels, parce que Fougamou ne connaît pas ça. Nous sommes une civilisation, nous sommes un terroir et une communauté qui ne connaît pas le crime, qui ne connaît pas le meurtre parce que chez nous il y a des interdits, et celui qui tue meurt.

Accusé sans preuves, ainsi que vous l’avez affirmé lors de votre intervention, vous semblez désormais avoir échangé les rôles avec vos adversaires au sujet de ce phénomène que vous décriez.

Bien sûr ! Puisqu’ils ont le beau rôle. Vous avez lu les journaux ces derniers temps ? Ils pensent avoir le monopole de l’indignation. Pour eux, à Fougamou, ceux qui tuent les gens sont des PDGistes. Pourtant, eux, hier, étaient PDGistes. Mais s’ils tuaient hier, nous, nous ne tuons pas aujourd’hui. Nous sommes désormais le PDG positif, alors que hier c’était le PDG négatif. Les méthodes qu’ils ont utilisées hier, nous ne les connaissons pas. Par cette rencontre, nous avons donc voulu fustiger les comportements de certains dont le but est de jeter le trouble et la confusion dans l’esprit des gens. C’est devenu un thème de meeting, une question politique. On ne joue ni ne surfe sur la vie des gens ! Il s’agit de personnes qui meurent, qui disparaissent. Or, moi-même j’ai mon petit frère qui a disparu. Personne n’est venu s’indigner. Pourquoi c’est à l’approche des élections que certains se surprennent de ce qu’ils sont les plus indignés ou prétendent être ceux qui sont les plus compatissants envers les victimes de ces disparitions ? Nous disons : «Non, nous aussi nous sommes indignés.»

A ceux pour qui l’objectif est de voir Fougamou salie, et bien, ils ne réussiront pas. Pour preuve : la pluie est venue laver les souillures que certains ont voulu mettre sur Fougamou. C’est trop poisseux, c’est trop gluant. Aussi, nous répondrons désormais du tic au tic. Ils nous trouveront sur leur chemin, parce que nous leur dirons : «Fougamou n’est pas un laboratoire d’assassinat ou de prélèvement d’organes humains.»

 

 
GR
 

19 Commentaires

  1. La pieuvre dit :

    J’ai rien compris au message que veut véhiculer Guy Bertrand Mapangou. Il est très évasif dans ses propos. Si les personnes arrêtées vous citent, mais apportez-nous des arguments plus persuasifs…

  2. sourcekrat dit :

    Bonjour et bon debut de semaine a tous, Tout cela n’est que diversion et demagogie de Mr MAPANGOU, ce Monsieur veut nous faire croire quoi ? en pseudo-soutenant la candidature du president de la Republique actuel, lui qui n’a pas du tout apprecié la maniere don’t il a ete debarqué du Ministere de l’interieur, en critiquant Vertement et Violemment les pratiques de son president et de la « legion etrangere » jurant de se venger. Soyez LIBRE mon Frere, faites la conquete de votre vrai LIBERTE au lieu de continuer a faire dans un Relai de position politique que vous rejeter en Privé. Ah Mwan Libere ta LIBERTE, par forcement pour aller dans l’opposition, tu verras le Soulagement Cordialement

  3. Franck Ndjimbi dit :

    C’est un ancien ministre de l’Intérieur qui parle ? Un ancien ministre de l’Intérieur, prédécesseur de l’actuel….. Pourquoi ne pas avoir agi contre cette pratique qu’il semble dénoncer quand il était premier flic du pays ?

  4. ma terre ma pattrie ma vie, le Gabon dit :

    je suis juste dégouté; c’est vous qui êtes au pouvoir la justice est entre vos mains; vous ne la mettez pas en branle mais vous comptez organiser une marche!!!!
    si je comprends bien ce qui vous dérange ce sont les dénonciations des crimes et les crimes eux même. ce qui salit FOUGAMOU ce sont les dénonciations des crimes réels qui y sont commis et non les crimes eux même…autrement dit FOUGAMOU serait toujours honoré tan qu’on tue mais dans le silence…je suis outré!!!!

  5. motema dit :

    MAPANGOU fait de la diversion au lieu de répondre aux accusations faites en son endroit, il indexe les autres qui sont partis du PDG ou est le rapport, d’ailleurs il ne répond même pas à la question qui lui est posée c’est du banditisme, vous allez marcher pour montrer votre culpabilité? de quelle justice parle t’il celle qui est aux ordres du PDG?De n’importe quoi!

  6. alaingil dit :

    La marche du PDG à Mouila n’est rien d’autre qu’une insulte et manière de narguer les parents des victimes dont les dirigeants connaissent parfaitement les auteurs. J’invite les habitants de Fougamou à ne pas légitimer un tel cirque qui ressemble fort à la marche de Sylvia Bongo et son mari à Libreville et aux promesses qui y avaient été faites et dont nous attendons toujours le début du commencement de la moindre petite application, plus de deux ans après.

  7. Petit Piment dit :

    Si il y a des choses a dire c’est sur cette tribune qu’il fallait le dire. Tous ces petits arrangements sont une véritable plaie pour les populations. Les gabonais veulent savoir, et c’est aussi sur ces actes qu’on jugera de votre crédibilité !!

  8. Tamery dit :

    Le discours de ce monsieur est un sophisme,et comme tel il apparait dans toute sa nudité vile lorsqu’on l’observe,il n’est pas nécessaire d’arriver à une analyse ici.Pour parler comme à TSAMBA-MAGOTSI, il dit n’importe quoi. J’en veux pour preuve: « Et nous connaissons leurs méthodes » (paragraphe 3,ligne 5), ensuit,dans le même temps, « Les méthodes qu’ils ont utilisées hier, nous ne les connaissons pas »(paragraphe 4, ligne 4-5).Ce genre de raisonnaiment est caractéristique des esprits acculés par la conscience des faits pas conformes à la vertu…Et si on fait l’exercice on peut en dégager la structure dans quasiment tout ce qui nous est servi.

  9. adidas dit :

    C’est mapangou l’auteur des atrocités!

  10. louetsi dit :

    Mais franchement une marche pour exprimer quoi ? Vraiment j’en ris.

  11. bassomba dit :

    Il est facile d’accuser l’autre, mais difficile est d’en apporter la preuve, c’est comme l’acte de naissance biafrais qu’on attend toujours

  12. guidouma dit :

    C’est REVOLTANT entendre cela de bouche d’un ancien ministre de l’interieur » nous au PDG positif on connait pas ça… » Depuis quant MAPANGOU, NYONDA, MBOUTSOU, MILEBOU militent au PDG? de quel nouveau PDG parle t-il? Arretons d’injurier ces pauvres citoyens dont vous avez enlevé les vies! Qui vous a cité? se sont les jeunes à qui vous offrez des vehicules pour seul motif enlever la vie à des paisibles citoyens. Les genis de TSAMBA MAGOTSI ne vous pardonneront jamais. Arreter de meler le vieu DOUPAMBI dans vos crimes. Il a milité du temps de MAYILA, combattu MAYILA, nous n’avons pas connu pareil assassina. Nous vous connaissons tous NYONDA, MAPANGOU, MILEBOU, MBOUTSOU, bande d’assassins vous avez commis l’erreur de vous emprendre à un jeune de GUIDOUMA VILLE, vous n’auriez plus le sommeil tranquile. C’est vous les assassins pas d’autres personnes. Vous avez fait appel à l’équipe du tres celebre V-MADOUNGOU pour nous exterminer. Mais FOUGAMOU et TSAMBA MAGOTSI sera toujours debout et nous vous traquerons bande d’assassins.

  13. Axelle MBALLA dit :

    Deux ou trois petites choses adressées au Ministre des ressources hydrauliques. Des études secondaires au Cuspod, du Cuspod à la RTG Chaine2, de la RTG Chaîne 2 à la rue Gauthier de Chatillon, et cette rue à Africa N°1. Je suis de ceux qui peuvent prévaloir te connaître. Certes humain, mais calculateur et opportuniste…Bien joué…
    Mais souvent tes calculs ont été mauvais, méprisant la solidarité. Au pied du mur, le mal fait avant- hier et hier te rattrape peu à peu.
    Dommage que l’on soit dans un pays où seul le sang humain consacre tout.
    Le pouvoir t’a fait perdre le nord.
    Tu n’oses même plus regarder tes amis de jeunesse, dans la simplicité sans le pouvoir. Cette simplicité fait souvent le trait des plus grands hommes, surtout en politique.Depuis des années, des gens t’ont toujours cité. C’est maladroit de défier! Que feras-tu demain si la presse procède au grand déballage?
    Pourquoi n’es-tu plus l’ami et l’homme mesuré que je connaissais?

  14. nzam ata dit :

    Ce monsieur est l’ami intime de chez intime de Rigobert Ikamboyat Ndekat,de plus le conseiller de l’ancien ministre de l’interieur Patrick Ndong a été entendu recenment au sujet d’un meurtre à Booue au village Abenelang .Là ,il s’agit des faits rien d’autre.

  15. TOP dit :

    Juste une question: Quelles preuves ont ceux qui accusent les uns et les autres d’avoir commandité ces crimes rituels?
    Que des ragots en permanence! A quel moment deviendront nous serieux dans nos propos? A quel moment verrons nous les choses avec lucidité?
    Nous jetons en permanence de l’huile sur le feu et ceci sur le dos des victimes. Mais quand ce feu nous brulera nous serons encore les premiers à dire que c’est l’autre qui l’a allumé en faisant l’autruche.
    Ah pauvre Gabon!

  16. nzam ata dit :

    Dans nos villages les pratiques des uns et des autres sont connus de tout le monde.Mais que dire d’une justice sélective. Mais nous savons tous que les oiseaux d’un même plumage se promènent toujours ensemble

  17. Abel et cain dit :

    c est l histoire de deux frères Abel et cain. cain tua son frère et l enterra. par la force du sang versé sans motif aucun, Dieu Demanda à cain ou était son jeune frère, mais cain agacé renvoya Dieu dans les cordes en lui disant qu il n était pas le gardien de son frère. puis Dieu punit l assassin à errer.Comprenne qui pourra

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