Malgré des injonctions du ministre des Affaires sociales et du Conseil d’Etat demandant de surseoir l’Assemblée générale nationale élective, le Comité des élections et la présidente intérimaire de la CRG ont voulu aller au bout de leur démarche. Le 12 juin, le Conseil électoral a été mis en place avec en prime, l’installation des urnes pour l’élection du nouveau président de la CRG, en l’occurrence la présidente intérimaire et seule candidate en lice. Une détermination finalement entamée puisque l’élection a été annulée. Le 18 juin, une audience est prévue au Conseil d’Etat.

Les urnes posées pour l’élection malgré les injonctions. © D.R.

 

Organisée du 10 au 12 juin, l’Assemblée générale nationale élective de la Croix-Rouge gabonaise (CRG) a finalement été annulée. Débutée le 10 juin malgré la demande de report du ministre des Affaires sociales, cette Assemblée générale devait permettre d’élire le nouveau bureau national de la CRG mais surtout, un nouveau président en l’occurrence Véronique Tsakoura, la présidente intérimaire juge et partie dans ce processus électoral où elle était la seule candidate au poste de président de la CRG.

Habiba Issa épse Yanga, son unique adversaire se sentant lésée après le rejet de sa candidature avait saisi les instances appropriées pour obtenir un report des élections, compte tenu de plusieurs irrégularités observées dans le processus électoral. Dans sa démarche, elle a pu obtenir deux réponses.

D’une part, celle du ministre des Affaires sociales qui, à en croire certaines indiscrétions, avait dès le 7 juin «demandé» à la présidente intérimaire de surseoir l’AG tout de même organisée le 10 juin. Ce qui aurait obligé le ministre Prisca Koho Nlend à descendre au siège de la CRG le 11 juin. L’idée, demander de vive voix à Véronique Tsakoura et à ses équipes de suspendre l’AG organisée aux forceps. D’autre part, celle du Conseil d’Etat qui, le 11 juin, a «ordonné» le report des assises.

«Malgré ces deux injonctions, elle a tenu coûte que coûte à organiser les élections», a déclaré un volontaire tant, le samedi 12 juin, les travaux de l’AG se sont poursuivis au siège de la CRG. «Elle a affiché sa témérité jusqu’au bout», a commenté un autre volontaire selon qui, le 12 juin, Véronique Tsakoura a engagé des négociations avec le représentant de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) et d’autres personnes présentes pour poursuivre l’AG.

L’affaire au Conseil d’Etat

Véronique Tsakoura ouvrant les travaux le 10 juin. © D.R.

Manque de bol, relatent des volontaires, le représentant de la Fédération a estimé qu’à ce niveau il ne pouvait pas agir. Les conventions de Genève, soulignent-ils, sont claires. Les Sociétés nationales sont sous la tutelle des États qui acceptent de les recevoir sur leur territoire. «C’est donc après plusieurs heures de négociations vaines qu’elle a finalement compris qu’il n’y avait plus rien à faire. Et c’est à 14h qu’elle a officiellement annoncé aux délégués l’annulation de l’AG»,  retracent ces volontaires pour qui, c’est la preuve qu’elle était prête à tout pour arriver à ses fins, tant, les décisions du gouvernement et du Conseil d’État n’ont pas eu raison d’elle. «Elle a même poussé le bouchon en disant aux délégués, le samedi 12, que dans  ces conditions, il était indispensable de voter le président et que les autres postes attendront lorsque tout rentrera dans l’ordre», se moquent-ils.

Bon gré mal gré, l’affaire est au Conseil d’Etat qui a fixé au 14 juin, le délai de réponse de la présidente intérimaire après le recours d’Habiba Issa épse Yanga. Laquelle demande le rétablissement de tous les membres suspendus abusivement à Franceville, Makokou, Owendo et Akanda, la mise en place d’un Comité des élections impartial et la présence des observateurs. En clair, le respect des statuts et des 7 principes fondamentaux de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. L’audience devrait se tenir le 18 juin.

 
GR
 

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