Ce mardi 24 octobre, le président du tribunal de première instance de Libreville a rendu sa décision dans le litige opposant le Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG) à l’imam Benyamin Andjoua Obolo et compagnie. Ce dernier dont l’acte a été qualifié de trouble, a été interdit de se prévaloir de la qualité de président du CSAIG sous astreinte de 2 millions de francs CFA par acte de trouble constaté. Il a 15 jours pour faire appel de la décision.

L’imam Benyamin Andjoua Obolo lors de son installation le 30 septembre. © Gabonreview

 

Au Gabon, l’imam Benyamin Andjoua Obolo désigné par un comité d’imams, prédicateurs, arabisants président du Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon (CSAIG), a été interdit de se prévaloir de la qualité de président du CSAIG. Ce 24 octobre, le président du tribunal de première instance de Libreville statuant comme juge des référés, a rendu cette décision dans le litige opposant le CSAIG à un groupe de musulmans qui constitué en comité des imams, prédicateurs, arabisants, avait désigné l’imam Andjoua comme président du CSAIG. Selon Me Farafina Boussougou-Bou-Mbine, le président du tribunal a tout d’abord rejeté la fin de non-recevoir soulevé par l’imam Benyamin Andjoua Obolo.

Ce dernier, explique l’avocat du CSAIG, a plaidé l’idée selon laquelle puisqu’il y a un litige entre le CSAIG et une partie de ses membres, le juge devait déclarer la requête du CSAIG irrecevable au motif que cette saisine était prématurée et aurait dû être précédée par une tentative de conciliation. «Manifestement nous n’étions pas dans ce cas de figure et c’est à juste titre que le juge des référés a rejeté cette fin de non-recevoir», a dit l’avocat soulignant que la fin de non-recevoir est le moyen qui tend à faire déclarer l’adversaire irrecevable dans sa demande sans examen de sa demande au fond pour un certain nombre de causes.

Me Farafina Boussougou-Bou-Mbine (micros), s’exprimant le 24 octobre. © Gabonreview

Deux millions de francs CFA par acte de trouble constaté

Selon le juge, a indiqué l’avocat, les agissements de l’imam Andjoua Obolo sont constitutifs d’un trouble manifestement illicite à l’endroit de la Communauté musulmane du Gabon (CMG) dont l’institution représentative est le CSAIG. S’il a indiqué que l’interdiction faite à l’imam Andjoua Obolo est assortie d’une astreinte de 2 millions de francs CFA par acte de trouble constaté, il a souligné que le juge des référés l’a également débouté de sa demande consistant à ce que le CSAIG soit condamné à ne pas le troubler dans ce qu’il faisait avec son équipe. «C’est une décision qui nous réjouit dans la mesure où elle est conforme à l’esprit et à la lettre de la loi ici représentée par le Charte», a commenté Me Farafina Boussougou-Bou-Mbine. 

À la suite des événements du 30 août, a-t-il rappelé, le comité débouté avait décidé de désigner l’imam Benyamin Andjoua Obolo comme président du CSAIG. Au-delà des appels à la retenue, ces prédicateurs s’étaient confortés dans leur démarche installant l’imam désigné, son bureau avant d’exiger par huissier de justice, les clés du CSAIG au bureau par intérim du CSAIG. Sommation à la suite de laquelle le bureau par intérim avait saisi le tribunal pour faire constater des actes d’un trouble manifestement illicite préjudiciable au CSAIG. Le juge des référés a donc fait convoquer les deux parties.

«Une divine surprise !»

Le CSAIG, dans sa démarche, a estimé qu’en tant qu’association régie par la loi de 1962, il ne pouvait «supporter le voisinage ombrageux de quelques personnes qui s’autoproclamaient dirigeants dudit conseil». Au juge des référés, le Conseil a dit être régi en plus de la loi de 1962 par la CMG, seul qui pouvait répondant à la question de savoir comment devient-on président du CSAIG affirme que le président du CSAIG  est nommé par le raïs de la CMG lui-même, désigné au cours d’un congrès. Tout acte allant à l’encontre de ce principe, est donc considéré comme un trouble manifestement illicite.

En face, le groupe de l’imam Andjoua Obolo a plaidé que la Charte était applicable dans leur démarche. «Une divine surprise» pour le CSAIG d’autant plus qu’il s’agissait dès lors, de ne regarder que les articles de la Charte pour savoir ce qui pouvait fonder cette démarche des imams, prédicateurs et arabisants. «Aucun article de la Charte ne fonde l’action consistant à s’autoproclamer du CSAIG», a déclaré l’avocat selon qui, dans cette circonstance il était aisé de demander au juge des référés de constater que rien ne fondait la démarche entreprise par l’imam Andjoua Obolo et les siens. Ces derniers ont tout de même quinze jours pour faire appel de la décision rendue ce mardi 24 octobre.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. ACTU dit :

    Avec une justice aussi pourie et peu imaginative, on aura du mal a remettre la Gabon debout.

    Ces juges ne sont tout simplement a la hauteur des evements a venir. Il faut tous les balayer.

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