Richard Moulomba Mombo, homme politique gabonais et président de l’Alliance pour la renaissance nationale (ARENA), est décédé subitement dans sa cinquantaine d’années. Sa mort marque le crépuscule d’une époque pour l’opposition gabonaise, dont il a été un combattant fervent. Son parcours, de l’étudiant engagé à Dakar jusqu’au député de la transition, incarne une vie dédiée à la lutte pour la démocratie et l’alternance politique au Gabon.

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Richard Moulomba Mombo, figure de l’opposition gabonaise et président de l’Alliance pour la renaissance nationale (ARENA), est décédé ce vendredi 19 avril à l’hôpital militaire d’Angondjé, dans la commune d’Akanda. La grande cinquantaine, ce natif de Mabanda, dans la province de la Nyanga, au sud du Gabon, est mort des suites d’un cancer selon des sources concordantes.

Un début en politique sous l’influence de Pierre Mamboundou

Né à Mabanda, Richard Moulomba a commencé sa carrière politique alors qu’il était étudiant à Dakar, au Sénégal, à la fin des années 80 et dans la première moitié des années 90. Durant cette période, il a rencontré Pierre Mamboundou, président de l’Union du peuple gabonais (UPG), alors en exil. Séduit par les idées de Mamboundou, Moulomba a rejoint l’UPG, devenant un membre actif et plus tard le Secrétaire général de ce parti majeur de l’opposition.

Durant ses deux décennies au sein de l’UPG, Moulomba finit par devenir un pilier central du parti dont il ouvrait et animait tous les meetings de son leader sur la place mythique de Rio à Libreville. Il s’est distingué par ailleurs lors des campagnes présidentielles de 2005 et 2009 en tant que porte-parole de Pierre Mamboundou, notamment lorsqu’il a affronté, entre autres, de manière notable l’alors redoutable ministre René Ndemezo’o Obiang lors de débats houleux à la télévision. Ces performances ont renforcé sa réputation de débatteur compétent et de stratège politique averti.

Éducateur, fondateur de l’Arena et lutteur pour la démocratie

Après des désaccords avec Pierre Mamboundou, qui s’était rapproché d’Ali Bongo en 2011, Moulomba a pris son indépendance politique en fondant l’Alliance pour la renaissance nationale (Arena), structure dont il a été le président jusqu’à sa mort. En soutenant Jean Ping lors de l’élection présidentielle de 2016, il s’est positionné au rang des principaux acteurs luttant contre la mainmise prolongée de la famille Bongo sur le Gabon, effort continué avec sa nomination et sa participation active au Parlement de transition depuis octobre dernier.

En dehors de la politique, Richard Moulomba était reconnu pour son expertise en statistique, domaine dans lequel il enseignait, notamment à l’institut national des sciences de gestion (INGS), où il donnait également des cours de mathématiques aux étudiants du soir. Marié et père de trois enfants, il laisse derrière lui une famille et un peuple qui pleurent déjà un combattant infatigable pour la démocratie et l’alternance politique.

La mort de Richard Moulomba survient alors qu’il avait récemment été désigné membre de la sous-commission «Bien-être social» au Dialogue national inclusif en cours, soulignant la reconnaissance de son engagement jusqu’à ses derniers jours. Sa carrière est un témoignage de sa détermination à voir un Gabon plus démocratique et juste. Il ne vivra plus l’ère post-Bongo pour laquelle il s’est battu toute une vie. Il était dans la grande cinquantaine de son aventure humaine.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Repose de toi des tes œuvres vaillant héro. Tu as combattu le bon combat. Que la couronne te soit réservée auprès du créateur.

  2. Prési,
    comme bon nombre de ses adeptes l’appellaient et TCF, comme l’appellaient ses proches éclairés. Il est resté jusqu’ au 19 Avril 2024 la veille de son départ, l’indicateur fervent et pragmatique Homme Politique.
    En dehors d’Homme Politrique reconnu du grand public, il était d’un domaine de développement limité harmonique des factorielles mathématiques. De ses triples et de son organe neurone plein d’énergie à céer et fabriquer des intélligence de tout genre à la base statitique.
    La nouvelle classe innovente et politique de la province de la Nyanga saura témoigner de son inlaçable attention au bon suivi de la méthode sinon de la pratique de l’outil de la connaissance. C’etait un « BON » enseignant des sciences naturelles et exactes. Beaucoup, se reconnaîtront sur les marques de sympathie de son existence. Mais, l’Homme propose, et Dieu dispose n’est ce pas cet adage long et vieux ?
    Pleurons notre PRESI dans le respect de l’âme.
    A nous revoir , Prési. QUE CHRIST ESPRIT DE LUMIERE PUISSE TE RECEVOIR ET TE COMBLER DE SON SAINT-ESPRIT.
    YA KASSE.

  3. Rembourakinda dit :

    Mais bien sûr !!! Tous des naïfs, votre président de la transition est un ancien des services spéciaux, il sait qui sont les hommes et les femmes intègres susceptibles de nuire à ses plans machiavéliques. Il vous aura tous, un à un. Au suivant…

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