Disant avoir été trahies par le vote de leurs élus en faveur de la dépénalisation de l’homosexualité, les populations du département du Ntem et de la commune de Bitam dans la province du Woleu-Ntem, au nord du Gabon, appellent à la déchéance du mandat des six députés et sénateurs de ces circonscriptions.

Des membres du collectif, dont l’abbé Jean-Bernard Asseko (milieu). Capture d’écran/Gabonreview

 

Le retrait «avec beaucoup de cynisme et sans vergogne» de l’alinéa 5 de l’article 402 du Code pénal qui punissait l’homosexualité en République gabonaise ne passe toujours pas au sein de la population, particulièrement dans la province du Woleu-Ntem, au nord du Gabon, où l’on exige désormais la déchéance du mandat des députés. Dans une déclaration postée sur les réseaux sociaux ce week-end, des membres d’un collectif vraisemblablement conduit par l’abbé Jean-Bernard Asseko, curé de la paroisse Immaculée Conception de Bitam centre, informent en effet du lancement d’une pétition visant les députés et sénateurs du département du Ntem et de la commune de Bitam.

Le collectif accuse les six représentants de ces deux circonscriptions d’avoir soutenu et perpétré ce qu’il présente comme une «abomination», un «génocide culturel», contraire à la Constitution gabonaise, mais surtout de ne pas avoir consulté leurs mandants afin de recueillir leurs avis. Des avis qui, à en croire le collectif, auraient largement été en défaveur de la dépénalisation du l’homosexualité.

 «Indignées et trahies […] les populations du département du Ntem et de la commune de Bitam exigeons sans délai les écharpes parlementaires de nos députés et sénateurs. […] La population les remettra à des fils dignes, honorables et capables de représenter la représenter valablement à l’Assemblée nationale et au Sénat», a déclaré le porte-parole du collectif, citant nommément les six parlementaires de la contrée, tous élus du Parti démocratique gabonais (PDG), à savoir : David Ella Mitsa, Francis Ntole Eya’a, Patricia Ndemengane Ndong, Élie-Colin Akoue, Emmanuel Ondo Metogo et Janvier Ekegue Mve.

A la suite de l’adoption à l’Assemblée nationale de la réforme du Code pénal, en juin dernier, l’abbé Jean-Bernard Asseko avait souhaité organiser une marche de protestation à Bitam. Le déploiement massif des gendarmes dans ville de Bitam l’en avait dissuadé.

 
GR
 

8 Commentaires

  1. Milangmissi dit :

    Ces gens qui se plaignent sont des menteurs ? Ont ils voté pour les fameux députés ? Les députés ont été élus avec des taux de participation en dessous de 20%

  2. Serge Makaya dit :

    A défaut de déchéance, Monsieur le Prêtre du grand Nord, il vous reste toujours l’exorcisme sur ces hommes certainement possédés par des démons comme tous les PDGites et bongoistes. A Ntare Nzame !!!

  3. Eniga dit :

    Cette histoire est « RIDICULE » enfin franchement à l’heure d’aujourd’hui, il n’y pas mieux à faire.

    Le Gabon n’est pas une théocratie, c’est un état laïque.
    La loi sur la pénalisation de l’homosexualité était une mauvaise loi, impraticable dans les faits car qui va regarder dans le trou d’une serrure pour voir ce que deux adultes consentants font ensembles en manière sexuelle (on serait surpris du résultat).
    La dépénalisation ne veut pas dire autorisation, l’Etat laïque reste neutre dans la question.
    Cette loi loi allait à l’encontre de l’évolution de la société, le droit de vote à 18 ans, les droits des femmes etc…, sont des acquis de la société moderne.

    Et enfin, aujourd’hui à Mindoumbé, il y’a des enfants qui fouillent les déchets pour pouvoir se nourrir et çà c’est révoltant, voilà un combat sur lequel , on s’attendrait à voir les moralistes de tout bord et pseudo religieux, c’est un combat sur la dignité humaine.

  4. Paul Bismuth dit :

    1- Il n’ y a pas de mandat impératif dans ce pays. Donc si les bitamois veulent régler les comptes à leurs élus, qu’ils attendent les prochaines échéances électorales. Par contre, et de façon absurde, les élus sont responsables devant le parti sous l’étiquette duquel ils se sont présentés. De telle sorte que l’éviction d’un élu du parti qui l’a fait élire entraîne une d’échéance de son mandat. C’est vraiment inepte et antidémocratique. C’est très gabonais en somme.

    2- Messieurs les ecclésiastiques appliquez sans faille, surtout si c’est pour avancer des inepties, ce propos issu de votre constitution : « À César ce qui est à César, à Dieu ce qui est à Dieu ». On ne vous entend pas sur les sujets les plus cruciaux ; on ne vous entend pas sur le « martyr » intemporel des Gabonais. Donc demeurer dans votre sphère spirituelle et laissez le temporel tranquille.

    3- Chers bitamois. J’ai énormément de considération pour vous. Mais en lisant cet article je ne peux m’empêcher de penser à un penseur chez les « ibamba » (de Tocqueville) qui s’opposait au suffrage universel parce qu’il considérait que le peuple français étant sans instruction (au 19e siècle) il était une proie facile pour les démagogues. Je ne peux concevoir que vous viviez la pauvreté la plus extrême (la misère) mais votre préoccupation la plus absolue soit d’envoyer des homosexuels en prison sur le fondement de leur orientation sexuelle. C’est inepte. Nous avons donc une classe politique inepte… et un peuple à l’avenant ?

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