L’ex-président de la Ligue estudiantine des droits de l’homme à l’UOB, Akh Anatole N’nang, est porté disparu pour sa famille depuis le 16 août à Oyem. L’homme de 33 ans, était accompagné par un ami, ancien de la même Ligue, Chirac Medzo Ebare. S’agirait-il de nouvelles arrestations concernant l’affaire de l’incendie du stade d’Oyem en avril ? La semaine dernière, trois personnes ont en effet été interpellées et gardées au secret, soupçonnées de ces faits. Parmi elles, Consty Ondo et Gérald Agaya ont déjà été placés en détention préventive.

Akh Anatole N’nang, porté disparu, selon sa famille, depuis le 16 août à Oyem. © Photo de la famille

 

«Depuis le dimanche 16 août à Oyem, nous n’avons plus de nouvelles d’Akh Anatole N’nang», indique un frère préférant garder l’anonymat, joint par Gabonreview. Une plainte a même été déposée auprès des autorités pour constater sa disparition, ajoute-t-il.

Akh Anatole N’nang, 33 ans, est diplômé de droit de l’Université Omar Bongo et travaille au conseil départemental du Woleu. Il n’est membre d’aucun parti politique, mais a été président de la Ligue estudiantine des droits de l’homme à l’Université Omar Bongo (UOB).

La dernière personne à avoir accompagné Akh est Chirac Medzo Ebare, qu’Akh connaissait du temps de leur militantisme à la Ligue. «Akh était le président fondateur, mais Medzo Ebare a ensuite créé sa branche», explique le frère d’Akh. Chirac Medzo Ebare s’est rapproché de l’actuel président de la mutuelle étudiante de l’UOB, Ange Gaël Makaya, souvent considéré à l’UOB comme proche du pouvoir. Il se serait rendu à Oyem, disant que sa mère y était hospitalisée, tandis qu’Akh Anatole revenait du mariage d’une cousine au village Messia, dans le Woleu Ntem, le 16 août.

La compagne de Chirac Medzo Ebare aurait pu parler avec ce dernier, deux jours après le début des recherches, selon le frère d’Akh, mais n’a pas voulu communiquer le numéro de Chirac à la famille d’Akh Anatole N’nang.

Gardés au secret pour l’affaire de l’incendie du stade d’Oyem ?

«Les enlèvements se poursuivent, sans motifs, en violation des droits les plus élémentaires. Le 16 août 2020, un autre jeune, Anatole N’nang, ancien président de la Ligue estudiantine des droits de l’homme de l’UOB, a été enlevé à Oyem par les éléments de la sinistre DGR. Personne ne sait où il est détenu et sa famille est sans nouvelles», déclare depuis la France l’activiste Laurence Ndong dans une vidéo publiée jeudi 28 août. De même un membre de la famille préférant également l’anonymat, joint par Gabonreview, laisse penser que Chirac Medzo Ebare a été arrêté dans le cadre de l’affaire de l’incendie du stade d’Oyem.

La famille d’Akh dit s’être renseignée au service de contre-ingérence du B2 à Libreville, ou encore à la Direction générale des recherches d’Oyem, sans succès. De même, les membres des forces de l’ordre joints par Gabonreview n’ont pas su ou pu donner de réponses sur Akh Anatole et de Medzo Ebare.

Après l’arrestation le 12 août à Libreville par des hommes encagoulés de Consty Ondo, soupçonné de l’incendie de l’Engong Stadium d’Oyem, sa famille avait été tenue à l’écart. La DGR de Libreville n’avait même pas inscrit le nom de Consty sur la liste des gardés à vue, selon ses proches s’étant rendus sur place.

La recherche des auteurs de l’incendie se poursuit

Fin avril, une vidéo de trois personnes masquées avait circulé sur les réseaux sociaux. Ils se disaient membres de la “Cellule du nord”, et revendiquaient l’incendie du stade d’Oyem – notamment la loge présidentielle-, en défiance du pouvoir en place. Merlain Ella, Consty Ondo et Gérald Agaya ont été arrêtées mi-août et soupçonnées de cet acte de vandalisme. Leurs proches, joints par Gabonreview, affirment qu’il était impossible que ces trois activistes anti-régime aient pu se rendre au stade d’Oyem en avril.

Le 19 août, Consty Ondo et Gérald Agaya ont été placés sous mandat de dépôt à la prison de Libreville. Gabonreview n’a pas pu avoir de nouvelles de Merlain Ella, arrêté à Oyem. Les recherches par les forces de l’ordre continuent, afin d’identifier d’autres personnes ayant participé à l’acte de vandalisme mi-avril, a appris Gabonreview.

 
GR
 

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