Au Gabon où le Dialogue national annoncé depuis plusieurs mois a été convoqué à partir du 2 avril, douze partis politiques et organisations de la société civile appellent au report de cette date. Réunis au sein de la plateforme Action patriotique pour le Gabon, ils ont rencontré l’archevêque de Libreville à qui ils ont expliqué leur posture. Monseigneur Jean-Patrick Iba-Ba est le président des assises en question.

Des membres d’APG posant avec le Mgr Iba-Ba après la rencontre. © D.R.

 

Le 15 mars, la plateforme Action patriotique pour le Gabon (APG) a été reçue par Monseigneur Jean-Patrick Iba-Ba, l’archevêque métropolitain de Libreville, par ailleurs président du Dialogue national inclusif convoqué dès le 2 avril prochain. Rassemblant douze partis politiques et organisations de la société civile, cette plateforme appelle au report de cette date. Alors que le front politique s’agite depuis quelques semaines, l’APG estime que cette atmosphère ne rassure pas «la nécessaire cohésion des Gabonais qui ont salué avec ferveur le coup de libération du 30 août 2023, ainsi que la préparation harmonieuse des travaux de ce dialogue que les Gabonais appellent de leurs vœux».

Notant que l’agitation tire surtout sa source de la publication du décret n°0115/PT-PR/MRI du 8 mars 2024 portant convocation et organisation du Dialogue national inclusif , l’APG a exposé à l’archevêque la nécessité de trouver les voies et moyens de calmer le jeu, éviter l’escalade et faire baisser la tension perceptible au sein des formations politiques, associations de la société civile et sur les réseaux sociaux. Dans sa démarche, elle a remis au président du Dialogue un mémorandum dans lequel elle dit souligner «l’impérieuse nécessité et le devoir de sagesse» de reconsidérer ce décret «qui est la source d’incompréhensions et de passions», et de reporter le début du Dialogue national inclusif.

Quid des membres d’APG ?

Ce qui devrait notamment permettre la mise en place d’une instance de préparation dont les membres seront choisis suivant des critères à définir, mais aussi d’organiser une rencontre avec le Gouvernement et le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), en présence de l’archevêque métropolitain de Libreville.

L’APG se compose de l’Union nationale (UN), de Réappropriation du Gabon, de son indépendance pour la reconstruction (Réagir), Dynamique unitaire (DU), l’Alliance démocratique et républicaine (Adere), le Parti pour le changement (PLC), le Mouvement de redressement national (Morena) de Luc Bengono Nsi, le Parti des républicains indépendants (Pari), le Rassemblement national des bûcherons (RNB), Gabon nouveau (GN), le Copil citoyen, le Consortium de la société civile pour la transparence électorale et la démocratie au Gabon (Coted) et le Parti du réveil citoyen (PRC). Elle se dit «mue par le devoir patriotique, la sagesse et le sens des responsabilités qui doivent désormais animer les acteurs politiques et de la société civile». Une semaine avant la rencontre avec le prélat, les membres de la plateforme dénonçaient déjà un manque de transparence, l’absence de garanties de sécurité, et semblaient appeler à l’exclusion du Parti démocratique gabonais (PDG) de cette rencontre, fit-elle inclusive.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Gayo dit :

    Vu la qualité et la représentativité de ce regroupement, il n’est pas dans l’intérêt de ce Dialogue ni d’Oligui d’ignorer une opposition et une société civile unies pour une cause, au risque de nous retrouver avec un Gabon toujours aussi divisé entre ceux qui se sentent brimer et les brimeurs. Je salue au passage le fait que les mêmes qui ont combattu depuis plusieurs années la forfaiture des PDGistes et de Ali Bongo restent en éveille malgré leur participation au pouvoir. L’erreur qui a été faite ici récurrente sous Ali Bongo est de vouloir prendre des décisions politiques majeurs sans consulter les leaders politiques et rechercher un consensus qui rassemble. Le vrai maitre de ce dialogue est Oligui. Qu’il appelle les leaders de l’APG et réfléchissent ensembles sans trompettes et tembour battant, car beaucoup peut se faire sous l’ombre, à une solution pour sortir de l’impasse introduit par le communiqué du ministère de l’intérieure. Je propose à Oligui d’annoncer que les parties associations et organisation religieuses choisissent leurs représentants en faisant valider le mode de sélection par le CTRI pour éviter des désordres et du débordement s’il le faut. Autre chose qui pourrait aider à mettre à l’écart les opportunistes qui souvent sont prêts à semer le trouble, annoncer que leur participations respectives est entièrement à leur charge et qu’il n’y aura pas de perdiem pour refroidir ce qui veulent se bousculer pour l’argent et non le Gabon. Les organisations politiques, les associations et les organisations religieuses qui vraiment ont une vrai légitimité et une vraies représentativités n’auraient pas du mal à trouver leur propres financements.

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