Le robin des bois de l’ère du Covid-19 arrive à Libreville ce week-end en vue de prendre part à un meeting scientifique portant sur les plausibles interactions, en matière de maladies, entre l’homme et les grands singes.

Le professeur Didier Raoult, incarnation de l’homme providentiel en rébellion contre les pouvoirs institués. © D.R.

 

Selon une annonce, ce 26 août, du Professeur Jean Bernard Lekana Douki, directeur général du Centre international de recherches médicales de Franceville (CIRMF), le professeur et médecin français Didier Raoult arrivera au Gabon ce week-end. Le chercheur marseillais, au cœur de multiples polémiques depuis le début de la pandémie de Covid-19, y prendra part à un sommet scientifique sur le transfert des microbes entre les grands singes et l’homme.

Didier Raoult avec le docteur Cheikh Sokhna au Parc Niokolo-Koba, en polo jaune, (Sénégal) en août 2019. © D.R.

Une «Rock star» euro-africaine 

Si le programme complet du célèbre microbiologiste français, spécialiste des maladies infectieuses, professeur des universités-praticien hospitalier au sein d’Aix-Marseille Université et des Hôpitaux universitaires de Marseille, n’a pas été communiqué, on sait tout de même qu’il devrait sceller, par sa signature, un accord-cadre entre le CIRMF et l’IHU de Marseille pour intensifier la mobilité des chercheurs entre Franceville, siège du CIRMF, et la plus ancienne ville de France où travaille celui que la presse a qualifié de Rock star de la période Covid.

Né à Dakar, Didier Raoult a entretenu de très forts liens avec l’Afrique. Si en 2008 il a recréé une unité de recherche au Sénégal, il a également entretenu de bonnes relations au Congo-Brazzaville, au Mali, en Guinée-Conakry et bien entendu au Gabon où il suit avec un certain intérêt «une équipe (qui) réalise des recherches tout à fait remarquables autour des primates», ainsi qu’il le confiait à Jeune Afrique en novembre 2020. Ce qu’a confirmé le Pr Lekana Douki, soulignant que le CIRMF et l’IHU de Marseille collaborent depuis une décennie environ.

Un vétérinaire du centre de primatologie du Centre de recherche médicale interdisciplinaire de Franceville. © AFP-Steeve Jordan

L’un des plus importants centres de primatologie d’Afrique, à Franceville

Il existe au Gabon, au sein du campus du CIRMF, une unité de recherche dénommée Centre de primatologie (CDP). Par sa taille et la diversité des espèces qui y sont étudiées, il est l’un des plus performants du continent africain avec 400 primates provenant des forêts du Gabon, d’autres pays africains et d’Asie. Du fait de leur proximité phylogénétique avec l’homme, les primates constituent des modèles pour toutes sortes d’études comparatives (pathologies et comportements). Les recherches du CDP portent sur la santé des singes en vue de développer, d’une part, des stratégies de lutte dans un cadre de conservation, et d’autre part sur les risques de passage de maladies entre l’homme et l’animal, et inversement. Ce, dans le cadre de la santé publique.

Avec son traitement à la chloroquine, très tôt au cours de la crise du Covid-19, Didier Raoult a cristallisé moult espoirs et suscité une controverse pas toujours scientifique, souvent politique ou même économique. Il compte autant de détracteurs, qui le définissent comme un «mercenaire irresponsable n’aimant rien tant que se mettre en avant», que de défenseurs qui le présentent comme un «Robin des bois venu à la rescousse des sans voix et des sans espoir». Âgé de 69 ans, il devrait prendre sa retraire ce 31 août 2021 pour ce qui est de sa carrière hospitalière. Reste au Conseil d’administration de l’IHU de Marseille de décider pour la suite.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire