Discours d’Ali Bongo à la Nation : «2021 doit être l’année du rattrapage»
Le président de la République s’est adressé, ce 31 décembre, à la Nation à travers le traditionnel discours de fin d’année. Insistant sur la pandémie du Covid-19, notamment sur les efforts du gouvernement, mais aussi sur la résilience du peuple gabonais face à la pandémie, il a rappelé la permanence de la crise, avant d’annoncer de nouveaux allégements quant aux restrictions, de même que ce qui devrait se faire pour la jeunesse gabonaise. Le chef de l’État a fait également savoir que son pays devra, entre autres, faire passer son taux d’endettement en dessous de la barre des 70% du PIB, tandis que 50.000 nouveaux emplois devraient être créés dans la filière bois. Ci-dessous l’intégralité du discours.
Gabonaises, Gabonais,
Mes très chers compatriotes,
L’année 2020 s’achève. Elle aura été une année particulièrement difficile. Éprouvante. Une pandémie a frappé notre monde. Le Gabon, à l’instar d’autres pays n’a pas été épargné. Nous avons eu notre cohorte de malheurs. Des personnes, qui nous sont chères, ont été hospitalisées. D’autres hélas nous ont quittés à jamais. Mais le Gabon a su faire face. Nous avons su faire face. L’ensemble des autorités gabonaises a fait preuve du sens de la décision. Et vous, Vous mes chers concitoyens, de courage, de responsabilité et surtout d’esprit de solidarité. C’est pourquoi, je souhaitais vous en féliciter et vous en remercier, toutes et tous. Grâce à votre mobilisation, à vos efforts et je le dis, à vos sacrifices, nous avons, collectivement, surmonté cette épreuve.
Certes, l’épidémie de la Covid-19 n’est toujours pas derrière nous. Mais, à ce jour, elle est sous contrôle. Vos efforts, nos efforts, mes chers compatriotes, sont reconnus bien au-delà de nos frontières. Vous pouvez en être fiers car, je le redis, ce résultat, c’est aussi à vous qu’on le doit.
Mes chers compatriotes,
Cette fin d’année, comme toutes les fins d’années, est un moment privilégié. Elle est l’occasion de nous retrouver dans la chaleur familiale. De prendre le temps pour celles et ceux que nous aimons. Je sais que la tentation est grande d’enlacer les uns, d’embrasser les autres. Mais, je voudrais vous le répéter, gardez toujours à l’esprit que l’épidémie n’a pas disparu et qu’elle sera encore là pendant un certain temps.
La plus grande preuve d’amour que nous pouvons avoir envers nos proches, en particulier nos ainés, c’est de respecter les gestes barrières. Ces gestes qui sauvent des vies. La vie de ceux qui nous sont chers, la vie de ceux que nous aimons et que nous ne souhaitons pas voir partir.
En cette période particulière, je voudrais avoir une pensée émue pour toutes celles et tous ceux qui souffrent en raison de la maladie, de la solitude, d’un deuil ou tout simplement par manque d’amour. Mais aussi pour toutes celles et ceux qui, cette année, ont subi les conséquences de la crise de la Covid-19. Je voudrais les assurer que l’Etat continuera d’être là, à leurs côtés, pour les accompagner, les aider à traverser cette période difficile.
Mes chers compatriotes,
En cette fin d’année, s’il est normal de regarder en arrière pour apprécier ce qui a été fait, il nous faut aussi et avant tout nous projeter vers l’avant. En tant que Président de la République, c’est d’ailleurs mon devoir. Car, comme vous le savez, « gouverner, c’est prévoir. »
Cette année, nous Gabonais, avons su faire preuve de résilience. De cette épreuve, nous sortons renforcés. « Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort », disait un philosophe. C’est vrai. En 2021, nous serons encore plus forts.
Nous serons d’autant plus forts que, face au virus, la science progresse à grands pas. Des vaccins ont été élaborés et homologués. Je souhaite que les Gabonais soient parmi les premiers, en Afrique à en bénéficier.
C’est pourquoi j’ai d’ores et déjà donné instruction au Gouvernement de travailler à un plan national de vaccination. Tout, je dis bien tout, sera fait pour vous protéger. Vos efforts, combinés à la perspective de l’accès au vaccin font que je suis confiant en l’avenir. Confiant en un retour progressif en cette année 2021 à une vie normale. C’est pourquoi, j’ai instruit le gouvernement de réfléchir à un nouveau plan d’assouplissement progressif des mesures prises pour contrer le virus.
Ces mesures porteront aussi bien sur l’activité économique, que sur les activités sociales, comme les cultes ou le sport, indispensables au bien-être du corps comme de l’esprit.
Gabonaises, Gabonais,
C’est avec un état d’esprit, raisonnablement optimiste, confiant, que j’aborde cette nouvelle année. Une année qui doit être celle du renouveau. En 2020, la marche vers l’avant de notre pays a été ralentie comme partout ailleurs.
L’heure est venue de redémarrer, de se relancer. De se relancer et d’accélérer. D’accélérer pour renforcer notre économie, notre système social, notre système de santé et d’éducation. D’améliorer vos conditions de vie au quotidien.
Parmi ceux d’entre nous qui ont été les plus affectés par l’épreuve que nous venons de traverser, il en est certains qui en ont peut-être, plus durement encore que d’autres, souffert. Nos jeunes.
Nos jeunes qui ont été perturbés dans leur scolarité, retardés dans leur entrée sur le marché du travail, qui ont été privés d’activités sportives et culturelles, ou encore de sorties entre amis. Or, c’est sur ces jeunes que repose l’avenir d’un pays, d’une Nation.
2021 doit être l’année du rattrapage. L’occasion de jeter les bases d’un Gabon nouveau. Un Gabon qui offre à ses jeunes de véritables perspectives d’avenir. C’est dans l’intérêt de tous. Car ce que nous faisons pour eux, nous le faisons aussi pour nous. Mettre toutes les chances entre leurs mains. Eux, qui sont porteurs de notre avenir.
En 2021, nous devons faire encore plus pour notre jeunesse. En matière d’éducation et de formation, le Gabon a pris un tournant majeur. Celui de l’enseignement technique et professionnel. L’objectif : faire davantage correspondre l’offre de formation aux besoins de notre marché du travail.
En 2021, nous devons faire plus pour notre jeunesse. En matière d’emploi, notre absolue priorité, notre objectif est de créer chaque année autant de nouveaux emplois que le nombre de jeunes qui rentrent sur le marché du travail. Nous y parviendrons grâce à l’intensification de notre politique de diversification de l’économie. Diversification qui doit privilégier les secteurs fortement créateurs d’emplois. C’est le cas du bois, de l’industrie, de l’agriculture, du tourisme ou encore des services.
En 2021, nous devons faire plus pour notre jeunesse. En matière de finances, cette année encore, le Gabon poursuivra son objectif de désendettement. La crise de la Covid-19 a poussé nos Etats, tous les Etats, à recourir de manière exceptionnelle à l’emprunt. Ce fut une parenthèse.
En 2021, le Gabon qui jouit d’une solide réputation de solvabilité, entend ramener son taux d’endettement sous la barre des 70% du PIB. Nous n’avons pas le droit de vivre à crédit sur le dos de nos enfants, de leur transmettre le fardeau de la dette.
Réduire la dette, c’est retrouver des marges de manœuvre pour mieux financer, dès à présent, l’économie, la santé, l’éducation, le social, les infrastructures. Mais c’est aussi offrir aux générations futures un avenir meilleur.
En 2021, nous devons faire plus pour notre jeunesse. En matière d’égalité de genre, cette année encore, le Gabon, déjà considéré comme l’un des plus exemplaires en Afrique subsaharienne, va accentuer ses efforts.
Accès des filles à l’éducation, à la santé, aux mêmes opportunités que les hommes, tout sera fait pour que celles représentant la moitié de notre jeunesse bénéficient de conditions égales. Je l’ai dit et je le redis ici.
C’est autant une question de justice, d’équité, que d’efficacité collective. Notre pays doit recruter ses élites auprès de 100 % de sa population et non de 50 %.
Cet effort tous azimuts en faveur de notre Jeunesse, qui est dans l’intérêt de tous les Gabonais, tous âges confondus, j’entends le faire à l’échelle du Gabon, mais aussi au-delà, sur le plan continental et international.
Dans un monde interpénétré et interconnecté, une partie de l’avenir du Gabon se joue en dehors de ses frontières.
En matière économique, le Gabon soutient sans réserve l’installation de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine. Un vaste marché de plus d’un milliard de consommateurs. L’objectif : commercer davantage entre pays Africains. Ce qui doit permettre à l’Afrique de s’industrialiser. Car ce qui est consommé en Afrique doit, par principe, être produit en Afrique.
Je suis conscient que cela prendra du temps. Mais les efforts d’aujourd’hui paieront dans le futur. Une Afrique plus intégrée sur le plan commercial et économique, c’est la clé pour remporter la bataille de l’emploi.
Et ce qui vaut à l’échelle continentale vaut à l’échelle régionale. En matière de paix et de sécurité, comme je l’ai dit lors du dernier Sommet de l’Union Africaine, « Nous, dirigeants, avons le devoir de bâtir une Afrique pacifique, prospère et sûre ; et de ne pas léguer le fardeau des guerres aux générations futures ».
Un Gabon prospère et en paix, dans une Afrique pacifiée et stabilisée, est le plus bel héritage à léguer à nos enfants. Mais celui-ci serait incomplet si nous ne leur laissons pas une planète viable, vivable, respirable. Aujourd’hui, rien de sérieux ne peut se faire en ce monde hors le respect de l’environnement.
En matière d’environnement, le Gabon est un acteur majeur, crédible et respecté sur le plan international. Si le Gabon est aussi actif, c’est parce qu’il en va de son avenir, celui de ses enfants, comme de l’Humanité toute entière.
Pour autant, il est possible de combiner impératif écologique et développement économique. C’est un objectif prioritaire du Gabon pour les dix ans à venir. Transformer notre modèle économique pour qu’il soit plus créateur d’emplois, plus redistributif, plus solidaire, mais aussi plus soutenable, c’est-à-dire respectueux de l’environnement. Demain, au Gabon, l’or vert, c’est-à-dire l’exploitation durable et renouvelable de nos ressources naturelles, devra remplacer l’or noir.
Nos objectifs sont précis et ambitieux, j’en conviens. D’ici 5 ans, nous visons la création de 50 000 nouveaux emplois rien que dans la filière bois. Nous y parviendrons grâce à la transformation locale, sur place, de nos ressources.
Je veux ici ajouter quelque chose d’important. Toutes ces actions à mener, le Gouvernement vous en rendra compte régulièrement. A partir de 2021, chaque trimestre, les ministres se plieront à une session de questions-réponses avec les citoyens. Cette session, que je conçois comme un grand moment de démocratie, sera retransmise à la télévision et la radio. C’est une innovation majeure, fondamentale, qui vise à accroître la transparence de l’action publique, mais aussi à vous permettre d’évaluer l’efficacité, la pertinence de l’action publique et à recueillir vos suggestions.
C’est une bonne manière, j’en suis convaincu, de rapprocher la politique des citoyens.
Gabonaises, Gabonais,
Investir dans sa jeunesse est le meilleur service à rendre à son pays. La jeunesse, c’est l’avenir, notre avenir. Elle est notre espoir. A elle de veiller au respect de nos ainés, de faire vivre nos traditions. Pour que demeure le Gabon éternel. Alors que 2020 s’achève, je vous souhaite, à toutes et à tous, mes chers compatriotes, ainsi qu’à vos familles, une bonne et heureuse année 2021.
J’adresse personnellement, à chacune et chacun d’entre vous, Gabonais d’ici et d’ailleurs, de sang et de cœur, tous mes vœux de bonheur, de santé, de prospérité et de sérénité.
Que Dieu vous bénisse.
Que Dieu bénisse le Gabon.
Je vous remercie.
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5 Commentaires
Comme il n’y a rien à rattraper même un zombi peut le faire !
Qui guerire ce mythomane de sa demagogie qui ne finit jamais. Heureusement que la fatigue severe que donne tes mensonges et fausses promesses a ne plus finir, t’ont donné l’AVC a toi seul.
Toujours ces mêmes discours de père en fils pou ra rien! Pauvre gabonais niais!!
Il n’a pas arrêter de vivre dans son pays IMAGINAIRE (GONDWANA) ou le (YA FOYEEE: LE PAYS OU TOUT VA BIEN). J’espère que tu vas te réveiller, un jour, de ton état de quiétude INCOMPRÉHENSIBLE.
Va à Makokou, Gamba, Moabi, Ca m’tonne ! Masuku (port gentil), derriere le grand village (port gentil), etc…
Nous voulons les routes, les écoles, une nouvelle universités de sciences, un autre UOB. Un autre Mindoube, terminez nous la route Omboue POG.
ET LA TRANS GABONAIS ????????????????? A QUEL NIVEAU ?!!!!!!!!!!!!!!