La Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) va-t-elle baisser ses coûts, voire faire payer le juste prix à ses clients ? Depuis le communiqué n°039 du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), la question taraude bien des esprits, d’autant plus qu’elle sera désormais exonérée du prix du gasoil industriel. Ce qui lui permettrait de réduire ses charges d’exploitation.

La SEEG devrait revoir à la baisse les prix de ses prestations en matière d’eau et d’électricité. © D.R.

 

Se disant soucieux d’assurer la continuité d’exploitation de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) et afin de préserver l’emploi des Gabonais au sein de cette entreprise le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a décidé à travers le communiqué n°039 du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), d’appliquer au bénéfice de la SEEG les dispositions de l’article 4 de l’arrêté n°001274/MEEDD/MBCPFP/MPERH du 8 août 2013. Lequel institue un gasoil industriel en République gabonaise et les exonérations subséquentes.

«Ainsi la SEEG sera désormais exonérée du prix du gasoil industriel et bénéficiera  par conséquent du régime du prix ex-dépôt. C’est-à-dire, le prix de cession aux marqueteurs», a annoncé le 9 janvier, le CTRI. Dans le pays où la SEEG est chaque jour un peu plus, accusée de surfacturer ses clients et dans la fièvre du mouvement d’humeur des syndicalistes de la SEEG, ces derniers et l’ex-ministre de l’Eau et l’Énergie, Patrick Eyogo Edzang, relevaient qu’au regard des charges d’exploitation, il était difficile pour cette société de faire payer moins cher à ses clients, voire de faire payer «le juste prix» comme l’avait préconisé le Premier ministre de la transition, Raymond Ndong Sima.

En clair, les syndicalistes relevaient que les charges d’exploitation de l’entreprise étaient énormes du fait du prix du gasoil. Facturée au prix industriel, la SEEG paie le litre de gasoil à un peu plus de 1 000 francs CFA. Selon les chiffres de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), ce prix en 2023 était fixé à 1 080 francs CFA le litre contre 630 francs CFA en 2020. Si le coût élevé de ces charges d’exploitation s’explique tout aussi par le fait que la SEEG loue des groupes (Agrico) «qui coûtent plus cher qu’il ne faut», avec la matérialisation de cette annonce du CTRI, les consommateurs devraient payer moins. Selon la grille des prix des produits pétroliers ce mois de janvier 2024, la SEEG paiera le gasoil à 575 francs CFA.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Mezzah dit :

    Nous applaudissons des deux mains cette mesure qui va permettre à la SEEG d’investir dans les nouveaux réseaux et satisfaire au mieux les besoins de la population. UN GRAND MERCI CHER CTRI.

    Seulement il ne faut pas s’arrêter là. Mon Général Président, vous qui avez dirigé les renseignements généraux et continuez de recevoir les informations de vos services, vous savez que certains agents de la SEEG se sont enrichis en magouillant avec le gasoil qui était destiné aux exploitations. Beaucoup d’entre eux sont aujourd’hui de grands propriétaires fonciers avec des biens immobiliers. Pour notre essor vers la félicité, vous devez arrêter çà. Votre main ne doit pas trembler devant les gens qui pillent le pays.

  2. DesireNGUEMANZONG dit :

    Bonjour Mme Ida-Alix Mussavu,

    Je m’intéresse beaucoup au cas de la SEEG qui est en passe de devenir un cas d’école pour des étudiants en Ecole de commerce ou en Gestion stratégique des organisations.

    La question qu’il faut se poser est (plutôt) de savoir si la SEEG va faire des bénéfices (bénéfice distribuable après impôt sur les sociétés) in fine en réduisant ses charges d’exploitation (consommations intermédiaires de gestion, CIG) compte tenu de sa production actuelle. L’objectif pour toute firme est la création de la valeur.

    Il ne suffit pas de réduire les charges d’exploitation pour équilibrer le compte de résultat. Car, à côté des charges variables (CIG), il y a des charges fixes incompressibles telles les salaires, les amortissements des actifs (installations, véhicules, bâtiments, etc.), les charges financières, etc.

    D’ailleurs je ne comprends pas l’intérêt pour la SEEG de louer des groupes à la société Agrico (à qui appartient-elle?) qui obère ses charges d’exploitation. Elle a plutôt intérêt à signer des contrats de leasing (location-cession) de 5 à 10 ans. A la fin des contrats, il conviendrait juste de payer un résiduel pour que ces actifs entrent dans le bilan de l’entreprise.

    Si la SEEG n’est pas rentable, c’est bien parce qu’elle ne produit assez. Même si elle produit suffisamment, il faut que les clients principaux règlent leurs factures à échéance. Il serait temps que l’Etat (actionnaire principal) puisse apporter à la SEEG les subventions d’investissement dont elle a besoin par exemple pour augmenter son actif à long terme en acquérant ses propres groupes électrogènes à gasoil.

    Une principe important en matière de finance, la réduction des charges d’exploitation ne permet pas mécaniquement d’augmenter l’excédent brut d’exploitation (EBE). L’EBE est un solde intermédiaire de gestion.

    Si sa politique financière vise en plus à payer des primes de fin d’année (systématiquement) par un « crédit revolving au taux exorbitant », alors la SEEG sera toujours une entreprise déficitaire.

    Bien à vous.

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