Élections jumelées 2025 : Hermann Immongault va-t-il écarter le PDG ?

À 72 heures de la clôture du dépôt des candidatures pour les élections législatives et locales, la situation de scission se prolonge au Parti démocratique gabonais (PDG). Le ministre de l’Intérieur va-t-il invoquer la loi sur les partis politiques pour écarter du jeu l’ex-parti au pouvoir au Gabon ? La Cour constitutionnelle mettra-t-elle fin à la guerre de légitimité que se mènent actuellement les deux factions conduites par Blaise Louembé et Ali Akbar Onanga Y’Obegue ? Cette semaine est cruciale pour l’avenir de la formation politique fondée par Omar Bongo.

Hermann Immongault, ministre de l’Intérieur, va-t-il écarter le PDG de la course aux législatives et locale ?© D.R.
Le 7 août approche, date limite pour le dépôt des candidatures aux législatives et locales prévues entre septembre et octobre prochain, et une question reste sans réponse : le PDG va-t-il prendre part à ces élections jumelées ? Au siège de Louis, dans le 1er arrondissement de Libreville, on assure que l’ex-parti au pouvoir au Gabon sera bel et bien de la partie. Jamais il n’a manqué un tel rendez-vous depuis sa création en 1953, et ce n’est pas cette année qu’il sera absent. On semble y croire fermement.
Sauf que cela pourrait bien arriver. Comme en avril dernier, lors de la toute première élection présidentielle à laquelle elle n’a pas participé, la formation politique fondée par Omar Bongo pourrait être mise hors jeu par la force des choses. Du moins, par la force de la loi. Alors que le parti est empêtré depuis quelques mois dans une querelle intestine opposant deux bords réclamant sa présidence, ses velléités pourraient être stoppées net par une décision du ministre de l’Intérieur. En invoquant l’article 64 de la loi sur les partis politiques en République gabonaise, Hermann Immongault pourrait en effet suspendre les activités du PDG.
Invoquer la loi sur les partis politiques
Le membre du gouvernement s’appuierait pour ce faire sur deux raisons prévues par le texte : le bicéphalisme à la tête du parti et le prolongement anormal de la situation de scission qui en a découlé. Or, à 72 heures de la fin des dépôts de candidatures, les deux factions conduites par Blaise Louembé et Ali Akbar Onanga Y’Obegue continuent de réclamer leur légitimité. Et l’entrée dans le conflit d’Ali Bongo, qui soutient le dernier cité, n’est pas pour arranger les choses.
Beaucoup ont désormais les yeux tournés vers la Cour constitutionnelle, qui devrait se prononcer cette semaine après qu’elle a été saisie par le juge des référés à la suite de l’exception d’inconstitutionnalité soulevée par la défense d’Onanga Y’Obegue. En attendant, autour de Blaise Louembé, on assure que les listes de candidatures sont prêtes et seront transmises dans les délais aux services compétents du ministère de l’Intérieur. Le parti dit notamment briguer tous les sièges possibles à l’Assemblée nationale.

1 Commentaire
Je ne sais pas s’il existe une voie légale pour le faire, surtout après qu’Oligui a refusé d’écouter la voix de la sagesse exprimée par le DNI, qui recommandait la dissolution du PDG et l’interdiction, pour ses dirigeants de l’ère sombre, de participer à la vie politique pendant un certain temps.
Si ce n’était la pression constante de la communauté internationale, qui cherche à nous faire croire qu’il est possible de reconstruire des institutions totalement discréditées sans jamais « violer » le droit, nous devrions admettre que le coup d’État, en tant qu’acte illégal, a placé le pays dans une situation d’exception. Le peuple a travers le DNI avait recommandé une durée de transition beaucoup plus objective. C’est cette durée qu’il faut considérer tant que les ajustements nécessaires n’ont pas été faits, ce cadre exceptionnel reste légitime.
Dissoudre le PDG ? Ce ne sont que 3 % des Gabonais qui s’en offusqueraient, peu importe que ce soit légal ou non. Ali Bongo, lui, a foulé aux pieds la loi pour mieux piétiner la souveraineté populaire. Dans ces conditions, la restauration ne peut malheureusement pas suivre les chemins balisés par un ordre juridique corrompu. Elle doit emprunter une voie d’exception, justement pour rétablir, enfin, le respect de la volonté du peuple.