Le Premier ministre de la transition, Raymond Ndong Sima, a procédé, ce 11 mars 2025, à l’ouverture officielle des Assises nationales de l’emploi, organisées par le ministère du Travail et de la Lutte contre le Chômage, avec l’appui du Bureau international du travail (BIT) et de la Banque africaine de développement (BAD). Prévu jusqu’au 14 mars, cet événement d’envergure réunit, au stade de l’Amitié d’Angondjé, l’ensemble des acteurs socio-économiques afin d’identifier les freins à l’emploi et de proposer des solutions adaptées. Au cœur des discussions : la problématique de l’inadéquation entre la formation et l’emploi, considérée comme l’un des principaux obstacles à l’insertion professionnelle des jeunes.

Le Premier ministre de la transition, Raymond Ndong Sima, a procédé, ce 11 mars 2025, à l’ouverture officielle des Assises nationales de l’emploi, organisées par le ministère du Travail et de la Lutte contre le Chômage, avec l’appui du Bureau international du travail (BIT) et de la Banque africaine de développement (BAD). © GabonReview

Face à un taux de chômage particulièrement élevé, notamment chez les jeunes diplômés, le gouvernement gabonais s’engage à mettre en place des stratégies inclusives et durables pour favoriser l’accès à l’emploi. Ces assises rassemblent des représentants du gouvernement, du secteur privé, des syndicats, des institutions académiques et des partenaires au développement, avec l’ambition d’aboutir à des mesures concrètes et applicables.

Le programme de ces assises s’articule autour de plusieurs activités, incluant des séances plénières animées par des experts, des ateliers thématiques sur des sujets tels que l’économie verte et l’économie numérique, ainsi que des tables rondes réunissant décideurs politiques et chefs d’entreprise. L’objectif est de formuler des recommandations stratégiques pour améliorer l’employabilité des jeunes et diversifier les opportunités professionnelles.

Des attentes fortes et des discours marquants

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L’ouverture des travaux a été marquée par des interventions poignantes. Richard Asseko Ndong, représentant des demandeurs d’emploi, a exprimé avec émotion les attentes des jeunes face à la précarité : «Nous sommes ici pour rappeler que le chômage n’est pas qu’une statistique, mais une réalité qui brise des vies et plonge des familles dans la détresse. Nous espérons que ces assises aboutiront à des engagements concrets et tangibles, afin que chacun puisse accéder à une vie digne».

Jean-Baptiste Bikalou, vice-président en charge de l’Emploi et de la Formation à la Fédération des métiers du numérique, a souligné la nécessité d’une révision profonde du système éducatif : «Nous devons adapter notre formation à la réalité du marché du travail. Il est inacceptable que des milliers de jeunes diplômés restent sans emploi faute d’une formation en adéquation avec les besoins des entreprises. La fermeture temporaire des facultés formant aux ‘métiers sans débouchés’ doit être envisagée, et la formation professionnelle renforcée pour favoriser la reconversion».

De son côté, le ministre du Travail a insisté sur l’urgence d’un dialogue entre le secteur privé et les établissements de formation : «Nos entreprises peinent à recruter des profils adaptés alors que le chômage atteint des niveaux alarmants. Il est impératif de rapprocher l’offre de formation des réalités du marché, en intégrant davantage de stages en entreprise et en encourageant l’apprentissage».

Des pistes de solutions concrètes

Les débats mettront en lumière plusieurs propositions pour dynamiser le marché du travail et réduire le chômage structurel. Parmi elles :Le renforcement des formations techniques et professionnelles, avec un accent mis sur les métiers en demande, notamment dans le numérique, l’agriculture et les énergies renouvelables. La promotion de l’entrepreneuriat, en facilitant l’accès au financement et en proposant un accompagnement adapté. La diversification économique, en investissant dans des secteurs porteurs tels que le tourisme et l’économie verte. L’assouplissement du cadre législatif, afin de rendre le marché du travail plus flexible et attractif pour les investisseurs.

L’engagement du secteur privé dans cette quête de solutions est apparu comme un levier essentiel. Selon Jean-Baptiste Bikalou, « les entreprises sont prêtes à jouer un rôle actif dans la formation des jeunes et à investir dans le développement des compétences. »

Pour les participants, il est temps de passer à l’action : «Nous avons l’opportunité de construire un avenir où chaque jeune Gabonais pourra trouver sa place dans le monde du travail. Agissons avec détermination» a conclu le Premier ministre Raymond Ndong Sima.

Les résultats de ces assises seront scrutés avec attention, tant par les décideurs que par les jeunes en quête d’opportunités. Au-delà des discours, c’est la mise en œuvre effective des résolutions qui déterminera l’impact réel de cette initiative sur la lutte contre le chômage. Si elles ne sont pas suivies d’actions concrètes, cet événement risque de n’être qu’un énième exercice de communication, sans effet tangible sur la réduction du chômage.

 
GR
 

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