La quatrième session ordinaire du Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) pour l’année 2023 s’est tenue, le 12 décembre, en visioconférence sous la présidence du gouverneur Abbas Mahamat Tolli. La rencontre, suivie d’une conférence de presse, a permis d’examiner la conjoncture économique et les perspectives macroéconomiques internationales et sous régionales. Ainsi, la BEAC a été autorisée à émettre des Bons sur des maturités comprises entre 14 et 28 jours afin d’accélérer la résorption de l’excès de liquidité bancaire sur le très court terme et de mieux monitorer son évolution.

La Banque centrale garde le cap de la stabilité monétaire avec le maintien de ses deux principaux instruments inchangés. © D.R.

 

La Banque centrale des pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) a tenu sa quatrième session ordinaire du Comité de politique monétaire, le 12 décembre. La réunion, présidée par le gouverneur de cette institution financière, Abbas Mahamat Tolli, suivie d’une conférence de presse a été l’occasion d’apprécier la conjoncture économique et les perspectives macroéconomiques tant internationales que dans la sous-région. On note que la Banque centrale garde le cap de la stabilité monétaire avec le maintien de ses deux principaux instruments inchangés, à savoir le taux d’intérêt des appels d’offres qui reste à 5% et le taux de facilité de prêt marginal, qui est pour sa part reconduit à 6,75%.

Le contexte économique mondial étant toujours marqué par le conflit russo-ukrainien, l’activité économique mondiale devrait ralentir en raison des contreperformances du secteur manufacturier dans les économies avancées, de la faiblesse du secteur immobilier en Chine et du durcissement des conditions monétaires dans la plupart des économies avancées et émergentes. Ce qui devrait continuer à impacter les économies de la Cemac d’autant plus que les perspectives macroéconomiques et financières resteront marquées par une croissance économique qui reviendrait de 2,8 % en 2022 à 2,2 % en 2023, grevée principalement par un recul plus important de l’activité pétrolière (-2,7 % en 2023, contre -0,7 % en 2022).

Ces perspectives devraient également, a assuré le gouverneur de la BEAC, être marquées par «des tensions inflationnistes persistantes à 5,6 % en moyenne annuelle en 2023 comme en 2022». Face donc au besoin de résorber le problème de l’excès de liquidité bancaire sur le très court terme afin de réduire la composante de l’inflation qui viendrait de la monnaie, le Comité de politique monétaire a autorisé la banque centrale à émettre des Bons sur des maturités comprises entre 14 et 28 jours. 

Moments de la conférence de presse par visioconférence. © Gabonreview

L’excédent du solde budgétaire, base engagement, hors dons, en repli de 2,4 % du PIB en 2022 à 1,7 % en 2023, une dégradation du solde du compte courant, dons officiels compris, qui reviendrait d’une situation excédentaire à 5,9 % du PIB en 2022 à une position déficitaire à -0,2 % en 2023, une augmentation de la masse monétaire de 9,2 % en 2023, contre 13,5 % en 2022, un recul des réserves de change qui reviendraient de 4,95 mois d’importations des biens et services en 2022 à 4,12 en 2023 et un taux de couverture extérieure de la monnaie qui passerait de 73,1 % en 2022 à 71,1 % en 2023, et la poursuite du dynamisme des opérations sur le marché primaire des valeurs du trésor marquée par une augmentation sur un an de l’encours de 17,4 % à 6 027,2 milliards à fin septembre 2023, ainsi que la vigueur du marché secondaire avec 1 341 opérations d’achats-ventes de titres pour un montant nominal de 3 142,4 milliards, intègrent en outre ces perspectives économiques et financières sous régionales. 

Pour l’excès de liquidité en cours dans la zone Cemac, Abbas Mahamat Tolli a déclaré : «nous essayons de gérer au mieux la liquidité pour réduire la composante inflationniste qui viendrait de la monnaie, et l’émission de Bons à court terme offre une solution agile à ce défi».

Compte tenu des évolutions économiques et financières caractérisées, au niveau international, par «des incertitudes fortes», et au niveau sous régional, par «des réalisations macroéconomiques plutôt favorables, une position extérieure confortable et une inflation en recul depuis le troisième trimestre 2023 mais toujours persistante», le Comité de politique monétaire a décidé de maintenir inchangés le Taux d’intérêt des appels d’offres à 5,00 % ; le taux de la facilité de prêt marginal à 6,75 % ; le taux de la facilité de dépôt à 0,00 % ; et les coefficients des réserves obligatoires à 7,00 % sur les exigibilités à vue et 4,50 % sur les exigibilités à terme. 

Sur le plan international, selon les perspectives de l’économie mondiale mise à jour en octobre 2023 par le Fonds monétaire international (FMI), la croissance mondiale, estimée à 3,5 % en 2022, devrait revenir à 3,0 % en 2023, puis à 2,9 % en 2024. «Parallèlement, les tensions inflationnistes devraient s’atténuer, avec un taux d’inflation qui reviendrait de 8,7 % en 2022 à 6,9 % en 2023 et à 5,8 % en 2024», a expliqué le gouverneur de la Banque centrale.

 
GR
 

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