Face à la montée en puissance du piratage des e-mails, le fondateur de WikiLeaks recommande aux journalistes de revenir aux méthodes anciennes, en utilisant la poste.

Julian Assange (Archive). © D.R.

Julian Assange (archive). © D.R.

Face au piratage des e-mails dénoncé récemment par WikiLeaks, la Central intelligence agency (CIA, agence de renseignement US) a admis, le 21 octobre dernier, que les e-mails personnels de son directeur, John Brennan, ont été piratés. «Il n’y a aucune indication que les documents publiés jusqu’à maintenant soient classés confidentiels», a-t-elle réagi dans un communiqué, dénonçant «le piratage du compte de la famille Brennan», réalisé avec des «intentions malveillantes».

WikiLeaks a publié récemment des documents censés provenir de la boîte mail personnelle du chef des espions américains. Les documents datent de 2007 à 2009, soit avant son arrivée à la tête de la CIA en 2013. Autant dire que Julian Assange la joue cash désormais : l’informaticien, rédacteur en chef et porte-parole de WikiLeaks, réfugié à l’ambassade d’Équateur à Londres depuis juin 2012, distille ses conseils aux journalistes, recommandant d’éviter les e-mails. «Ma recommandation, pour les gens qui n’ont pas dix années d’expérience en cryptographie, est qu’ils reviennent à des méthodes anciennes: utiliser la poste traditionnelle», a-t-il dit lors d’un entretien au journal belge Le Soir. «Les journalistes sont traités par les services de renseignement comme des espions», a-t-il précisé, conseillant : «Les mêmes méthodes utilisées contre les espions sont utilisées contre les journalistes et, dès lors, les journalistes doivent apprendre les méthodes du contre-espionnage pour protéger leurs sources».

A l’entendre, la poste aurait encore de beaux jours devant elle, quand bien-même elle a déjà été supplantée par le numérique et l’électronique. Dans une autre interview accordée au quotidien belge L’Echo, le cyber-militant australien a promis de révéler une nouvelle série de documents. Selon lui, il s’agit de «documents attendus par beaucoup de militants des droits de l’homme et d’avocats, mais aussi des personnes qui ont été torturées». S’exprimant lors d’une visioconférence dans le cadre du Festival des libertés de Bruxelles, Julian Assange a indiqué que le «contrôle à grande échelle pour des pays et entreprises est facile et bon marché et le sera encore plus ces prochaines années. Il faut ériger une série de garanties dans la loi pour limiter les dégâts».

 

 
GR
 

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