L’Union africaine et son partenaire du Fonds mondial pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) ont dévoilé, le 17 octobre,  au cours d’un forum de haut niveau, le projet commun visant à réduire les pertes agricoles postérieures à la récolte en Afrique subsaharienne.

Du stockage à la vente, une grande partie des production agricoles sont détruites et gaspillées avant d'avoir pu atteindre le consommateur final - © Capa TV

Ouvert dans le cadre de la journée mondiale de l’agriculture, sur le thème annuel «les coopératives agricoles nourrissent le monde», la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, a abrité du 16 au 17 octobre 2012 un forum des décideurs politiques et acteurs de l’agriculture en vue de renforcer la mise en œuvre du Programme global de développement de l’agriculture en Afrique (CAADP).

Durant deux jours, les participants ont échangé sur les capacités à formuler des politiques et à mobiliser davantage d’investissements pour la réduction de perte des récoltes en Afrique subsaharienne. Ainsi, un projet commun visant à renverser la tendance dans les pertes agricoles postérieures à la récolte en Afrique subsaharienne a été élaboré par l’UA en collaboration avec la FAO.

Selon le rapport 2011 de la FAO et de la Banque mondiale, les pertes de céréales après la récolte en Afrique subsaharienne se chiffrent à 4 milliards de dollars, suffisamment pour répondre aux besoins annuels de 48 millions de personnes.

«Les principaux obstacles à l’accroissement de la productivité agricole en Afrique sont la sous-capitalisation de l’agriculture et de la recherche, l’utilisation inadéquate de la mécanisation et de l’agrochimie, l’insuffisance des investissements dans l’irrigation de la terre et de la productivité du travail. Bien que tous ces facteurs contribuent à des niveaux élevés à la faim et à la pauvreté, la situation est exacerbée par des niveaux élevés de pertes post-récolte qui se produisent le long de la chaîne alimentaire, du producteur au consommateur, à la manipulation, au stockage, durant le transport, lors du traitement, ce qui contribue à la réduction de la valeur, de la quantité, de la qualité et du marché des produits agricoles», relève le communiqué de l’Union africaine.

Selon le directeur de division du département de l’Économie rurale et de l’Agriculture de l’UA, Yemi Akinbamijo, «des pertes alimentaires importantes aggravent l’insécurité alimentaire et provoquent un gâchis de semences, d’engrais, d’eau d’irrigation et de travail humain».

Ce projet ambitieux, qui doit être mis en œuvre pendant 18 mois, fait intervenir des actions de sensibilisation et de renforcement de capacité des décideurs de haut niveau des principales institutions nationales et régionales dans la conception des politiques, stratégies et programmes axés sur l’accroissement des investissements dans la réduction de PHL, ainsi que la conception et la mise en œuvre des projets au niveau des pays dans la réduction de PHL et l’introduction des méthodologies et des outils pour mener l’évaluation PHL.

Malgré les ressources naturelles et humaines dont l’Afrique regorge et du rôle crucial de l’agriculture sur ce continent, les estimations de la Banque africaine de développement (BAD) confirment que si 70 % de la population, sur plus de 900 millions d’habitants, dépend de l’agriculture pour l’emploi à plein temps, et si de nombreux Africains comptent sur l’agriculture pour une partie du revenu du ménage, 200 millions vivent dans l’insécurité alimentaire. Aux taux actuels, on estime que l’Afrique ne peut nourrir que moins de la moitié de sa population d’ici 2015. Le PIB agricole par agriculteur, au cours des deux dernières décennies, a enregistré une croissance de 2 % en Asie et de près de 3 % en Amérique latine, contre moins de 1 % en Afrique d’après la FAO et la Banque mondiale. Les agriculteurs travaillent avec ardeur et un plus grand nombre de personnes s’engagent dans l’agriculture, mais la productivité n’a pas augmenté.

De même, en dépit de son importance cruciale pour la sécurité alimentaire des continents et de la réalisation des Objectifs du millénaire et les efforts antérieurs pour développer le secteur, l’agriculture africaine reste généralement à la traîne et son potentiel est loin d’être correctement exploité, reconnaissent les participants à ce forum.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. ni lire ni écrire dit :

    Ce problème des pertes est particulièrement dramatique au Gabon à cause du déplorable état des routes menant au principaux centres de consommation. Aucun camion frigorifique ne resisterait longtemps à celle qui dessert Libreville. Quant à Port-Gentil, il n’y a tout simplement pas de routes !
    Comment voulez vous développer l’agriculture si vous ne pouvez pas ramener les productions vers les consommateurs? Sur la mer?
    Tout ce qui reste, c’est les bananiers du jardin pour l’auto consommation et les grandes cultures de rente de SIAT qui ne se consomment pas fraiches…

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