Si les récentes mesures visant à lutter contre la violence à l’école sont rigoureusement appliquées comme l’ont fermement réitéré le CTRI et le gouvernement de la transition, de nombreux tenanciers de bars vont bientôt trinquer et émarger au registre des Gabonais au quotidien précaire et vulnérable.

Avec la mesure annoncée, plusieurs opérateurs économiques vont bientôt émarger au registre des Gabonais au quotidien précaire et vulnérable. © D.R.

 

Si l’on veut en effet voir des milliers de familles côtoyer les miasmes de la misère et de la pauvreté, on ne s’y prendrait pas autrement que d’ordonner la fermeture stricto sensu de tous les débits de boissons situés aux alentours des écoles. Or, c’est exactement ce que viennent de faire les plus hautes autorités civiles et militaires du Gabon.

Décourager les débrouillards

Il est de notoriété publique que le chômage endémique a poussé des milliers de Gabonaises et de Gabonais, souvent diplômés, à se lancer dans les petites affaires, particulièrement dans l’ouverture des débits de boissons. Le business est en effet facilement accessible et sujet à des pressions administratives et fiscales plutôt tenables.

C’est avec les modestes revenus tirés de cet investissement, souvent réalisé à domicile pour minimiser les charges, que ces opérateurs arrivent à joindre «les deux bouts», scolarisent leur progéniture et entretiennent leurs familles respectives.

Est il besoin de tergiverser pour prédire l’avenir de ce beau monde s’ils doivent désormais fermer boutique jusqu’à la fin des heures de cours pour celles -des centaines de milliers à travers le pays- qui sont situées dans le périmètre des écoles ? C’est-à-dire que ces derniers ne devraient ouvrir leurs maquis et gargotes qu’en début de soirée, puisque la plupart des écoles fonctionnement désormais en double flux, matin et après-midi jusqu’à 17h30 min.

Et si les universités et grandes écoles font aussi partie de la cohorte -ce qui serait logique-, ces bars n’ouvriraient alors que quatre, voire trois petites heures par jour ; puisqu’ici, certains cours du soir tirent jusqu’à 21 heures ou 22 heures, donc à une encablure du couvre-feu qui a été inexplicablement et déraisonnablement ramené à minuit.

Quelles solutions pour un fléau qui est une vraie gangrène ?

De toute évidence, la question doit être mûrement réfléchie et discutée dans un cadre réunissant l’ensemble des partenaires du système éducatif, les pouvoirs publics et les opérateurs du secteur.

Si le remède ne sortira pas des présentes lignes -c’est évident-, il reste que certaines pistes, déjà émises ici et là, méritent d’être creusées.

Il s’agit entre autres préconisations, d’instituer le port obligatoire de l’uniforme pour toutes les écoles et tous cycles confondus, d’interdire l’accès dans ces lieux à tout élève en uniforme, de multiplier les patrouilles de routine (police et municipalités) dans le périmètre des écoles, et bien sûr, comme cela a déjà été notifié, infliger de fortes amendes et contraventions aux opérateurs économiques insoumis et récalcitrants.

Le contraire serait étrangler les petits tenanciers de bars et bistrots qui n’ont d’autres alternatives crédibles que de se « débrouiller ».

 
GR
 

2 Commentaires

  1. ada dit :

    Donc si je comprends bien pour vous les Gabonaises et de Gabonais, souvent diplômés pour se débrouiller ils doivent tuer leurs petits frères en les initiant dans l’alcool et la drogue ( parce que ces bars aussi étaient des lieux de vente de drogue) . Pourquoi ne pas chercher une autre activité tu es diplômé je pense en mon humble avis qu’il y a mieux que le bar. Je n’ai jamais compris pourquoi en demandant à une jeune gabonaise quel commerce peux-tu faire elle choisit tout de suite la vente d’alcool donc l’ouverture d’un bar, à croire qu’on ne peut pas trouver une autre activité à faire au Gabon. Nous avons une terre fertile aujourd’hui ce sont les Burkinabé qui en profitent c’est un exemple parmi tant d’autres. au Gabon voir un jeune vider un casier de bière est devenu quelque chose de normalement voir même une admiration ce qui était un honte encore dans les années 90 est devenue normale et on s’étonne de l’insécurité dans notre pays

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