Si le général Brice Clotaire Oligui Nguema, peu après la publication du chronogramme de la transition, précisait déjà que «seul le peuple gabonais décidera» lors du futur Dialogue national, dans une interview accordée au journal L’Union, le porte-parole du CTRI a insisté sur le fait que les Gabonais sont les «seuls maîtres du jeu». Alors que beaucoup d’entre eux souhaitent que cette transition dure plus de 2 ans, les participants à cette messe valideront-ils cette idée ?

Le lieutenant-colonel Ulrich Mamfoumbi Mamfoumbi (au milieu) lisant un communiqué du CTRI. © Gabonreview (Capture d’écran)

 

Au Gabon depuis la prise du pouvoir par l’armée le 30 août, les populations sont bercées par l’espoir de lendemains meilleurs. Si pour beaucoup les changements ne sont pas encore perceptibles dans leur quotidien, ils se consolent en assurant que «le plus important c’était d’abord de changer la tête du pays». Soit, dégager Ali Bongo de la présidence de la République. Alors que le 13 novembre le lieutenant-colonel Ulrich Mamfoumbi Mamfoumbi, porte-parole du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), dévoilait le chronogramme indicatif de la transition qui devrait prendre fin en août 2025 avec l’élection présidentielle, de nombreux Gabonais ont pour ainsi dire jugé ce délai trop court.

Convaincus que la période de transition servira à renforcer la gouvernance aussi bien politique qu’économique du pays, ils souhaitent que la présidentielle attendue pour un retour à l’ordre constitutionnel, n’ait pas lieu en 2025. «Les élections prévues en août 2025 seront respectées, conformément à la feuille de route de la transition», a pourtant indiqué Ulrich Mamfoumbi Mamfoumbi au cours d’une interview accordée au journal L’Union. Assurant que le CTRI considère ce délai réaliste et propice à la stabilité politique future, il a souligné que l’adoption définitive du chronogramme de la transition fixant ce délai reviendra au peuple gabonais lors du Dialogue national inclusif.

Vers une modification du chronogramme ?

Si le président de la transition affirmait déjà que «seul le peuple gabonais, réuni dans le cadre du Dialogue national inclusif, décidera du chronogramme définitif», le porte-parole du CTRI a insisté en affirmant pour sa part, «les Gabonais sont les seuls maîtres du jeu». Disant mettre en avant l’importance de la participation populaire dans la définition des orientations et des décisions clés pour l’avenir du pays, il a tout de même fait remarquer qu’«une transition n’est pas destinée à être trop longue». «Nous sommes actuellement dans une période de transition et ce terme revêt toute son importance», a-t-il souligné.

Ce, s’appesantissant par ailleurs sur le fait que «si les Gabonais ne sont pas favorables à ce délai de 2 ans, ils auront l’occasion de faire valoir leurs revendications lors du Dialogue national inclusif». Ledit Dialogue, selon le chronogramme indicatif, se tiendra en avril 2024 sous la présidence de l’Archevêque de Libreville. Il pourrait hypothétiquement déboucher sur le changement de ce chronogramme qui fixe à décembre 2024 le référendum pour l’adoption de la nouvelle Constitution, avril 2025 la révision de la liste électorale, août 2025 l’élection présidentielle et fin de la transition.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Vu qu’il commencer a vouloir transformer le B2 en gestapo pour traquer les syndicalistes, ils est mieux de raccourcir la transition. En plus il n’a pas peur de faire ces menaces publiquement.

  2. Serge Makaya dit :

    Elle peut durer 2 ans. Pour moi, là n’est pas le problème. Pourvu seulement qu’aucun de ces militaires du CTRI ne se présente à une élection présidentielle s’il devait en avoir. Moi, personnellement, je suis pour une nouvelle forme de gouvernance en équipe. Confier les pleins pouvoirs à un seul homme est une bombe 💣 à retardement, un danger pour toute une nation. Vous allez me dire qu’il y a l’assemblée nationale ou le sénat, que vont faire ces deux si celui qui est au pouvoir ce comporte comme tous les anciens dictateurs que nous avons connus jusqu’ici ? A Ntare Nzame. Je vous le répète : cessons cette gouvernance d’un seul homme ou femme à la tête du pays. Cette forme de gouvernance a montré ses limites. Ça ne nous coûte rien que d’essayer une gouvernance en équipe. C’est d’ailleurs l’opportunité que nous avons avec cette délivrance des Bongo Valentin et francafrique qui ont pourri la vie des Gabonais pendant 60 ans de pseudo indépendance en plus.

    • Yann Levy Boussougou-Bouassa dit :

      2, 3,4, 5 magistrats ou plus peuvent être aussi dictateurs qu’un seul. A mon sens l’on devrait surtout songer à tempérer les pouvoirs du président de la République. Sous Omar Bongo, le président disposait déjà des pouvoirs exorbitants. La situation a empiré avec Ali Bongo.

      Par ailleurs, on devrait réformer la cour constitutionnelle, véritable clé de voûte des institutions selon moi. On l’a bien vu. Bongo père et fils se sont maintenus aussi longtemps au pouvoir parce que cette institution se plaçait systématiquement dans leurs rangs. Il faudrait donc imaginer un mode de désignation des juges constitutionnels qui ferait qu’ils ne soient plus les obligés du président de la République. Pourquoi pas une élection des juges qui exerceraient des mandats limités et non renouvelables ? Ces juges seraient alors plus focalisés à rendre une vraie justice constitutionnelle qu’à travailler à la sauvegarde de leurs « beati possidentes ».

  3. Jean Jacques dit :

    Ce type la n’est ni médecin ni ingénieur avec quel salaire que tu as pu acheté une villa de 200 millions??Makaya, il faut mettre en tête que tes putschistes seront poursuivi et condamnés à des peines maximum.

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