Le front social entre en ébullition dans le secteur pétrolier gabonais et activités connexes où plusieurs grèves sont annoncées. Au cœur de ce spectre qui ne manquera certainement pas de mettre à rude épreuve l’économie nationale, les conflits collectifs au sein des entreprises et dans la branche transport des produits pétroliers.

Des membres du bureau national de l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep), le 25 novembre 2023, à Libreville. © Gabonreview

 

Pour la paix et la quiétude du secteur, poumon de l’économie nationale, le bureau national de l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) a, le 25 novembre 2023 à Libreville, porté à l’attention du gouvernement de la transition, les maux majeurs qui gangrènent le secteur pétrolier et activités connexes et les conflits collectifs au sein des entreprises menaçant la stabilité du secteur. Le puissant syndicat souhaite à cet effet des initiatives fortes pour la restauration de la dignité des Gabonais et des politiques sociales inclusives ne laissant aucun travailleur de côté.

Les reprochées à ces entreprises du secteur pétrolier et activités connexes varient. Chez Perenco Gabon, il est question d’actes d’ingérence dans le fonctionnement de l’institution des délégués du personnel ; de confiscation par l’employeur du dispositif des délégués du personnel ; d’interdiction des assemblées générales des travailleurs, de contestation des délégués du personnel par les travailleurs aux motifs de la découverte d’une nouvelle convention d’entreprise en vigueur sans consultation ni information des employés ; d’intimidations et représailles par certains employeurs ; d’harcèlement moral et menaces envers plusieurs travailleurs.

Mais également chez Sogara, les recrutements copains-coquins pour lesquels des postes sont d’avance réservés aux parents amis et alliés ; des violations de la réglementation par Maurel & Prom dans le cadre du rachat en cours des actifs d’Assala Gabon S.A ; le licenciement illégal de deux travailleurs du fait de leur participation à la grève en 2018, chez TotalEnergies EP Gabon ; des pertes d’emploi en violation de l’article 66 du Code du Travail chez Petro Gabon ; de fin du contrat d’exploitation et de partage de production Dinonga Iroundou en janvier 2024 chez Addax Petroleum Oil & Gas ; et précarisation de l’emploi entretenue, en violation de la Loi 20/2007 du 15 janvier 2008, par les majors Perenco, Assala, Maurel & Prom, Vaalco, TotalEnergies, BW Energy, Addax Petroleum…

Les attentes de l’Onep

Face à ces maux qui gangrènent le secteur pétrolier et minent la saine aussi bien compétitivité des entreprises que l’accroissement continu de la productivité au travail, l’Onep sollicite : le déclenchement d’une enquête sociale menée par le CTRI assisté des ministères du Pétrole, du Travail et de l’Onep, en vue de prendre la mesure réelle du mal-être et faire cesser la maltraitance dont sont victimes de nombreux travailleurs par leur employeur et de mettre un terme à toutes les exactions sur les travailleurs ; le recadrage du directeur général de la Sogara pour un transfert immédiat du processus de recrutement au Pôle national de promotion de l’emploi ; la prononciation de la nullité du licenciement à TotalEnergies EP Gabon par le ministre du Travail conformément aux articles 10 et 230 du Code du Travail ancien ; le rétablissement des deux travailleurs dans leurs emplois respectifs par injonction du ministre du Travail conformément à l’article 271 du Code du Travail, chez Petro Gabon.

De même l’Onep sollicite l’accompagnement du gouvernement pour un dénouement heureux dans un cadre apaisé chez Assala Gabon et chez Addax-Petroleum Oil & Gas, au regard des enjeux de la production de 60.000 barils de Pétrole par jour chez les deux opérateurs.

«Le bureau national de l’Onep annonce ici et maintenant que dans les prochains jours, le secteur pétrolier sera en ébullition pour mettre fin à ces pratiques illégales. Nous voulons profiter de l’occasion pour interpeller le CTRI qui nous a donné l’espoir de la restauration de la dignité du Gabonais. Et les travailleurs du secteur pétrolier attendent la restauration de leur dignité», a indiqué la secrétaire nationale chargée de la règlementation, des relations extérieures et de la communication, Guylaine Mboui Zolo Ba-Ndong.

La fin de l’année s’annonce agitée pour le Comité pour la transition et la restauration des institutions qui a promis le rétablissement de la dignité des Gabonais dans tous les pans de la société.

 
GR
 

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