Dans une interview accordée ce mardi 19 septembre à Radio France internationale (RFI), Alexandre Barro Chambrier, membre de la plateforme Alternance 2023 ayant soutenu Albert Ondo Ossa à la présidentielle du 26 août face à Ali Bongo, a souhaité voir la transition se dérouler pendant deux ans avant l’organisation d’une élection crédible qui verrait l’arrivée d’un civil au pouvoir.  

Alexandre Barro Chambrier, président du RPM. © Gabonreview

 

Silencieux depuis la prise de pouvoir le 30 août par les militaires, Alexandre Barro Chambrier est sorti de sa réserve, pour se prononcer sur la vie politique du Gabon à la faveur d’une interview accordée le 19 septembre à Radio France internationale.

De la durée de la transition à la confiance placée aux militaires pour passer le pouvoir aux civils jusqu’à la nomination de certains caciques du Parti démocratique gabonais au gouvernement, le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité n’a rien éludé.

S’agissant de la durée de la transition le leader de la plateforme alternance 2023 ayant soutenu Ondo Ossa a souhaité voir celle-ci se dérouler en deux ans. «Nous sommes dans une période délicate et sous un régime d’exception (…) Les militaires sont venus pour faire un travail ponctuel c’est d’accompagner le pays et le remettre sur les rails et retrouver un ordre constitutionnel dans un temps raisonnable. C’est ça que nous demandons. Il ne faudrait pas que l’on s’installe dans la durée de manière confortable et il ne faudrait qu’on prenne gout du des délices du pouvoir. (…) deux ans de transition ça nous paraît une période raisonnable. C’est largement suffisant pour faire ce qu’il y a à faire», a-t-il déclaré. 

Totale confiance aux militaires

Si certains émettent toujours des doutes quant à la bonne foi des militaires de céder le pouvoir aux civils après la période de transition dont la durée n’est toujours définie à ce jour, Alexandre Barro Chambrier dit placer sa totale confiance au général Oligui Nguema à redresser le pays puis passer le flambeau à un président élu par le peuple.

«Mon état d’esprit est confiant parce que l’intervention des militaires a été salutaire. Nous aurions eu un bain de sang et des réactions d’hostilité vis-à-vis de ce pouvoir qui n’avait plus aucune légitimité. (…) Il est évident que notre souhait aurait été que les résultats de l’élection soient donnés, mais l’idéal n’étant pas toujours possible, et effectivement il faut bien admettre qu’on ne pourra plus revenir en arrière. (…) Après avoir eu un entretien avec le président et le Conseil militaire qui nous on fait part de leur engament à un système démocratique et transparent à partir de là nous avons jugé qu’il fallait donner toutes ces chances à cette transition», a lancé Barro Chambrier avant de poursuivre :  

«Nous souhaitons pour notre pays la démocratie et la transparence nous ne souhaitons pas que l’on passe d’une dictature civile à une forme de dictature militaire c’est un homme animé de bonne foi c’est une personne ouverte qui reçoit et qui écoute et qui, nous l’espérons, va appliquer donc nous n’avons pas de raison d’être dubitatifs nous jugerons le maçon au pied du mur».

Doutes après la nomination des caciques du PDG au gouvernement

Bien que croyant à la bonne volonté du général Oligui Nguema et ses compagnons de redresser le pays avant l’organisation d’une élection transparente, Barro Chambrier nourrit tout de même des doutes après la nomination au gouvernement de certains barons du Parti démocratique gabonais (PDG). 

«Il y a des caciques et des personnes qui ont de l’expérience, mais nous n’allons pas accepter le recyclage nous n’allons pas accepter que les personnes reviennent avec des idées d’antan pour rétablir certaines habitudes de prédation quelconque nous attendons une rupture dans la gestion de l’état», mis a en garde Barro Chambrier. Des mises en garde dont il espère qu’elles seront entendues par le général Brice Clotaire Oligui Nguema et ses compagnons.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Lavue dit :

    Tout le problème du pays ce sont les PDGISTES.

    Tout le monde a du mal à comprendre qu’ils aient été rappelés en si grand nombre au gouvernement et dans les institutions de la transition. C’et pour faire quoi? On ne redresse pas facilement un arbre tordu. Les PDGISTES ont une autre vision de la gestion de la chose publique et de la politique. Beaucoup ne sont que des profito-situationnistes, opportunistes et égoïstes. Ils ont bien vu que Sylvia Bongo conduisait le pays à la dérive et personne n’a osé lever son petit doigt. Plus grave, ils ont encouragé la forfaiture qui se préparait au vu et au su de tout le monde. Comment comprendre qu’ils soient rappelés en si grand nombre et à la tête des instances comme l’Assemblée Nationale où François NDONGOU qui a été fait président. Ce Monsieur est un PDGiste pur et dur qui a déjà brillamment œuvrer contre les intérêts du peuple. Que peut-il apporter comme contribution positive un type pareil? Il y en a d’autres. Au PDG la très grande majorité est pourrie. Pour créer de nouvelles bases, il faut vraiment s’en méfier. Ne surtout pas croire qu’on créera quelque chose de nouveau si les influences PDGistes sont grandes. Ce sera peine perdue.

  2. Axel SAMBA dit :

    Chambrier c’est le symbole même de la transhumance des hommes politiques gabonais dont je parle dans mon travail sur les 3 familles dynastiques présidentielles africaines, pour les intéressés, voici le lien: EYADEMA_GNASSINGBE_BONGO_ONDIMBA_et_OBIANG_NGUEMA_Trois_Familles_Présidentielles_Dynastiques_Africaines_Uniques_au_Monde

    Et j’informe ou je prédis les Gabonaises et Gabonais que Chambrier sera probablement (à 80%) le futur président du Gabon après la transition, il va jouer l’éclaireur (et il va se jouer “le démocrate pur jus” en faisant deux mandats président pas parce qu’il le voudra mais à des clauses qu’il a signées avec ses parrains qui le placeront au pouvoir et à cause du fait aussi qu’avec les Bongo ayant fait 56 ans au pouvoir, lui Chambrier ne peut pas chercher à s’éterniser au pouvoir en étant le 1er président post ère Bongo, s’il le fait il sera simplement balayé par les militaires et par ses parrains), donc il sera l’éclaireur pour baliser le chemin de Omar Dénis Bongo, futur président du Gabon, qui fera campagne en usant de l’aura positive, cette image positive que jouit sa mère Edith Lucie Bongo (née Sassou Nguesso) auprès des gabonais, pour mieux effacer l’image négative du patronyme “Bongo” qu’il porte, dont les gabonais ne veulent plus (c’est la méthode d’effacement d’un patronyme encombrant pour gagner les élections présidentielles, c’est ce qu’avait fait l’actuel président de l’Uruguay pour gagner les élections, voir son histoire sur Google mais lui contrairement à Omar Dénis, n’avait pas utilisé l’aura de sa mère ou d’un membre de sa famille mais simplement il avait pris les distances avec ce patronyme.
    Je sais pourquoi je dis ça sur Chambrier et Omar Dénis (pour ceux qui veulent savoir la cause et les details de pourquoi je dis ça, aller chercher mon commentaire (avec ce même nom de profile ici) sur la vidéo portant sur le coup d’État au Gabon de l’activiste Suisse camerounaise Nathalie Yamb).
    Que ceux qui doutent gardent cet article en favoris pour sauvegarder mon commentaire, ou simplement pour ceux qui ne doutent mais veulent juste se souvenir de mes propos ici, alors ils peuvent garder cet article comme favori dans leurs téléphones ou ordinateurs pour la mémoire, se souvenir de mon commentaire, peuvent garder ça, et rendez-vous probablement en 2025 ou 2026 lors des élections présidentielles au Gabon, car je ne vais pas parler qu’ils se souviennent de mes propos car la mémoire étant sélective, ils ne se souviendront pas simplement.

    Dans MondAfrique, dans l’article du portrait d’Oligui à la veille des élections présidentielles au Gabon et après la parution de mon travail cité dessus, mes propos sur cet article de Oligui, étaient prémonitoires sur le coup d’État au Gabon faites par Oligui mais je parlais au conditionnel. À bon entendeur salut!

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