S’ils sont unanimes les Gabonais qui estiment qu’«il a redonné la vie au Gabon après tant d’années de souffrances», le général Brice Clotaire Oligui Nguéma, président de la Transition, a désormais de nombreux défis à relever. 

Le président de la transition passant en revue les troupes et vivement salué par les populations. © D.R.

 

Depuis le coup de force du 30 août dernier, les Gabonaises et Gabonais chantent la gloire du général Olingui Nguema et de l’armée tout entière. La prestation de serment, le 4 septembre, par ce dernier comme président de la transition est d’ailleurs venue sceller ce nouveau pacte avec le peuple. Mais passée cette période euphorique, les populations attendent une amélioration de leurs conditions de vie. Des défis, le général devra les relever, le temps de la transition. L’éducation, le chômage, la santé, la formation professionnelle, les infrastructures sont autant de problématiques sur lesquelles le nouvel homme fort de Libreville et ses lieutenants devront se pencher.

«Un vent d’espoir et d’espérance pour le Gabon», 

Lors de sa prestation de serment, le président de la transition a instruit le futur gouvernement, à réfléchir sans délai sur les mécanismes pour faciliter le retour au pays de tous les exilés politiques, de rétablir la bourse pour les élèves du secondaire, d’amnistier les prisonniers d’opinions, de financer l’économie nationale avec les partenaires locaux et les institutions financières locales, de créer une synergie, avec l’accompagnement des banques locales, pour le paiement des pensions des retraités, de réviser les conditions d’attribution de la nationalité gabonaise, ainsi que les lois du foncier en République gabonaise.

Toutes ces mesures sont saluées par l’ensemble de ses concitoyens qui, désormais, voient en le président de la transition, un vent d’espoir et d’espérance pour le Gabon. Mais, l’éducation et la formation professionnelle restent des secteurs prioritaires à rapidement relever. «Un peuple bien formé et en santé peut garantir la prospérité de son pays», faisait savoir Paulette Missambo, la présidente de l’Union nationale, ajoutant que «si nous avons des ressources humaines bien formées et en santé, bien sûr la production sera meilleure».

Les Gabonais attendent donc que les responsables de la transition fassent la promotion d’une école de qualité. Mais cela passe par la construction de nouvelles écoles, des universités et des centres de formation professionnelle à travers tout le pays. À l’heure actuelle, nombreux sont ceux qui estiment qu’il faut «une réforme, un projet éducatif qui permet à nos enfants de rêver d’aller dans les meilleures écoles, de rêver de tous les métiers qu’ils souhaitent». Il faudra donc promouvoir «de bonnes conditions d’étude, de bonnes conditions de travail pour les enseignants et de bonnes conditions dans tous les degrés d’enseignement depuis le pré primaire, primaire, secondaire et supérieur».

Des hôpitaux «dignes de ce nom», «des voies praticables en toutes saisons»

L’autre secteur prioritaire est celui de la santé. Sur ce plan, malgré quelques infrastructures existantes, dans les hôpitaux, les compatriotes souffrent pour accéder aux soins de qualité et aux médecins qui, eux, manquent de plateaux techniques. Il faut des hôpitaux «dignes de ce nom», avec des équipements modernes et accessibles à des coûts réduits.

L’absence de routes carrossables en toutes saisons pour rallier l’intérieur du pays et dans les capitales provinciales est l’une des situations préoccupantes à résoudre. À la rupture du chemin de fer en décembre 2022, les Gabonais se sont rendu à l’évidence de la carence des infrastructures routières à travers le pays. En dépit de quelques efforts, mais insuffisants, le gouvernement de la transition devra s’atteler à redonner une image reluisante aux artères des principales villes du pays, mais surtout à réaliser des voies praticables en toutes saisons, et reliant les provinces entre elles. Toute chose devant accélérer le développement économique des régions enclavées et économiquement sinistrées.

«Absence d’eau et difficultés au niveau de l’énergie dans toutes les provinces» 

L’absence d’eau dans les zones rurales et urbaines, les difficultés au niveau de l’énergie sont notables dans toutes les provinces du pays. Si le Projet d’accès aux services de base en milieu rural (Pasbmir) et le Programme intégré pour l’alimentation en eau potable et l’assainissement de Libreville (Piaepal) sont actuellement déployés pour apporter des solutions à ces problèmes, les résultats restent attendus. Là aussi, le gouvernement de transition doit jeter un regard sur ces secteurs vitaux pour les Gabonais, mais également pour le développement économique.   

Dans ce contexte, le gouvernement de transition devra ainsi faire face au taux de chômage des jeunes dépassant les 38%, selon la Banque mondiale. Or, en tant que quatrième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne, le Gabon devrait pouvoir résoudre inéluctablement ses problèmes d’employabilité. La Transition aura donc la lourde charge de casser ce taux de chômage élevé et surtout d’incitater la création des emplois dans les secteurs miniers, agricoles, pétroliers, de l’industrie du bois, mais aussi dans les domaines des services. Ce qui devrait passer par l’encouragement de l’initiative privée, de l’entrepreneuriat.

«Satisfaire les situations restées bloquées», lutter contre «la corruption, le clientélisme »

À fin mars 2023, le ministère de la Fonction publique, indiquait le traitement de 14 880 situations administratives dont : 10 132 recrutements (présalaires et sortants-écoles) et 4 748 reclassements après stages. Un résultat largement au-dessus de quota arrêté, soit 153 % de réalisation, faisait savoir ce département ministériel. Ainsi, sur les papiers, l’État aurait enregistré des suppléments de 3652 recrutements présalaires et sortants-écoles ; 1541 reclassements, soit un total de 5193 situations administratives régularisées de plus. Malgré ces chiffres, la nouvelle administration pilotée par les responsables de la transition devra davantage œuvrer à satisfaire ces situations restées bloquées depuis des années. Les rappels des soldes, les reclassements, les recrutements, les concours, l’arrimage des pensions de retraite au système salarial devront être passés au scanner.

Si ces défis ne sont pas exhaustifs, il reste que la lutte contre les maux gangrenant la société gabonaise dans l’ensemble et principalement la haute administration doivent figurer parmi les priorités du nouveau régime de Libreville. La corruption, le clientélisme, les détournements des deniers publics notamment devront être combattus avec la dernière énergie. 

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Serge Makaya dit :

    Laissez le travailler. Je suis certain qu’il va tenir parole. Mon fils Brice Clotaire Oligui Nguema, ne t’eternise pas au pouvoir. Fais au plus deux ans et retire toi. Mets les nouvelles institutions en place. Si en deux ans tu fais du bon boulot, le peuple te sera extrêmement reconnaissant. A Ntare Nzame. Félicitations mon fils.

  2. Kobbe dit :

    PLUS BESOIN DES MESSIES/GENERAUX, ON A PLUTÔT BESOIN DES BÂTISSEURS
    Le peuple est dans l’euphorie, ça se comprend après une dynastie politique de presque 1 demi-siècle. Malheureusement cette euphorie populaire sera de courte durée. Les Gabonais ont etaient trompés par un changement politique de façade. Attendu depuis des siècle, le miracle ou le progrès socio-économique ne sera pas au rendez-vous: Nguema est un autre puppet qui comme on l’a remarqué commence déjà à se laisser tenté par le délice du pouvoir, avec une transition indéterminée car sans durée precise. Il s’est même pris en Messie venu ‘’ libérer ’’ le Gabon au moment fatidique. Le même théâtre orchestré par l’ Elysée, on change des têtes et on continue avec le même système prédateur de la francafrique: on assure la pérennité au pouvoir en place, en contre parti ce dernier laisse main-libre à la France qui en son tour fait table rase sur les ressources du pays (!) au detriment de la population. Time will tell (…)

    Comme en témoignent les images retransmises, les charlatans petits ‘’hommes d’affaires’’ français sont restés fidèles à eux-mêmes, se nouant de relations personnelles avec les nouveaux dirigeants par de canal informel en se faufilant au devant de la scene pour se chercher une part du marché local en pleine cérémonie d’ inauguration. Et les novices politiciens Gabonais sont restés autant authentiques à leurs courbettes, acclamant au petit rien comme des bouffons. Le tout devant les yeux du peuple. Voilà la culture de travail francophone, du folklore.

    Mais comprenez les signes du temps. On n’a plus besoin des messies, ni des soldats haut-gradés sans faits d’arme extraordinaires: on a plutôt besoin des bâtisseurs. Assez des paroles sans actions: un mandat un agenda. Soyez-en sûrs, jugés longtemps d’endormie, la nouvelle génération des peuples Africains et Gabonais en particulier ne vont plus jamais accepter de vivre en affamés mendiants assis sur une mine d’or: l’ Occident et la France ne vont plus vivre à jamais au depens des malheurs de l’Afrique et du Grand Sud.

  3. Akoma Mba dit :

    Il faudra commencer par un gouvernement de 15 ministres au plus.Des pays de plus de 40 millions d’habitants ont au plus 22 ministres. La géopolitique ministériel doit disparaître et nommer des personnes compétentes. On n’a pas besoin d’un ministre de chaque ville du Gabon.

    • Serge Makaya dit :

      J’irai même à proposer 9 ministres (5 femmes* et 4 hommes): 1 extrêmement COMPÉTENT dans un domaine précis. Et 1 de chaque province du pays. Une équipe diversifiée autour du ministre. Pour ce qui est des gouverneurs des provinces proposer des personnes (hommes ou femmes) qui ne sont pas forcément de la province. C’est ça aussi vivre en frères et sœurs dans ce beau pays. A Ntare Nzame.

      *Faisons confiance à nos femmes.

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