Gabon : Bien qu’actif, Ali Bongo n’inspire que de la compassion à l’opposition

Entre audiences au palais Rénovation, périple à l’international, participation à certaines rencontres en présentiel comme en visioconférence, le président gabonais se montre actif sur certains fronts où il est attendu mais pour l’opposition gabonaise, ce n’est que de la figuration. A travers une récente déclaration commune, ses membres ont estimé que le président Ali Bongo ne rassure plus.

Richard Moulomba, le porte-parole des partis politiques de l’opposition signataires de la déclaration. © Gabonreview

Trois ans après son accident vasculaire cérébral (AVC), le président gabonais paraît désormais plus requinqué. Bien qu’ayant encore les stigmates de cette attaque, il se montre actif sur certains fronts où il est attendu. Au-delà de ses audiences au palais présidentiel, on l’a d’ailleurs quelques fois vu présider des rencontres d’envergure nécessitant sa présence en plus de son récent périple à l’international.

Si d’aucuns évoque une renaissance, pour la coalition de l’opposition il ne s’agit que d’une simple figuration. «Ali Bongo inspire compassion et pitié. Ali Bongo ne rassure plus le peuple gabonais», a récemment estimé cette frange de l’opposition par la voix de Richard Moulomba Mombo, le président de l’Alliance pour la renaissance nationale (Arena).

Lui et ses pairs ont encore en mémoire le récent « faux pas » du chef de l’Etat sur le perron de l’Elysée. A Paris pour des festivités de l’Unesco, Ali Bongo avait pour ainsi dire, trébuché avant de s’appuyer sur son homologue Emmanuel Macron, en l’absence de sa canne soigneusement gardé par son protocole. Cette coalition qui estime que l’appui sur le président français a permis «d’éviter le drame et la chute brutale du président Ali Bongo Ondimba devant toutes les caméras du monde entier», assure surtout que la «scène traduit à elle seule, le danger de l’absence d’une autonomie de fonctionnement d’un chef de l’Etat qui a désormais besoin d’une assistance permanente dans l’accomplissement de ses charges».

La coalition parle d’un assujettissement qui mettrait le pays en danger, tant les affaires publiques y seraient conduites «en favorisant un affairisme effrayant». Elle incite les populations à faire preuve de vigilance pour que la conduite du pays «échoie à d’autres intelligences et compétences ayant toutes les aptitudes requises». «La présence actuelle du président Ali Bongo sur la scène politique nationale et internationale, donne le sentiment au monde entier que le Gabon est un désert d’hommes et de femmes valables». Pour l’opposition, «il n’y a nullement d’hommes indispensables dans la vie des Nations».