Alors que ses avocats ont fait jouer sa nationalité française durant son incarcération ; qu’une bonne partie de l’opinion l’accuse d’avoir dilapidé les finances publiques avec ses «BLA-boys» et profité de l’AVC d’Ali Bongo pour asseoir sa suprématie ; qu’il n’a pas hésité à menacer publiquement les ministres et hauts cadres de l’administration qui s’agaçaient de la gestion du pays alors qu’il était directeur de cabinet du chef de l’État déposé en fin août dernier ; que beaucoup se disaient obligés de lui faire allégeance par crainte de représailles, Brice Laccruche Alihanga vante sa «gabonité» et assure qu’il a voulu sauver le Gabon.

Brice Laccruche Alihanga lors de son entretien avec Jeune Afrique. © Jeune Afrique

 

Dans la peau d’une victime, Brice Laccruche Alihanga s’est confié à cœur ouvert, à Jeune Afrique. Sous le pseudonyme BLA, l’homme est bien connu au Gabon pour diverses raisons et particulièrement, pour avoir été directeur de cabinet du président déchu : Ali Bongo. En prison sous le régime de ce dernier, il assure que son incarcération ne reposait sur aucun élément tangible. «Tout a été mis en œuvre afin de me diaboliser», affirme BLA qui dit avoir été victime d’un règlement du compte. À l’origine de son arrestation le 3 décembre 2019, a-t-il expliqué, Sylvia Bongo qui mettant en œuvre un projet de «confiscation du pouvoir» au profit de son fils Noureddin Bongo, le considérait désormais comme un obstacle.

L’AVC d’Ali Bongo a bouleversé tous les plans

«Après l’AVC du président, en octobre 2018, il devenait clair que je devenais gênant», a déclaré BLA selon qui lui et sa suite (le BLA-boys) déconseillaient toute transmission héréditaire du pouvoir. «Il m’a alors été instruit d’organiser une tournée afin de détourner l’attention et de permettre au chef de l’État d’aller à Londres pour y recevoir des soins. Cette tournée est devenue le motif tout trouvé de mon éviction», a-t-il confié. Ladite tournée, plusieurs Gabonais s’en rappellent d’autant plus que publiquement, l’ex-taulard n’avait pas hésité à menacer publiquement, ministres et hauts cadres de l’administration mécontents du style de gestion du pays. «Celui qui boude, bouge !», avait-il lâché suscitant l’indignation de plus d’un.

Si aujourd’hui, il raconte plusieurs anecdotes à l’encontre de la «Young Team» qui dans la gestion du pays avait remplacé les «BLA-boys», il croit avoir fait son travail comme il le faut avec à la clé, des plans pour le développement du Gabon. «L’accident vasculaire cérébral du président, survenu au bout de ma première année [en tant que directeur de cabinet] a bouleversé tous ces plans», a-t-il fait savoir disant avoir rapidement découvert un système de captation des ressources, de relations entre familles, de réseaux obscurs similaires. «J’ai perçu très rapidement qu’au sommet de la hiérarchie le couple Ali et Sylvia Bongo Ondimba exerçait un contrôle total», a déclaré BLA selon qui le couple Bongo et leurs enfants étaient à l’origine de toutes les décisions politiques, financières ou sécuritaires du pays.

Un «pion dans un système» ?

Il se positionne comme un «pion dans un système qui existe par lui-même depuis des décennies» et dit avoir payé le prix de sa «naïveté d’avoir eu la prétention de changer les choses dans un environnement où, in fine, notre pouvoir est relatif». Après quatre années en prison et des conditions de détention jugées inhumaines, il BLA dit avoir pris du recul. «Je me rends compte que nous, Gabonais qui occupions à l’époque des postes à responsabilité, aurions pu adopter une autre approche, dans certaines situations», a déclaré BLA qui dit avoir subi des pressions et menaces après l’AVC d’Ali Bongo, pour préserver le statu quo. «J’ai constaté qu’au Gabon l’intérêt prime la raison, surtout dans les cercles influents de l’État».

«Je le regrette, et j’ai payé très cher ces erreurs», a dit ajouté soulignant que son espoir est né de sa rencontre en prison, avec l’Éternel. Ce, par une certaine résonance entre sa vie et le parcours de Paul de Tarse, devenu Saint Paul. «De pêcheur et persécuteur des chrétiens il est devenu celui qui a le plus propagé la foi dans le monde après le Messie. C’est le sens que je donne au fait que je suis encore parmi vous aujourd’hui», a déclaré l’homme qui doit suivre un traitement médical lourd pour se remettre des sévices et qui encourage le changement en cours au Gabon. Mea culpa ?

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Rembourakinda dit :

    Kiakiakia… Content que ce monsieur ait repris du poil de la bête. Je ne voulais pas qu’il meurt en prison. Maintenant il a des choses à nous expliquer, il sait qu’il faisait partie de la mafia, donc qu’il assume. C’était quoi le fameux « tu boudes, tu bouges ? » Pourquoi n’a-t-il pas dénoncer la forfaiture ? Sa photo à l’aéroport, le jour du retour du soit-disant Ali… Nous voulons des réponses. Akewa.

  2. Lavue dit :

    ALI BONGO médiocre qu’il est ne pouvait s’entourer que des médiocres comme BLA. Le Gabon sous le Biafrais ALi BONGO et la Française Sylvie VALENTIN n’avait absolument aucune chance de se développer, d’avancer. Ca n’a existé nulle part ailleurs que des personnes sans légitimité aucune, gèrent un pays dont ils n’sont aucun ascendant. Un pays c’est comme une famille, l’enfant du voisin ne pourra jamais vous aimez comme vos propres enfants.

    L’appât du gain, l’individualisme chronique des Gabonais et le manque d’amour propre du pays ont conduit à l’installation des étrangers à la tête du pays, en tête desquels le couple BONGO, Accrombessi, puis BLA, puis Noureddine et sa suite etc. Le régime déchu était une véritable honte pour le Gabon. On n’a jamais vu cela ailleurs; et beaucoup de Gabonais de souche perdus dans la stupide franc-maçonnerie criminelle noire ont accepté et soutenu cette situation à cause des maigres avantages individuels que ça leur procurait. C’est ça qui est le plus lamentable pour les Gabonais.

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