Gabon : Dans une école sur trois les élèves défèquent à l’air libre

Financée par la Banque mondiale et réalisée conjointement avec le ministère de L’Education nationale et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), une enquête sur l’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement dans les écoles publiques au Gabon a révélé que faute d’infrastructures, dans une école sur trois (36,5%), on observe des traces de défécation à l’air libre.

Dans plusieurs écoles publiques au Gabon, on défèque à l’air libre. © Gabonreview

En matière d’hygiène et d’assainissement en milieu scolaire, des efforts considérables doivent encore être fournis. Avec l’appui technique du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), le ministère de l’Education nationale a mené une enquête nationale sur la situation en matière d’eau, hygiène et assainissement dans les établissements scolaires. Financée par la Banque mondiale, cette enquête dont la collecte de données s’est faite durant la seconde moitié du mois de juin 2021, révèle que 27% des établissements publiques n’ont pas de points d’eau améliorés. Ce qui correspond à 3 écoles sur 10.

L’enquête révèle tout aussi qu’une école publique sur cinq (19,9%) ne dispose pas de latrines. Ce qui menace l’éducation des apprenants et surtout les filles à la période pubertaire. Un tour dans certaines écoles publiques de la capitale gabonaise permet de se rendre compte que lorsqu’il y a des latrines, elles ne répondent pas toujours aux besoins des apprenants en tenant compte du genre, mais aussi du nombre de personnes scolarisées. De plus, ces latrines sont dans la plupart des cas, mal entretenues. Souvent, les apprenants urinent et défèquent à côté. L’enquête révèle à ce propos que «dans une école sur trois (soit 36,5%), on observe des traces de défécation à l’air libre faute d’infrastructure».

Des latrines mal entretenues

Si la crise sanitaire liée au Covid-19 a mis en exergue les limites du système éducatif gabonais en matière d’eau et d’assainissement notamment, l’enquête souligne que «concernant le lavage des mains avec du savon, dont l’efficacité a été pourtant démontrée, 15% d’écoles publiques sont encore dépourvues de dispositifs de lavage de mains (DLM)». Aussi, révèle-t-elle, «29% d’écoles publiques sont sans eau ni savon pour se laver les mains». Grâce à cette enquête, le Gabon dispose pour la première fois de données fiables sur l’accès aux services d’eau, aux dispositifs d’hygiène et d’assainissement (EHA) en milieu scolaire. Le ministère de l’Education nationale s’en servira sans doute pour la planification tout comme le suivi de la mise en œuvre et l’évaluation des programmes.