Passé l’euphorie après «la libération du Gabon», le pays retrouve de jour en jour ses réalités. Entre nombreux espoirs, attentes et mise en place des autorités de transition, la population apprécie les évolutions. Mais ces derniers jours, le ton monte. C’est la levée de boucliers dans plusieurs secteurs d’activités. Les revendications s’amoncèlent et tous se tournent vers le président de la Transition. N’y a-t-il pas nécessité d’une trêve sociale ? La question fait débat.

Les employés de la Zone d’investissement spéciale (Zis) de Nkok en pleine revendication, le 11 septembre 2023. © Gabonreview

 

Si les Gabonaises et Gabonais ont accueilli le renversement, par un coup d’État, de l’ancien pouvoir de Libreville avec beaucoup d’enthousiasme, il reste qu’ils ont rapidement placé leurs espoirs sur les nouvelles autorités de transition. Depuis lors, de nombreux dossiers sont exhumés et présentés au groupe dirigé par le président du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), le général Brice Clotaire Oligui Nguéma. Tous demandent et attendent les résolutions de leurs problèmes. 

Les dossiers non résolus, classés, restés en suspens ou abandonnés par l’ancien régime sont désormais déterrés. Les employés «lésés» ici et là donnent dorénavant de la voix pour réclamer réparation. C’est quasiment le temps des revendications tous à azimuts. À la Zone d’investissement spéciale (Zis) de Nkok, au port d’Owendo, dans de nombreuses structures publiques et privées, le CTRI est sollicité. 

Or, comme dans d’autres pays avant le Gabon et quand bien même on sait que les attentes des travailleurs, en l’occurrence, sont nombreuses, en pareilles circonstances, une trêve sociale de quelques mois s’impose inéluctablement. Elle devrait, selon certains observateurs, permettre au Comité de transition «de démarrer ses machines, car depuis sa prise de pouvoir sans effusion de sang, le CTRI fait le mieux possible pour répondre aux exigences des populations».

Au regard de l’actualité, il y a une multiplication des revendications et des foyers de tension «non justifiés» à travers le pays. «Les gens semblent en profiter pour ressortir des histoires déjà réglées ou classées au risque de constituer un frein à la bonne marche de notre Nation», a également dénoncé un autre observateur. Pour ce dernier, «il est tant que la population gabonaise s’approprie des valeurs républicaines». 

Certains souhaitent cette trêve sociale pour permettre au CTRI de se pencher sur les dossiers urgents tels que la relance de la consommation et de l’économie, la révision de la Constitution, du Code électoral, ainsi que d’autres textes devant régir le fonctionnement de la République au terme de la période de transition.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Si La CTRI n’est pas capable de faire en sorte que nous connaissions la vérité sur ce qui s’est passé en aout 2016 et en aout 2023 où la nation et le peuple ont été humiliés et meurtris, alors nous bâtissons la restauration des institutions sur du sable, sur du mensonge.

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