Si beaucoup s’étonnent encore aujourd’hui de la présence d’officiers français au sein de la Garde républicaine (GR), leur intégration dans cette unité d’élite garante de la sécurité de la première institution du Gabon et dirigée depuis 2020 par le général Brice Clotaire Oligui Nguema date en réalité des années 1970. Certains semblent pourtant sur le point de connaître des changements quant aux responsabilités qui leur ont été confiées jusque-là.

Des officiers français de la « GR » lors d’une cérémonie de port de galons, en janvier 2023 à Libreville. © Capture d’écran/Gabon 24

 

La volonté de nationalisation des secteurs sensibles souhaitée par les nouvelles autorités du Gabon va-t-elle également toucher l’armée et particulièrement la Garde républicaine ?  Ce corps d’élite dont l’effectif est estimé entre 2 500 et 3 000 éléments compte en son sein quelques officiers français. Une présence qui en étonne encore plus d’un aujourd’hui à Libreville.

«Voir un Blanc porter l’uniforme de la GR, c’est bizarre», reconnaît un commentateur qui croyait jusque-là que les militaires de nationalité française n’étaient visibles au Gabon qu’au sein des EFG (Éléments français au Gabon), basés au Camp de Gaulle, dans le 1er arrondissement de la capitale du pays. En réalité, la présence d’officiers français à la GR date de plusieurs dizaines d’années. «C’est un héritage historique : le premier commandant de la garde présidentielle dans les années 1970 (aujourd’hui GR) était Louis Pierre Martin, dit « Loulou Martin »», rappelle Africa Intelligence.

Vers un changement ?

Toujours à la tête de la GR en dépit de ses nouvelles fonctions de président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema n’a pas choisi son second pour assurer son intérim. Récemment, le nouvel homme fort du Gabon a en effet nommé le colonel Antoine Balekidra. Or, apprend-on, c’est le Français Claude Chalopin (colonel), entré dans la Garde en 2014, qui aurait logiquement dû assurer son remplacement, d’autant qu’il était son commandant en second avant le putsch du 30 août dernier.

Le choix du général semble annoncer un chamboulement au sein de la Garde républicaine, soupçonnent nos confrères qui révèlent aussi que récemment, nommé en août 2022, le commandant Thierry Vilatte a quitté la direction de l’Instruction pour le commandement du détachement d’Oyem (Woleu-Ntem), aux frontières du Cameroun et de la Guinée équatoriale. Et si le Français Franck Coeudel dirige encore aujourd’hui le service administratif et financier, tout pourrait changer. Jusqu’ici, le général Oligui Nguema n’a pas caché sa volonté d’accorder plus de place aux nationaux, notamment dans les secteurs jugés sensibles.

Depuis la création, le 4 juillet 1970, de la Garde présidentielle (précédemment Garde républicaine de sécurité créée le 24 juillet 1964), des officiers français ont été recrutés. «Ceux-ci sont actifs en particulier dans les fonctions de formateurs, à la direction administrative et financière, ou encore dans la gestion des armements. Mais les récents changements laissent penser qu’ils vont peu à peu s’éloigner des postes de direction», lit-on ce mardi 26 septembre dans Africa Intelligence.

 

 
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5 Commentaires

  1. Kobbe dit :

    NOS DIRIGEANTS SONT-ILS RESTÉS DES ÉTERNELS ENFANTS ?…
    Avec la France et son puppet de CTRI au pouvoir au Gabon, les surprises vous en aurez de toute les couleurs. Comme dit, la tête change mais le système reste en place. Mais en insérant des element d’une armée étrangère au sein de sa sécurité le Gabon a poussé très loin la bouffonnerie de nos ‘’sous-préfets’’ de dirigeants. Ainsi, aucune decision stratégique d’ intérêt national prise par l’ État gabonais ne passe sous les mailles de la sûreté Française. La simple présence des EFG sur le territoire Gabonais été déjà un de sécurité et la souveraineté du pays. Et les coûts financières de cette présence pour le Gabon laisse perplexe.

    Selon toute vraisemblance, l’Africain n’apprend rien de l’histoire et des expériences de la vie. Le Tchad et son president Idriss Deby ont connu a leurs dépens le mefait de la presence militaire de la France au sein du carre secret de l’État. Cela fait 60 ans que la plupart des colonies françaises en Afrique ont obtenu leur indépendance en 1960. Depuis lors, la France est intervenue militairement plus de 70 fois sur le continent (l’Angleterre est intervenue militairement deux fois). On a aussi longtemps alerté sur les dangers économiques et militaires du système de la Françafrique. Mais les politiques Gabonais se plaisent fièrement de cette presence ‘’Blanche’’ (concept racial autant ridicule) au sein du cercle plus critique de l’État. Oh que nos politiciens et nos seniors sont restés comme des éternels petits enfants ! Voilà ce que nous héritons. Nous ne le dirons jamais assez: tout comme l’Afrique-Centrale, le Gabon est le grand bouffon de la Françafrique.

  2. Gabonais patriote dit :

    La présence de français dans notre armée est une question qui doit être vraiment regardée par les autorités de la transition car l’armée au même titre que la politiques, l’économique, le foncier et on peu citer d’autres sont des domaines de souveraineté il est donc inadmissible qu’ils soient en gestion partagée avec des non nationaux.. et le dire c’est pas de la xénophobie.

    Il reste également une autre question à laquelle il faudra tôt ou tard s’attaquer, celle de la présence permanente d’une armée étrangère en territoire gabonais à savoir le sixième bima du camp de Gaulle à l’heure où certains pensent qu’au lieu du dégraissage des effectifs de ces éléments français au Gabon comme annoncé par le président Macron en mars dernier en marge du ONE FOREST SUMMIT à Libreville, on pourrait plutôt assister au renforcement de nouvelles troupes en provenance du Niger où la présence de celle-cit était devenue indésirable.
    Pour étayer mes propos je vous partage un lien de France info ci-dessous.

    https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/niger/defense-ou-peuvent-etre-deployes-les-1-500-soldats-francais-qui-vont-quitter-le-niger_6083217.html

  3. SERGE MAKAYA dit :

    « Garde Républicaine » de nom, ou présidentielle. Bref, c’était la garde des Bongos installés par la France tout simplement. Cette Garde Présidentielle ou Républicaine a été montée juste après le 1er coup d’Etat contre Léon Mba. J’ai aussi failli laisser ma peau à cette époque. Ainsi allait le pays qui était sous domination française avec )à la tête leur gouverneur du Gabon : la famille Bongo. Nous en voulons BEAUCOUP à la France pour ça : nous avoir imposé une famille de MERDES à la tête du Gabon. A Ntare Nzame. Pitié. Nous espérons que c’est enfin terminé cette ingérence française dans la vie politique Gabonaise.

  4. De Kermadec dit :

    Il n’y a pas qu’au GABON que cela existe; preuve en ait: au SENEGAL, en COTE D’IVOIRE par exemple (je peux citer d’autres pays), cela relève de la politique coloniale faite par les différents dirigeants français et accepté par les dirigeants africains et cela continue malgré quelque changements de gouvernance parmi les nouveaux dirigeants africains car cela devient trop flagrant; la FRANCE n’a plus son aura d’avant et maintenant on essaye de changer de politique malgré que l’on risque de trouver quelques brebis égarées volontairement dans certains ministères africains; pour les calmer, on les changera de poste, de fonction mais ils continueront à tirer en douce les ficelle, en sous main.

  5. MONSIEUR A dit :

    Dans toutes choses, il faut savoir faire un tri. D’une manière générale, la présence des Blancs dans nos administrations (publique, militaire et privée) est bénéfique pour certains postes de responsabilité qui implique une impartialité totale (recrutement, avancement, formation à l’étranger, etc…)

    Prenons un exemple simple. Mettons des blancs à la tête de l’ANBG, du Pôle Emploi (des jeunes chômeurs), fonction publique, etc… et voyons le résultat à la fin de la période de transition actuelle.

    Si à un moment donné de leur vie un Blanc n’était pas intervenu, beaucoup de Gabonais ne seraient pas ce qu’ils sont aujourd’hui.

    Je n’ai nullement dis que nous Gabonais sommes incompétents, mais à certaines décisions , la fibre ethnique nous rattrape.

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