Décédé le 20 janvier dernier, des suites d’un malaise cardiaque, le ministre des Affaires étrangères, Michaël Moussa-Adamo (62 ans), a reçu le 24 janvier à Libreville les hommages du corps diplomatique accrédité au Gabon et ceux des personnalités étrangères. À l’occasion de la signature d’un livre de condoléances à l’Hôtel des Affaires étrangères à Batterie IV, ces plénipotentiaires ont exprimé leur affection et leur reconnaissance au disparu, ainsi que leur soutien au gouvernement et à la famille de l’illustre personnalité.

Un diplomate inscrivant sa compassion dans le livre des condoléances en hommage au chef de la diplomatie gabonaise, Michaël Moussa-Adamo, disparu le 20 janvier 2023. © Gabonreview

 

Frappé d’un malaise cardiaque alors qu’il s’apprêtait à prendre part, le 20 janvier dernier, au Conseil des ministres, le chef de la diplomatie gabonaise, Michaël Moussa-Adamo, âgé de 62 ans, transporté dans l’un des hôpitaux militaires du Grand Libreville, s’était éteint dans la foulée. Une mort soudaine ayant plongé le gouvernement et la nation entière dans le désarroi et la tristesse. Pour lui rendre un vibrant hommage, le ministère des Affaires étrangères a organisé, le 24 janvier, la signature du livre de condoléances. Une initiative qui a permis aux diplomates en poste au Gabon et autres personnalités des pays étrangers de saluer la mémoire de ce «digne fils du Gabon» et de témoigner leur attachement et soutien à sa famille professionnelle et biologique.

Sous la houlette des deux ministres délégués assurant de facto l’intérim aux Affaires étrangères, à savoir Yolande Nyonda et Hermann Immongault, les diplomates et autres personnalités ont exprimé les pensées pieuses à l’endroit de l’ancien ministre. La ministre centrafricaine des Affaires étrangères, Sylvie Baïpo-Temon, a personnellement effectué le déplacement de la capitale gabonaise pour «rendre hommage à Moussa qui était un frère». Un homme qu’elle qualifie de «professionnel, très pointu et très sympathique» dont la mort a été «brutale, choquante».

Le représentant résident du Fonds monétaire internationale (FMI) au Gabon, Gomez Agou,  fait savoir que l’ex-membre du gouvernement était pour eux «un diplomate chevronné, conciliant. Un homme avec qui l’on pouvait bâtir des relations très durables avec le Gabon». «Nous regrettons son départ et nous en sommes profondément attristés», a-t-il laissé entendre.

Quant au représentant de Pékin à Libreville, Li Jinjin, il relève que le départ du ministre des Affaires étrangères est «une perte pour le Gabon, mais également une perte pour la Chine». «J’ai présenté toutes mes condoléances. Les mots ne suffisent pas. J’espère que son âme va reposer en paix et sa famille va récupérer très vite de cette extrême douleur», a-t-il dit, alors que l’ambassadeur du Cameroun, Édith Félicie Noëlle Ngaeto Zam Ondoua, fait noter qu’elle a appris ce décès alors qu’elle se trouvait à Kinshasa

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«Une perte immense», «une grande peine, un grand choc»

«Ça m’a fait un très grand choc», a-t-elle déclaré, soulignant que «le ministre Moussa-Adamo était un ami du Cameroun». «Il était très apprécié par les autorités camerounaises. Il s’est d’ailleurs rendu par deux fois au Cameroun. C’était un diplomate chevronné. Il avait toutes les qualités d’un bon, d’un grand diplomate. Il était très courtois, très affable, dynamique et efficace. Plusieurs fois, j’ai eu à traiter un certain nombre de dossiers avec lui et à chaque fois, j’ai été satisfaite. Je garde de lui les souvenirs d’un très grand diplomate. Avec sa mort, le Gabon perd un très grand homme d’État», a témoigné la diplomate camerounaise. 

Le Russe Ilias Iskandaravo souligne pour sa part que «son Excellence Michaël Moussa-Adamo a été un fervent défenseur des relations d’amitié multifacettes entre la Fédération de Russie et la République gabonaise». «Il a beaucoup fait pour avoir promu le dialogue politique entre nos deux pays dans les différentes structures internationales y compris au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. Il a beaucoup contribué au développement des relations mutuellement fructueuses entre nos deux pays dans les domaines socioéconomiques». «Sa mémoire restera à jamais dans les cœurs des Russes», a fait savoir le représentant de Moscow à Libreville.

L’ambassadeur de la France au Gabon, Alexis Lamek, n’a pas manqué d’indiquer que cette mort soudaine est «une grande peine, un grand choc». «Elle a touché tous les Français qui étaient présents ici au Gabon et tous les gens qui étaient acteurs de la relation entre la France et le Gabon», a-t-il dit, précisant qu’il a eu le privilège de travailler étroitement avec le ministre disparu au cours de ces 15 derniers mois. D’abord lorsqu’il occupait les fonctions de ministre de la Défense puis ministre des Affaires étrangères. «J’ai eu en face de moi, quelqu’un d’extraordinaire, professionnel ; quelqu’un avec beaucoup de talents, de convictions qui faisait ce en quoi, il croyait. Mais c’était aussi une personnalité extrêmement attachante, très particulière, très chaleureuse», a témoigné Alexis Lamek. 

Pour lui, «cette disparition soudaine laisse un vide immense», d’autant plus que le patron de la diplomatie gabonaise qui tire sa révérence à 62 ans a grandement contribué à la relance des relations entre les deux pays. «Il s’est rendu très souvent en France, un pays qu’il connait très bien. Je pense que les grandes initiatives comme le One Forest Summit qu’on va tenir dans quelques semaines sont aussi le fruit d’une réflexion qu’on a porté ensemble. Il était très engagé sur les sujets multilatéraux qui nous sont chers, très engagés sur les sujets environnementaux. C’est une perte immense», a soutenu le plénipotentiaire français.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Likassa dit :

    De quelle nation entière parlez-vous dans cet article ? Celui là même qui a giflé ses collaborateurs grévistes ? Il aura surtout bien servi ses maîtres les bongos, moins la nation gabonaise. Qu’il reste dans leur deuil là-bas au PDG, les gabonais n’oublient pas et tout cela n’est que le commencement, le peuple a été trop bafoué et il faudra qu’ils assument les retombées de leurs agissements depuis 14 ans, à bon entendeur… Dieu et nos ancêtres se chargeront du reste.

  2. Rembourakinda dit :

    Blablabla, vous l’avez bien tué, arrêtez avec les larmes de crocodile. Comment pouvez-vous lui imposer un tel rythme ? En 72h,voyage en Guinée Équatoriale, dans la foulée voyage au Congo, pour finir par un conseil des ministres le lundi suivant à 10h. Non mais c’est un assassinat. Gon Coulibali à fini de la même façon. Moralité :voilà comment vous finirez, vous tous qui avez vendu votre âme à la mafia.

  3. Prince dit :

    Ce Monsieur a laissé derrière lui une plainte de ses collaborateurs pour les avoir maltraité

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