Des jours après avoir pris part à Libreville à un rassemblement de jeunes en prélude au Dialogue national inclusif, Aggée Mayake et Edgard Edou, présidents de conseils provinciaux de jeunesse, ont été interpellés nuitamment le 3 avant d’être libérés dans la journée du 4 avril. Il leur était reproché d’avoir un peu trop bruyamment réclamé le retour de leurs délégations séquestrées dans des hôtels de la capitale.

Aggée Mayake et Edgard Edou, deux présidents de conseils provinciaux de jeunesse, ont été interpellés dans la nuit du 3 au 4 avril. © Facebook/

 

Ni le gouvernement ni le Conseil national de la jeunesse du Gabon (CNJG) n’ont encore communiqué officiellement sur le sujet. Des informations concordantes confirmées par des proches font pourtant état de l’arrestation dans la nuit du mercredi 3 au jeudi 4 avril d’Aggée Mayake et Edgard Edou. Il leur est reproché, entre autres, d’avoir porté atteinte à l’intégrité du ministre en charge de la Jeunesse, Dr André Jacques Augand. Dans un direct sur ses réseaux sociaux, le premier cité, président du conseil provincial de la jeunesse de la Nyanga, s’en est pris au membre du gouvernement et à son directeur de cabinet dans des termes peu courtois. Dans une vidéo abondamment partagée ces dernières heures et attribuée au second, président du conseil provincial du Moyen-Ogooué, on l’entend crier dans les couloirs du ministère : «le ministre de la Jeunesse est un voleur. Il ne veut pas nous payer».

Selon des indiscrétions, les deux leaders de jeunesse doivent leur interpellation à leurs propos discourtois et «rien d’autre». Seulement, plusieurs de leurs défenseurs, notamment sur les réseaux sociaux, assurent qu’ils ont été poussés à agir de la sorte en raison de l’inaction des autorités ayant été l’objet de leurs invectives. Depuis plusieurs jours, à l’instar d’autres de leurs homologues, les deux jeunes compatriotes n’ont cessé d’alerter le ministre et ses collaborateurs sur les inquiétudes des parents d’élèves composant leurs différentes délégations. Des élèves qui, alors que les cours ont repris cette semaine, seraient «séquestrés» dans des hôtels de la capitale faute d’avoir réglé leur note. 

(sur les deux extrémités) les deux jeunes leaders après leur libération. © D.R.

Pour rappel, plusieurs délégations provinciales ont rallié Libreville ces derniers jours dans le cadre du Grand rendez-vous de la jeunesse organisé au Palais des Sports et de la Culture en prélude au Dialogue national inclusif lancé le 2 avril. À la suite de ce rassemblement soutenu et promu par le gouvernement, les fonds nécessaires au retour desdites délégations n’auraient pas été mis à la disposition des chefs d’équipes. Vidéo à l’appui, peu avant son interpellation, Aggée Mayake a assuré que l’argent avait pourtant été décaissé, soit plus de 450 millions de francs CFA. Selon lui, le ministre Dr André Jacques Augand et son directeur de cabinet refuseraient de leur confier ces fonds, en dépit des pressions reçues par ces responsables de délégation de la part des parents.

Selon les dernières informations reçues de la part du président du CNJG, Dariss Nyoundou Souza, les deux jeunes leaders ont été libérés dans la journée du jeudi après qu’il a plaidé en leur faveur auprès du ministre de la Jeunesse. Ce qui confirme la raison de leur interpellation nocturne.

 
GR
 

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