Admis à faire valoir leurs droits à la retraite lors d’un conseil des ministres de 2018, les ambassadeurs et consuls généraux du Gabon dans une douzaine de pays demeurent en poste. Les moyens pour leur rapatriement ont-ils manqué ? En tout cas, si certains continuent de servir avec abnégation, d’autres font face aux maladies psychosomatiques.

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Le problème date de bien longtemps. Bien longtemps même avant la nomination,en février 2012, d’Emmanuel Issozet Ngondet, diplomate de formation et de carrière, au poste de ministre des Affaires étrangères. Un peu avant, Jean-Robert Goulongana, alors ambassadeur du Gabon à Pékin (Chine) appelé à faire valoir ses droits à la retraite, est resté très longtemps dans la capitale chinoise. Autre exemple : en 2014, l’ambassadeur du Gabon à São Tomé-et-Príncipe a très longtemps attendu les moyens de son déménagement. Une situation à laquelle l’actuel ministre gabonais des Affaires étrangères, Michaël Moussa-Adamo, va devoir s’attaquer, si tant est que le légendaire laxisme de la Direction générale du Budget (DGB), indexée depuis des années sur la question, peut s’estomper.

Dans cette diplomatie qui manque de clairvoyance et du sens de l’anticipation, voire d’un minimum d’organisation depuis littéralement une décennie, seuls Firmin Mboutsou (ancien ambassadeur au Vatican), Charles Essonghé (Italie, aujourd’hui décédé) et Janvier Obiang Allogho (Guinée-Équatoriale) qui, ayant reçu leur «package» pour le retour, sont bel et bien rentrés. Les autres, notamment René Makongo (au Congo démocratique), Faustin Mounguengui (Côte d’Ivoire), Corentin Hervo Akendengué (au Nigeria), Marianne Bibalou (en Allemagne), Paul Patrick Biffot (au Cameroun) ou André William Anguilé (en Afrique du Sud),…ainsi que les Consules générales Chantal Étali (Bénin) et Jeanne Ngoleine Ossouka (Liban) demeurent en poste, avec toutes les difficultés que l’on peut imaginer.

Rappelés et nommément cités lors d’un conseil des ministres

L’Etat Gabonais semble avoir oublié qu’il avait lui-même, lors d’un conseil des ministres en 2018, décidé de mettre à la retraite tous ceux de ses chefs de mission diplomatique et postes consulaires qui avaient alors atteint l’âge de la retraite.

Aujourd’hui, près de cinq années plus tard, et en dehors de deux d’entre eux ayant vu leurs émoluments maintenus, le reste des plénipotentiaires et les Consules générales vivent avec le «système D» (le fruit de leurs loyers du Gabon, le soutien amical ou parental, etc.). Cinq années plus tard, ils sont toujours dans l’attente des titres de transport pour eux et pour leurs familles afin de rentrer au bercail.

Ces ambassadeurs ‘oubliés’

Ces diplomates «oubliés» continuent, pour certains, de servir le pays dans leurs juridictions avec le même engagement, le même entrain et la même détermination, tandis que d’autres font face aux hausses de tension, au stress et autres maladies psychosomatiques. Deux des chefs de mission diplomatique rappelés sont décédés, notamment Désiré Koumba, qui dirigeait l’ambassade du Gabon en Inde. Ces diplomates «oubliés» espèrent que, en 2023, ils pourront regagner le Gabon, leur mère-patrie.

 
GR
 

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