L’ancien porte-parole de la présidence de la République qui est présenté depuis ce lundi devant la cour criminelle spécialisée disposait mensuellement de 150 à 350 millions de FCFA pour le financement de la communication présidentielle. Tout en contestant le détournement de cet argent, les avocats de la défense assurent qu’il ne s’agit pas d’argent public et ont contesté la constitution de partie civile de l’agence judiciaire de l’État.

Les avocats de la défense, dont Me Anges Kevin Nzigou, le 25 juillet 2022. © Gabonreview

 

Estimé à 7 milliards de FCFA pour le financement de la communication présidentielle, les fonds supposément détournés par Ike Ngouoni entre septembre 2017 et novembre 2019 étaient-ils des fonds publics ? C’est le premier débat qui a opposé l’accusation et la défense dès l’entame de l’audience ce lundi devant la cour criminelle spécialisée. Estimant que ces fonds ne sont en rien des fonds publics, Me Carole Moussavou et Me Anges Kevin Nzigou ont soulevé une exception liée à la constitution de partie civile de l’agence judiciaire de l’État (AJE).

«Les fonds prétendument détournées ne sont pas issus d’une ligne budgétaire publique, mais d’un compte privé : celui du président de la République, la Société internationale de services export Gabon, la SISEG», rectifie Me Carole Moussavou, exhibant un décret censé contraindre la cour à déconstituer l’AJE.

En réaction, les avocats de l’AJE ont estimé que ce débat n’avait pas lieu d’être et que cette préoccupation aurait d’ailleurs dû être soulevée lors de l’instruction de l’affaire qui a duré 3 ans. «Tant qu’on n’a pas traité de l’affaire au fond, le recours à l’inconstitutionnalité de l’AJE peut être soulevé à tout moment», a rétorqué la défense. La cour, qui a suspendu l’audience une vingtaine de minutes, n’a pas accédé à la demande de l’accusation.

Jusqu’à 350 millions de FCFA par mois de budget

Durant l’instruction, Ike Ngouoni a reconnu avoir reçu chaque mois entre 150 et 350 millions de FCFA pour le financement de la communication présidentielle. L’ancien porte-parole de la présidence de la République a également reconnu avoir bénéficié de 25 millions de FCFA par mois de primes octroyé par Ali Bongo pour sa fidélité et la qualité de son travail.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Mezzah dit :

    IKE permet de connaître la mane financière sur laquelle est assis Jessye Ella Ekogha.
    On vous connaît.

  2. Yvette Ndong dit :

    Une JUSTICE incapable d’interpeller le clan Bongo-Valentin pour ses détournements. Vous appelez ça une JUSTICE ?

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