A l’issue d’une Assemblée générale constitutive le 7 mai dernier, les agents de l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (Agasa) ont porté sur les fonts baptismaux le Syndicat national des travailleurs de l’Agasa (Synata). Une organisation syndicale affiliée à la Confédération syndicale gabonaise (Cosyga) qui entend défendre les intérêts de ses membres, tout en étant une force de proposition pour l’amélioration des conditions de travail. Mais depuis lors, la direction générale semble s’opposer à la création de cette entité et provoque des inquiétudes chez ses membres.

Les membres du Syndicat national des travailleurs de l’Agasa lors de l’Assemblée générale du 7 mai 2022. © D.R.

 

Le Syndicat national des travailleurs de l’Agasa (Synata), nouvellement créé au sein de l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (Agasa), n’est visiblement pas en odeur de sainteté au sein de l’Agence. C’est du moins la perception qu’ont les membres et particulièrement les responsables de ce syndicat qui dénoncent les intimidations et intrigues de la direction générale depuis la mise en place de cette association. Or, assurent-ils, la structure a été créée dans un esprit de dialogue social et d’apaisement.

Mais depuis les lors choses bloquent. Ce d’autant plus que le Synata a été déclaré «irrégulier» par le ministère de la Fonction publique et du Travail estimant que «le dossier est sans fondement juridique et que la procédure de création dudit syndicat n’a pas été respectée». «L’exigence du respect de la procédure relève non seulement de ce dispositif législatif national mais également des règles de l’Organisation internationale du travail (OIT) notamment la Convention n°87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical qui prescrit le respect de la légalité dans le processus de création des organisations syndicales», relayait Gabonmediatime, ayant consulté la note interne de l’Agence reprenant la position du ministère du Travail.

«Comment le dossier du Synata peut-il être sans fondement juridique à partir du moment où la Constitution de la République gabonaise, dans son article Premier alinéa 13 garantit la liberté d’association et que la loi n°022/2021 du 19 novembre 2021 portant Code du Travail en République gabonaise stipule en ses articles n°302 et 303 que le syndicat professionnel est un groupement de personnes exerçant la même profession, des métiers similaires ou des professions connexes et ayant pour objet exclusif l’étude et la défense des droits ainsi que des intérêts matériels, moraux et sociaux tant collectifs qu’individuels de ses membres ?», interrogent les responsables du Synata.

«Le dossier est encore en cours d’instruction»

Deuxièmement, les syndicalistes s’interrogent pour savoir «comment le Synata a-t-il pu ne pas respecter la procédure de création d’un syndicat professionnel à partir du moment où son dossier de création est encore en cours d’instruction aux ministères du Travail et celui de l’Intérieur, conformément aux dispositions de l’article 305 du Code du travail ?».

Ils ajoutent «qu’à ce jour, en l’absence de toute reconnaissance officielle de ces deux autorités administratives, le Synata n’a encore mené aucune activité syndicale au sein de l’Agasa. L’installation des membres du Bureau exécutif en date du 7 mai 2022 étant un préalable à sa reconnaissance».

De ces questionnements, ils y perçoivent «le trouble et la frilosité de la direction générale de l’Agasa à l’évocation de la création d’un syndicat professionnel au sein de cette entité publique». Dans ce contexte, ils font savoir que «la Direction générale de l’Agasa multiplie les intimidations et les stratagèmes de tous genres auprès des agents afin de retarder au maximum la reconnaissance légale du Synata, en foulant au pied les dispositions de l’article 304 du Code du travail en République gabonaise qui interdit tous les actes d’ingérences ou de discrimination de nature à porter atteinte à la liberté syndicale».

Au regard de ce qui précède, les membres du Synata rappellent que le dossier est encore en cours d’instruction pour une durée maximale de deux mois. Au-delà, ils manifestent leur crainte de «voir dans les tout prochains jours, comme à la CNSS, en guise de représailles et d’intimidations, une vague d’affectation des membres fondateurs du Synata». Ils appellent à l’apaisement, au dialogue et au respect de la loi.

 
GR
 

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